Le vaccin n'est pas obligatoire et la décision de se faire vacciner reste individuelle, mais le ministère de la Santé encourage la vaccination, incitant les médecins à se faire vacciner et à pousser leurs patients à le faire, en élaborant des actions de formation et d'information visant, entre autres, à dissiper cette crainte «infondée». Beaucoup de responsables du ministère de la Santé, notamment le ministre lui-même, se sont fait vacciner. «Si certains pays du Nord sont toujours en phase épidémique, il n'en est pas de même chez nous. Cependant, la même épidémie pourrait connaître un niveau de pic à n'importe quel moment», a souligné le chargé de communication du ministère de la Santé, M. Belkessam, lors de notre visite au ministère. Continuant sur sa lancée et affirmant que lui-même et sa famille se sont fait vacciner contre le virus H1N1, M. Belkessam a souligné qu'hormis le fait que la vaccination permet de protéger la personne des complications et non de la grippe A, elle permet également et surtout de casser une éventuelle nouvelle épidémie. La vaccination, les spécialistes l'ont prouvé, est une barrière en matière de transmission, d'après notre interlocuteur. La situation de vaccination est certes différente dans les pays d'Europe, où 60% de la population ciblée est vaccinée mais il n'en demeure pas moins que certains pays sont arrivés à un taux de vaccination variant entre 10 et 15%. La France est l'un des pays d'Europe où la population se vaccine le moins. Notre population fait partie de celles qui se vaccinent le moins «Malheureusement, notre population suit le même rythme en termes de vaccination», a fait remarquer le représentant du ministère. Il est vrai, selon lui, que l'épidémie de la grippe A a débuté tardivement chez nous, la comparant avec sa propagation à l'hémisphère Nord. Toujours est-il que, d'après les experts, le virus «essaierait de se transformer, d'être plus méchant en termes de virulence, dans ces pays où il y a un taux satisfaisant de vaccination», de façon à essayer de passer la barrière d'immunisation fondée par la vaccination, sans pour autant y arriver. Résultat, «si la même situation se présente dans un pays comme le nôtre où la proportion de personnes vaccinées reste faible, seules les personnes vaccinées seront protégées». Dans les autres pays où la population se fait vacciner, l'épidémie serait dans tous les cas négligeable. Elle fera un transfert dans les pays où la vaccination est minime, emportant avec elle un risque majeur de propagation du virus H1N1. «En termes de responsabilité et de l'avis des experts, le ministère de la Santé poursuivra la campagne de vaccination», conclut M. Belkessam, ajoutant que le fait de se vacciner représente une contribution personnelle au bon fonctionnement collectif dont nous tirerons les bienfaits car, plus nombreux sont les vaccinés, moins l'épidémie se répand. «Si vous vous faites vacciner, vous pourriez sauver une vie dans le sens où vous éviteriez de contaminer une personne vulnérable – qui risquerait de mourir – au cas où vous seriez contaminé. Vous en sauverez une autre si vous arrivez à convaincre une autre personne de se faire vacciner», tel est le message du représentant du ministère.