Le village d'Issenadjen sort de l'anonymat. L'évènement, à savoir la libération par les terroristes de Abdellah Talmat Kadi, sans aucune contrepartie, une première dans les annales des enlèvements, a drainé des dizaines de journalistes de la presse nationale et même internationale, ainsi que des envoyés spéciaux. Télévisions et radios nationales, presse écrite se sont, durant la semaine qui a suivi la libération de l'otage, déplacés à Issenadjen, pour revenir sur le déroulement des évènements depuis le premier jour. Une cellule de communication a été, à cet effet, créée par les membres du comité pour faciliter la tâche aux médias. Les journalistes, venus d'Alger et de l'étranger même ont été accueillis par les villageois et les membres de la famille de la victime, qui n'ont ménagé aucun effort pour relater les faits durant toute la période de captivité de la victime. La mobilisation et l'élan de solidarité de la population d'Iflissen ont suscité la curiosité de la presse. Une solidarité et une hospitalité cultivées depuis la nuit des temps par les Iflissen, à l'instar de toute la Kabylie, notamment en situation de détresse. «Nous voulons que la presse porte la version des faits tels qu'ils se sont déroulés», nous déclare un membre du comité de village. En effet, des reportages et de longs articles d'analyses ont été consacrés à cet évènement. Après l'ENTV, les caméras de la chaîne d'information française, à savoir France 24, se sont rendues sur place, vendredi matin, pour réaliser un reportage sur le village d'Issenadjen. «Nous reprochons à la presse d'avoir ignoré notre région depuis longtemps. Tout de même, les journalistes sont les bienvenus», nous déclare aimablement un habitant du village. Pour rappel, le nombre d'habitants d'Issenadjen est de 3000 environ. C'est le plus grand village sur les 38 que compte la commune d'Iflissen.
