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Les délires de Samir Zaher
Il veut empêcher Raouraoua de se rendre en Egypte
Publié dans Le Temps d'Algérie le 15 - 12 - 2009

Si la stupidité était une maladie, on ne serait pas tellement rassuré sur l'avenir du président de la Fédération égyptienne de football, Samir Zaher. Celui qui a contribué à allumer la mèche de l'explosion qui a mené au différend égypto-algérien ose, encore, montrer son visage et s'exprimer sur les plateaux de télévision.
Plus grave, il continue à déblatérer sur l'Algérie, lui qui bien avant que le match Egypte-Algérie du Caire ne se joue, bien avant que l'équipe algérienne ne pose son pied sur la terre des Pharaons, avait invité ses compatriotes à très mal accueillir celle-ci et à aller perturber son séjour à l'hôtel en faisant du bruit aux abords de ce dernier. Ses paroles acerbes ont été reproduites par de nombreux titres de la presse internationale et ne peuvent être effacées.
Il est certain que la Fifa en tiendra compte lorsque le dossier du match du Caire sera traité par sa commission de discipline.Samir Zaher s'attaque, désormais, à son homologue d'Algérie, Mohamed Raouraoua, en refusant de siéger à l'Union arabe de football tant que celui-ci en fait partie. Il avait déjà agi de même avec
l'Union nord-africaine de football alors que c'est grâce à Raouraoua que les Egyptiens font partie de cette union, puisque l'Egypte n'est pas considérée comme faisant partie de l'Afrique du Nord, du moins dans le contexte maghrébin tel que nous le connaissons. La plus belle des réponses vient de lui être infligée par le secrétaire général de l'Union arabe de football, qui lui a fait savoir que cette institution saura s'accommoder avec aisance du retrait égyptien.
Il a des comptes à rendre
Poussant le bouchon un peu plus loin, Samir Zaher affirme que «Mohamed Raouraoua est indésirable en Egypte. Il ne posera plus les pieds dans notre pays.» Nous ne savons pas si le président de la FAF a des liens avec le pays des Pharaons mais cette sortie médiatique de son homologie égyptien est pour le moins déplacée.
D'abord, Zaher n'est pas le dépositaire de l'autorité de son pays. Ensuite, et c'est cela le plus grave, il ne mesure pas la portée de sa déclaration car elle touche un des plus éminents dirigeants du football africain, membre du comité exécutif de la Confédération africaine dont le siège se trouve au Caire.
Comment Zaher compte-t-il empêcher Raouraoua de se rendre à une réunion de la CAF ? S'il le fait avec l'accord des autorités de son pays, la CAF n'aura plus qu'une seule alternative, celle de changer de siège. Ces derniers temps, d'ailleurs, beaucoup de voix se sont élevées dans le continent pour transférer ce siège dans un autre pays.
S'il est vrai que l'Egypte est membre fondateur de la CAF, s'il est vrai, également, que 90% des employés de cette institution sont Egyptiens pour des raisons de domiciliation, ce pays n'a pas à se prendre pour le centre du monde sans lequel rien ne peut se décider. La CAF peut très bien changer de siège et voir l'Egypte se retirer de son giron, elle restera toujours la CAF, instance suprême du football africain. Même sans les Egyptiens elle fonctionnera comme d'habitude, peut-être en mieux. Samir Zaher perd ses repères après qu'il eut menti aux Egyptiens sur les capacités de son équipe nationale à se qualifier pour le Mondial sud-africain.
Les Egyptiens sont en droit de lui demander des comptes sur sa décision d'avoir choisi le Soudan comme pays d'accueil pour le match d'appui Algérie-Egypte (les Algériens avaient proposé la Tunisie). Piètre stratège, il pensait que les Soudanais allaient supporter en masse son équipe nationale. Il avait simplement négligé le fait que quelques mois plus tôt, un match Tchad-Soudan, comptant pour la qualification au Mondial et à la CAN 2010, avait été programmé,
en aller et retour, au Caire et qu'en cette circonstance, les Egyptiens avaient soutenu les Tchadiens. Les Soudanais n'avaient pas oublié cet épisode et c'est en toute logique qu'ils ont apporté leur soutien massif aux Verts d'Algérie lors du match de Khartoum du 18 novembre. Le mieux qui reste à faire pour Samir Zaher est de démissionner et ses opposants sont de plus en plus nombreux dans son pays. Le football se porterait vraiment mieux quand des gens de cette sorte sont en dehors de son circuit.


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