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L'affaire de la petite Safia Scharbook refait surface
Sa famille maternelle dépose plainte auprès du tribunal pénal international, du Conseil européen des droits de l'homme et d'Interpol
Publié dans Le Temps d'Algérie le 19 - 05 - 2010

L'affaire de la petite Safia Scharbook est revenue à l'actualité par la grâce d'une action introduite par la famille Belhocine auprès du tribunal pénal international et auprès de la cour européenne des droits de l'homme par l'entrée en scène de la présidente de l'ONG Droit fondamental, la princesse Mme de Croy.
C'est une amira qui est venue au secours de Safia, notre petite amira, enlevée et aujourd'hui séquestrée par son oncle», dira son oncle. La présidente de cette association, une fondation selon notre interlocuteur, fait de la lutte contre les enlèvement d'enfants, notamment issus de mariage mixtes, «son cheval de bataille». Elle a créé un blog consacré à la petite Safia accessible sur un simple clic de souris, affirme la même source.
La grand-mère de la petite Safia, qui continue à se battre depuis qu'on lui a retiré sa petite-fille le 13 mars 2009, a multiplié les actions pour récupérer la petite confiée à Jacques Scharbook le 1er juillet de la même année. «Nous sommes victimes d'une injustice et d'une conspiration fomentée par Jacques Scharbook, qui n'est pas le père biologique de la petite Safia.
Nous avons présenté tous les documents qui prouvent qu'il n'est en réalité que son beau-père. Feue ma sœur Farrah Khadidja Belhocine, la mère de Safia, a épousé cet homme le 21 septembre 2001 et Safia est née 10 décembre de la même année, soit moins de trois mois après la noce. Nous avons tous les documents qui le prouvent, mais personne ne nous a entendus», dira M. Abdelkrim Belhocine, l'oncle de la petite.
Le mystère des tests ADN
Pour prouver que Jacques Scharbook n'est pas le père de la petite Safia, Sophie selon l'acte d'acte de naissance délivré par la mairie de Seyne-sur-mer, dans le département du Var, elle prend attache avec un certain Mohamed Yousfi, qui est en réalité le premier mari de Farrah et qui ne pouvait être que le père de la petite Safia. Ce dernier affirme sa paternité, mais se rétracte curieusement quelques mois plus tard.
«Des tests anthropométriques ont prouvé que les empreintes digitales de Safia sont identiques à celles de son père M. Yousfi», dira son oncle.
Poursuivant sa bataille administrative et judiciaire, la famille Belhocine, qui avait mandaté depuis l'avocate F. Benbraham pour la représenter, exige la réalisation de tests ADN pour tirer cette affaire au clair. En date du 15 avril 2006, une ordonnance de la justice algérienne somme Jacques Scharbook de se soumettre à ces tests au laboratoire central de la DGSN.
Curieusement, une autre ordonnance annulant la sommation est signée le même jour par la même juridiction. Poursuivant ses tentatives pour garder auprès d'elle sa petite-fille, Mme Benekrouf, épouse Belhocine, s'adresse à M. Bernard Bajolet, l'ambassadeur français à Alger à l'époque.
Sa réponse est qualifiée par les proches de la petite Safia de grave ingérence dans les affaires de la justice algérienne et une tentative de faire pression sur les juges en charge du dossier. Dans sa réponse (référence 1788/Al en date du 22 novembre 2008), il avait conseillé à la plaignante de confier la petite Safia à son père en affirmant que «la demande de réaliser des tests ADN n'est qu'une façon d'entraver la mise en œuvre d'une décision de justice devenue définitive».
«Cette réponse nous est parvenue 4 mois avant que la Cour suprême ne se prononce et mette fin aux procédures judiciaires le 13 février 2008. N'est-ce pas là une façon de faire pression sur la justice algérienne», dira l'oncle de la petite Safia, qui ne manquera pas de souligner qu'une plainte a été déposée auprès d'Interpol, du tribunal pénal international et du conseil européen des droits de l'homme contre ce diplomate qui a quitté, depuis, son poste à Alger pour diriger les services secrets français.
Pourquoi avoir ignoré les SOS lancés par Farrah ?
Belhocine Khadidja Farrah, la mère de la petite Safia, a trouvé la mort au cours d'un accident survenu le 26 mars 2005 sur la route Arzew-Mostaganem. La famille Belhocine porte des accusations d'une extrême gravité et qualifiera ce décès d'assassinat prémédité par Jacques Scharbook.
«Il l'avait poursuivie en voiture, et pour lui échapper elle avait roulé très vite au point de quitter la voie pour aller percuter et tuer en même temps qu'elle deux personnes venues de Aïn Taya qui roulaient en sens inverse. Mon neveu
Felouhi Mustapha, qui accompagnait ma sœur, avait témoigné et approuvé la thèse de la course-poursuite», dira Abdelkrim Belhocine, en précisant que Jacques Scharbook avait pour sa part imputé cet accident à l'état dépressif de son épouse qui vivait des moments difficiles.
En réalité, Farrah Belhocine vivait une situation difficile avec son mari, comme le prouvent une lettre ouverte adressée au président de la République, parue dans un quotidien régional paraissant à Oran (Ouest Tribune du 23 janvier 2005) et une plainte pour menaces de mort déposée auprès du tribunal d'Arzew contre Jacques Scharbook.
«Dans sa lettre ouverte, elle faisait part de menaces de mort proférées par son mari qui détenait un fusil à canon scié (mahchoucha), une arme utilisée par les groupes terroristes dans les massacres durant la décennie de la tragédie nationale. Il avait affirmé à la justice que cette arme lui servait à la chasse, alors que tous les chasseurs vous diront qu'ils n'utilisent jamais ce type d'armes dans leurs parties de chasse», dira l'oncle de la petite Safia qui continue de s'interroger sur «comment un citoyen étranger pouvait-il détenir une arme sans aucune autorisation ?
Il est censé être sous la protection des autorités algériennes et même si cela n'était pas possible, il pouvait confier sa protection aux entreprises spécialisées et agréées», dira-t-il.
Cette mahchoucha reste à ce jour une énigme pour la famille qui ne manquera pas dans ses différentes sorties médiatiques de qualifier Jacques Scharbook d'agent dormant de la DGSE, chargé d'une mission d'espionnage économique dans la région du pôle pétrochimique d'Arzew et de Bethioua.
«Nous en sommes convaincus», affirme l'oncle de la petite précisant qu'«il travaillait comme mécanicien dans la zone industrielle de Bethioua avant de se faire admettre comme concessionnaire de Renault à Mostaganem. Ce changement d'activité lui permettait de faire des allers-retours quotidiens entre Mostaganem et Arzew et assurer sa mission de collecte de renseignement. Nous avons signalé ces faits dans nos différentes plaintes», affirme Belhocine Abdelkrim.

Une cascade de plaintes contre des responsables français
Le 19 février 2010, Mme Benekrouf épouse Belhocine a adressé une lettre à Martine Aubry dans laquelle elle cite les noms de plusieurs responsables français qu'elle accuse d'avoir joué un jeu trouble dans cette affaire.
Le 20 mars 2010, une autre plainte est adressée à la section française d'Interpol dans laquelle sont cités les noms du consul général de France à Alger, accusé d'avoir facilité l'enlèvement de la petite Safia, des responsables du service d'état civil de la mairie de Seyne-sur-mer, accusés de faux et usage de faux en établissant un extrait d'acte de naissance de Safia, sur déclaration de la sœur de Jacques Scharbook qui lui avait attribué le nom de Sophie, alors qu'elle n'aurait même pas assisté à l'accouchement.
Les plaintes ciblent également les ministres français de l'Intérieur, des Affaires étrangères et de la Justice et leurs homologues algériens qui n'auraient pas fait preuve de «discernement» en traitant à la légère cette affaire.
Safia risque aujourd'hui de perdre son identité musulmane, selon son oncle qui affirme que Jacques Scharbook s'était présenté comme un musulman pour pouvoir épouser Farrah. Or, un document du ministère des Affaires religieuses adressé à maître Benbraham affirme que son nom n'apparaît dans aucun des registres officiels de conversions à l'islam de ressortissants étrangers.
En attendant de trouver une solution à cette affaire qui ne semble pas avoir révélé tous ses secrets, la grand-mère de Safia continue de frapper à toutes les portes, celles des partis politiques, du mouvement associatif,
des instances et organisations internationales, dans l'espoir de retrouver sa petite-fille qu'elle continue de voir tournoyer, gigoter et rire aux éclats dans le petit appartement qu'elle occupe avec sa famille au quartier Point du jour à Oran.


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