La généralisation du portable, la faiblesse des taux de bénéfices accordés par Algérie Télécom ou encore le pullulement des boutiques du même genre mettent les gérants de taxiphones dans l'embarras. Pour la plupart d'entre eux, régler les factures d'AT, les frais de location et autres charges reste un vrai casse-tête, «compte tenu des maigres revenus qu'on génère, puisque notre clientèle a déserté les lieux», selon un propriétaire de taxiphone opérant à Alger. Pour être plus explicite, notre interlocuteur s'est exprimé sur la nouvelle dimension qu'a prise la téléphonie mobile. «Ce qui a complètement basculé en notre défaveur puisque notre clientèle régulière s'est effritée et ne vient que pour se procurer des recharges et des accessoires pour son mobile, ou pour flexy». Evoquant le flexy, on a voulu savoir si les opérateurs téléphoniques accordent une ristourne sur cette opération. Un gérant de taxiphone à Dely Ibrahim nous a appris qu'un maigre bénéfice de 300 DA est accordé sur une valeur de 10 000 DA, «ce qui explique la ‘'taxe‘' de 10 DA soutirée au client en contrepartie du service. Sans cela, on ne pourrait pas travailler», a-t-il expliqué, précisant que «les bénéfices accordés par Algérie Télécom demeurent en deçà des aspirations des gérants de taxiphones, bien que la ristourne ait été portée à 45% depuis le premier décembre 2006. Elle demeure très maigre si on la compare à celle accordée dans beaucoup de pays, qui atteint jusqu'à 60 %, un taux qui aurait pallié notre manque à gagner». Et de lancer d'un air perplexe : «Si ça continue à ce rythme, je change d'activité.» Un sentiment partagé par nombre de ses semblables qui se retrouvent dans un désarroi total, à se fier à leur quotidien. Ils sont réduits à travailler «au centime», du fait du foisonnement des taxiphones dont le nombre avoisine les 4425, en sus de 50 000 KMS. Résultat : pas moins de 5 taxiphones existent dans un petit quartier, d'où une concurrence accrue qui en a dissuadé plus d'un, et qui se trouvent obligés d'ouvrir jusqu'à une heure tardive de la nuit, dans quelque espoir d'arrondir la recette engrangée dans la journée. Par ailleurs, le 020 mis en service par A-T en milieu rural, qui consiste en une ligne de téléphone fixe non câblée, réduit le travail des taxiphones dans de nombreuses contrées.