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La diplomatie levantine
Publié dans Le Temps d'Algérie le 28 - 11 - 2009

Cette affaire de campagne médiatique et diplomatique qui se poursuit à ce jour en Egypte, et peut-être même pour un temps encore, contre tout ce qui est algérien, a dérapé parce qu'à l'origine, le gouvernement égyptien a voulu jouer la qualification
de son équipe nationale pour le Mondial, non pas sur le terrain sportif, mais sur celui du sentiment national. C'est un jeu très dangereux, trop risqué même pour un gouvernement de flatter le sentiment des 50 millions d'Egyptiens, comme l'a fait la presse aux ordres de Moubarak, depuis une année, ou presque, alors que l'enjeu n'était rien de plus qu'une partie de football contre un pays frère.
Une victoire à tout prix et par n'importe quel moyen
L'Egypte et l'Algérie n'étaient, pourtant, pas dans la situation de «guerre des Malouines» qui a plané sur le match Royaume-Uni-Argentine, au Mondial 86 du Mexique, avec en sus la main de Maradona. Jamais le climat de sérénité qui régnait entre les deux pays, ces dernières années, entre l'Algérie et l'Egypte, n'avait laissé transparaître le moindre soupçon de ce capital de passion chauvine et de haine chez les Egyptiens.
La réaction de l'Egypte est déroutante, à trop chercher à en situer les causes immédiates ou profondes. L'Egypte avait-elle tant besoin de cette victoire, au point de perdre son sang-froid et d'engager une crise diplomatique avec l'Algérie dont le seul tort est d'avoir légitimement, elle aussi, comme tous les autres pays, le droit de rêver d'une qualification au Mondial sud-africain ?
Le gouvernement égyptien ne pouvait-il donc pas chercher ailleurs la solution de rechange qui s'impose à ses problèmes internes, plutôt sur le terrain économique et social, afin de soulager de leurs souffrances les dizaines de millions d'Egyptiens, qui vivent, malheureusement, au-dessous du seuil de pauvreté, et pour un certain nombre d'entre eux, avec moins de 5 dollars par jour et par famille.
L'erreur de Moubarak a été de chercher une victoire «à tout prix et par n'importe quel moyen» pour assurer la paix sociale durant une petite année. Avec un tel pari, on a toutes les chances de perdre, et la partie de football et les objectifs politiques qui lui ont été assignés. C'est ce qui est arrivé pour ce pays frère qui semble avoir perdu tous ses repères pour avoir perdu un match.
Avec la défaite de Khartoum, le gouvernement égyptien a joué, plus fort encore, le sentiment national. «Celui qui touche à la dignité des Egyptiens touche à la dignité de l'Egypte.» Autrement dit, celui qui a touché à la dignité des Egyptiens,
ce n'est pas celui qui a failli à ses responsabilités dans la répartition équitable de la richesse nationale du pays entre les Egyptiens. Ce sont ce que l'on appelle au Caire les «hooligans algériens». La situation de l'Egypte aurait été, dans ce cas, aisément négociable.
Du terrain sportif au terrain de la violence
Du terrain sportif à celui de la violence, de la violence à la campagne diplomatique, le gouvernement égyptien commet maladresse sur maladresse. La plus récente, c'est la mobilisation par le ministre égyptien des Affaires étrangères de son appareil diplomatique pour ternir l'image de l'Algérie à l'étranger. Le Caire a instruit tous ses postes diplomatiques à l'étranger de mener une campagne tous azimuts contre les «agressions des supporters égyptiens à Khartoum par les hooligans algérien».
C'est autour de cet «argument», des plus fragiles, que des communiqués de presse ont été brodés par les chancelleries égyptiennes dans les pays d'accueil. Un argument qui n'est pas passé, toutefois, auprès de la presse occidentale, très bien informée par elle-même de ce qui s'est passé, d'abord au Caire, le 14 novembre, pour ne pas être au rendez-vous de Khartoum, quatre jours plus tard.
La diplomatie algérienne, c'est à son honneur, a observé de la retenue. La retenue des nations «fair-play», des seigneurs qui ne se laissent entraîner sur le terrain de la provocation de celui qui a perdu le sens commun. Elle ne pouvait pas, cependant, laisser passer l'initiative égyptienne, pour aussi ridicule qu'elle soit. Ridicule, elle l'était,
en effet, dans la mesure où le ministère égyptien des Affaires étrangères a plutôt mis dans la gêne ses propres diplomates en les sommant de trouver les arguments qu'il faut, de défendre l'indéfendable en quelque sorte, devant une presse occidentale qui n'est pas, comme en
Egypte, aux ordres du gouvernement. C'est-à-dire qui a la capacité de réfléchir et de s'exprimer pour elle-même.
Que pouvait faire inventer le pauvre attaché de presse de l'ambassade d'Egypte à Madrid, sinon de fonder sa stratégie de communication, bien levantine, sur les clichés des prétendues «attaques massives menées par les hooligans algériens contre les fans égyptiens» ?
Sans laisser aux Egyptiens l'initiative de ce terrain, la diplomatie algérienne a, elle, usé d'arguments autrement loin de toute provocation ou surenchère diplomatique. As et l'agence Efe ont repris ces passages du communiqué algérien :
«Il est parfaitement clair que les allégations de la partie égyptienne n'ont aucun fondement ni crédit parce qu'elles ne correspondent à aucune vérité et tiennent plus de la fantaisie que de la réalité et qu'en définitive elles s'inscrivent volontiers dans un cadre qui n'a rien à voir avec le sport ni avec les relations traditionnelles de fraternité et d'amitié entre les peuples des deux pays.
Au lendemain de la rencontre, le ministre égyptien de la Santé a affirmé dans une déclaration publique que seuls quelques supporters égyptiens ont été légèrement commotionnés à la suite de heurts limités entre les supporters des deux camps. Le ministre soudanais de la Santé, lui, a solennellement déclaré qu'à l'exception de quelques escarmouches sans gravité intervenues entre les supporters des deux pays, la rencontre s'est déroulée dans d'excellentes conditions.
Ses services n'ont rapporté aucun cas de blessures graves occasionnées à des spectateurs. Le ministre soudanais chargé de la Sécurité a dressé le même constat et souligne que les services de sécurité de son pays ont parfaitement maîtrisé l'ensemble des aspects de sécurité avant et après le déroulement de la rencontre, et ce, jusqu'au départ des supporters algériens et égyptiens.
Enfin, la presse internationale et en particulier espagnole avait clairement imputé la responsabilité de cet incident sur les autorités égyptiennes et émis une condamnation sans appel.
Les leçons à retenir
Les diplomates égyptiens ont eu la délicate mission de chercher à convaincre une presse qui était sur place est dont voici ses commentaires au lendemain du match de Khartoum. Dans la plupart de ses derniers commentaires, la presse espagnole a critiqué, souvent avec dérision, l'Egypte qui a tenté de déplacer le match d'appui «sur un terrain qui n'est pas celui du sport», avec la convocation de l'ambassadeur
d'Algérie au Caire, au prétexte que des supporters des Verts auraient pris à partie des fans de l'équipe égyptienne à la fin du mach de Khartoum. «L'Egypte est un mauvais perdant», ont même annoncé en titre certains organes de presse, à l'image de Estrella. Pour le quotidien sportif As, «l'Algérie a touché le ciel.
Pourtant l'équipe maghrébine avait été accueillie, dès son arrivée au Caire, par des jets de blocs de pierre». Le journal sportif Informacion critique l'équipe égyptienne qui a eu «tort d'avoir montré trop de confiance, aux limites même de la suffisance, après le 2 à 0 du Caire, face à un adversaire qui a prouvé qu'il lui était supérieur».
La leçon que les Egyptiens devraient méditer est la suivante : on ne flatte pas avec une telle démesure le sentiment national. Pas plus que l'on ne doit mépriser son adversaire, à plus forte raison lorsqu'il s'agit d'un pays frère. Un peu de retenue, de sang-froid, de recul, de nuance, de sens commun, de sens de la mesure et de l'équilibre. Et s'il y a, aujourd'hui, une vérité, qui se situe bien au-dessus de la victoire sportive en soi, c'est la belle leçon d'humilité et de civilité donnée par Saâdane et ses joueurs aux responsables du sport en Egypte.


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