Après avoir servi de cadre à plusieurs rencontres internationales pour le compte de la Coupe d'Afrique des nations et de la Coupe du monde 2010, le stade Mustapha Tchaker ou plus exactement sa pelouse n'arrive plus à supporter la charge qui lui est imposée. Les entraîneurs et les joueurs des clubs visiteurs, comme d'ailleurs ceux du club local, en l'occurrence l'USM Blida, se plaignent de la dégradation de la pelouse mais aussi de l'état du terrain qui ne permet aucun contrôle du ballon, sans parler des risques de blessures. A écouter les uns et les autres, c'est un véritable dialogue de sourds qui s'engage. Pour les responsables du stade, la charge imposée à la pelouse durant les entraînements et les matches officiels depuis environ deux années ne permet nullement un entretien régulier. A entendre le coach de la formation blidéenne Kamel Mouassa, le programme soumis à ses éléments ne gêne en aucun cas l'entretien de la pelouse car ils utilisent une partie et non toute la superficie du terrain. Saisissant cette occasion, nous avons voulu connaître les appréciations du capitaine de l'équipe blidéenne Billel Herbache qui dira : «Je préfère jouer sur un terrain en turf que sur celui-ci. La plupart des blessures dont nous avons été l'objet proviennent de l'état du terrain. Quant au plan du jeu en période de mauvais temps, on ne peut se permettre de pratiquer du beau jeu», a-t-il indiqué. Réalisé pour abriter les rencontres du club local et même de servir de remplacement en cas de nécessité au 5 Juillet, en raison de sa position géographique et de sa capacité d'accueil, cette infrastructure de 40 000 places a été inaugurée en 2001 par le président Bouteflika, lors de sa première visite de travail dans la wilaya de Blida. A la suite de la fermeture du 5 Juillet pour travaux, le stade Tchaker est devenu le jardin favori des joueurs de l'équipe nationale eu égard aux moyens mis à leurs dispositions. En effet, d'importants travaux ont été engagés dès que la décision de faire jouer le match Algérie-Egypte est tombée. Non seulement la pelouse a été refaite sur une bonne partie, mais aussi les vestiaires et d'autres installations ont connu des aménagements, et ce, conformément au cahier des charges de la Fifa. Contactés à ce propos, des responsables du stade reconnaissent que la pelouse n'est pas la meilleure au niveau africain ou arabe mais ils essayent de la traiter de la meilleure façon possible malgré le manque de moyens surtout les engrais (urée 46) où ils trouvent des difficultés d'approvisionnement. «Je peux vous dire que notre pelouse qui n'est composée que de 30% de vrai gazon est la plus adéquate à l'échelle nationale au vu du climat de l'Algérie», nous a avoué récemment le chargé du suivi de la pelouse. Certes, dans le souci de réduire la charge à la pelouse notamment en période de pluie, l'équipe de la ville des Roses préfère se déplacer à Mouzaïa et même à El Affroun pour préparer ses matches officiels, alors que deux stades, Brakni et Zouraghi, sans compter Daïdi, n'attendent que le début des travaux de pose de la pelouse en tartan préconisée dans le cadre d'un programme d'aménagement des infrastructures sportives. Selon les services de la DJS de la wilaya si pour le stade Brakni les démarches ont été faites - il ne reste que le choix de l'entreprise réalisatrice -, ce n'est pas le cas pour les deux autres qui peuvent apporter un plus à la promotion du sport dans la région. Par ailleurs, au cours d'une récente visite à l'annexe du stade Tchaker, nous avons remarqué que le site a été semé de gazon naturel, néanmoins, de l'avis de techniciens avisés, la procédure engagée ne semble pas convenir au sol, ce qui aurait été plus logique de procéder à la pose de banquettes où il y aura gain de temps et d'argent. Au regard du manque de réussite de la pose de gazon naturel au stade 5 Juillet comme à Tchaker, en raison des conditions climatiques, l'idéal ne serait-il pas de généraliser la pose de pelouses en tartan.
