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Les ossements de plus de 10 chouhada retrouvés dans une caserne
Découverte d'un charnier datant de l'époque coloniale à Miliana
Publié dans Le Temps d'Algérie le 18 - 09 - 2009

En procédant, la semaine passée, à des travaux de fouilles pour la construction d'un pavillon au niveau de l'actuel centre de formation du groupement d'intervention rapide de la Gendarmerie nationale (GIR) à Miliana, un charnier contenant des ossements humains a été découvert par le conducteur d'engin en soulevant le godet de sa machine.
Alertés par l'entrepreneur, le commandant de ce centre a aussitôt arrêté le chantier pour effectuer des fouilles minutieuses afin de dégager les restes des chouhada jetés dans cette espèce de fosse. Selon nos sources, les ossements appartiendraient à des jeunes Algériens assassinés sous la torture par les agents du 2e bureau du bataillon de commandos qui occupait cette caserne.
Une ville garnison
Rappelons que la ville de Miliana, ce nid d'aigle qui a servi de garnison pour les Romains, les Turcs, à l'armée de l'émir Abdelkader, a été toute désignée pour que l'armée française en l'occupant en 1934 après la défaite de cheikh Ben Allal, alors commandant des armées de l'émir Abdelkader, érige deux caserne aux abords des remparts sud-ouest de la ville d'où elle pouvait contrôler toute la vallée du Cheliff.
Ainsi, la superficie de la ville turque de Miliana a été divisée en deux, la partie est pour les populations coloniales civiles et la partie ouest pour le génie militaire qui réalisa une caserne pour l'infanterie et l'instruction des appelés qui avaient de temps à autre pour mission de ratisser dans la région et prêter main-forte aux unités opérationnelles. Les forces blindées avaient également leur base dans cette caserne.
La deuxième caserne abritait les unités d'élite, telles que les commandos, les bérets verts et les bérets noirs, ainsi que les parachutistes.
Il y avait aussi une aire d'atterrissage pour hélicoptère de transport des troupes, appelé communément banane, et hélicoptère de chasse.
Cette dernière caserne avait une réputation terrifiante chez les Milianais, notamment ceux qui ont séjourné dans ses geôles, hommes, femmes, vieillards et jeunes arrêtés pour atteinte à la sécurité de l'Etat.
De mémoire de Milianais, le chargé de la torture n'était autre qu'un certain Ahmed Lamari, résidant dans l'impasse de la rue Fontenoy, actuellement rue Benchabane Abdelhafidh, en plein centre-ville. Ce caporal chef quittait chaque matin aux environs de 7h30 son domicile à bord d'une Jeep qui venait le prendre et revenait à bord de ce même véhicule aux environs de 19h.
Cette Jeep venait souvent le chercher le dimanche. «Il était le spécialiste de la torture», témoigne un ancien moudjahid, en affirmant que le tortionnaire secondé par des militaires français, dont des officiers, pratiquait toute sorte de torture sur les personnes qui lui sont livrées au centre de torture.
«Il utilisait le chiffon imbibé d'eau sale et le lavabo rempli d'une eau mélangée d'excréments, de pisse et de savon, il arrachait des aveux à l'électricité en mettant les pinces sur les partie les plus sensibles de la personne torturée : parties génitales, langue, oreilles, aisselles, etc., il faisait même asseoir un suspect sur le goulot d'une bouteille en lui déchirant l'anus», raconte notre témoin, les yeux pleins de larmes.
Le tortionnaire a quitté Miliana et l'Algérie en même temps que le premier contingent de militaires, vers la mi-juillet de l'année 1962.
Depuis, on n'a plus reparlé de Lamari jusqu'à ces derniers jours avec la découverte du charnier.
Avec cette découverte macabre, les mémoires se réveillent pour s'interroger sur tel ou tel jeune arrêté par la gendarmerie ou par les forces de police et remis au 2e bureau où l'attendaient ses bourreaux.
«On pensait que les portés disparus avaient réussi à se sauver et avaient rejoint le maquis pour mourir en chahid», soupire le fils d'un ancien détenu, en signalant que son père gardait de profondes cicatrices de torture jusqu'à sa mort.
Hadja Baya témoigne
Hadja Baya éclate en sanglots avant de raconter son cauchemar. «J'ai été arrêtée chez moi le 11 décembre 1960 aux environs de 17h.
Il faisait noir. Deux commandos et un civil ont défoncé la porte de mon domicile. On m'a traînée jusqu'à la Jeep qui attendait dans la rue.
Sans aucune explication, on m'a donné des coups partout sur le corps, j'ai reçu des coups de pied au ventre alors que j'étais enceinte de cinq mois.
J'étais évanouie tout le trajet. Quand j'ai repris connaissance, je me trouvais allongée toute nue sur une grande table.» Hadja Baya n'arrêtera pas de pleurer. On apprendra par ses petits-enfants qu'elle a subi les pires atrocités lors de son interrogatoire, qu'elle a été violée à plusieurs reprises par ses bourreaux, qu'elle avait perdu son bébé et qu'elle avait été évacuée vers l'hôpital qui jouxte la caserne.
«Elle a été laissée pour morte», dit Baya sa petite-fille, aujourd'hui cadre dans une structure de l'Etat. «Ma grand-mère ne parle jamais de son incarcération car sous la torture, elle aurait avoué des secrets entraînant la mort de plusieurs chouhada. ça, elle ne se le pardonnera jamais.
El hadja Zoulikha parle de la torture en montrant les cicatrices de ses bras et de ses jambes. «Je ne peux pas vous dire tout ce que j'ai subi car vous vous sentiriez mal à ma place», indique courageusement cette septuagénaire.
«Il y a d'autres fosses dans la caserne», affirme-t-elle, en expliquant que des centaines de moudjahidine et de fidaiyne, de jeunes arrêtés dans les montagnes ne sont plus ressortis de cette caserne.
«On apprenait par des civils qui travaillaient dans la caserne qu'un certain nombre de détenus étaient transférés à Fort Gazelle, aujourd'hui Aïn Oussera.
De nombreux Milianais et Milianaises ont tenu à libérer leur conscience en racontant ce que représentait pour eux la caserne. Une enquête a été ordonnée par le procureur de la République et des ossements ont été expédiés vers le centre de recherche de Bouchaoui pour expertise.


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