Le cancer de la bureaucratie lié à la rente bloque l'investissement productif et les énergies créatrices    Ooredoo Algérie franchit le cap des 15 millions d'abonnés    Le CREA examine avec son homologue mozambicain le renforcement de la coopération bilatérale    Le Congrès espagnol rejette la modification de l'accord commercial UE-Maroc    Ghaza : Des étudiants américains réclament la fin du blocus sioniste lors d'une marche à New York    Le président de la République reçoit la moudjahida Djamila Bouhired    Ligue 1 Mobilis (8e journée) : Le leader en péril à Oran    Les représentants algériens veulent réussir leurs sorties    Un homme fauché mortellement par une voiture à Belacel    La BRI met fin aux agissements d'un réseau de trafiquants de kif    Deux morts et 3 blessés dans le dérapage d'une voiture à Hameri    Un repaire de brigands devenu le siège de chefs d'Etat terroristes    Une des épopées ayant jalonné l'histoire de la glorieuse Révolution    Vernissage de l'exposition algéro-tunisienne ''L'autre rive de la mémoire''    Zinédine Zidane a toujours envie d'entraîner les Bleus    M. Haidawi souligne l'importance que l'Etat accorde à la catégorie des jeunes    «Adapter l'arsenal juridique à la nouvelle trajectoire de l'économie nationale»    «Le secteur de la justice s'emploie à préserver les acquis»    Début catastrophique pour la billetterie de la CAN 2025    Algérie : le message fort de Djamel Belmadi aux supporters des Verts    L'Algérie convoque des talents évoluant en Europe pour la Coupe Arabe 2025    Festival international du Malouf: fusion musicale syrienne et russe à la 4e soirée    Adhésion de l'Algérie à l'AIPA en tant que membre observateur unique: le Parlement arabe félicite l'APN    Industrie pharmaceutique : nécessité de redoubler d'efforts pour intégrer l'innovation et la numérisation dans les systèmes de santé nationaux    Conseil de sécurité : début de la réunion de haut niveau sur la question palestinienne et la situation au Moyen-Orient    Examen de validation de niveau pour les diplômés des écoles coraniques et des Zaouïas mercredi et jeudi    APN : la Commission de la santé à l'écoute des préoccupations des associations et parents des "Enfants de la lune"    Réunion de haut niveau du Conseil de sécurité sur la question palestinienne et la situation au Moyen-Orient    Boudjemaa reçoit le SG de la HCCH et le président de l'UIHJ    Athlétisme / Mondial 2025 : "Je suis heureux de ma médaille d'argent et mon objectif demeure l'or aux JO 2028"    Ligne minière Est : Djellaoui souligne l'importance de la coordination entre les entreprises de réalisation    Mme Bendouda appelle les conteurs à contribuer à la transmission du patrimoine oral algérien aux générations montantes    CREA : clôture de l'initiative de distribution de fournitures scolaires aux familles nécessiteuses    Poursuite du suivi et de l'évaluation des programmes d'investissement public dans le secteur de la Jeunesse    Agression sioniste contre Ghaza : le bilan s'alourdit à 65.382 martyrs et 166.985 blessés    La ministre de la Culture préside deux réunions consacrées à l'examen de l'état du cinéma algérien    Le Général d'Armée Chanegriha reçoit le Directeur du Service fédéral pour la coopération militaire et technique de la Fédération de Russie    Foot/ Coupe arabe Fifa 2025 (préparation) : Algérie- Palestine en amical les 9 et 13 octobre à Annaba    L'Algérie et la Somalie demandent la tenue d'une réunion d'urgence du Conseil de sécurité    30 martyrs dans une série de frappes à Shuja'iyya    Lancement imminent d'une plate-forme antifraude    Les grandes ambitions de Sonelgaz    La force et la détermination de l'armée    Tebboune présente ses condoléances    Lutte acharnée contre les narcotrafiquants    La Coquette se refait une beauté    Cheikh Aheddad ou l'insurrection jusqu'à la mort    Un historique qui avait l'Algérie au cœur    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Bali, un artiste à grande sensibilité
Il y a 5 ans, nous quittait le maître du tindé
Publié dans Le Temps d'Algérie le 18 - 06 - 2010

Othmane Bali, un homme de grandes qualités humaines ouvert aux fusions et aux métissages musicaux. Il avait enregistré trois albums avec l'Américain d'origine indienne sherokee Steve Shehan et avait terminé une belle aventure musicale avec le jazzman français Jean-Marc Padovani.
Décédé à l'âge de 52 ans, emporté par la crue d'un oued dans la nuit du vendredi 17 juin 2005 dans le Tassili n'Ajjer, il était le premier à avoir osé jouer à l'imzad (un instrument à un fil joué exclusivement par les femmes), mais le luth, c'était son instrument préféré qu'il maîtrisait à merveille.
Ce chantre de la culture targuie chantait le désert de sa voix profonde et pure. Il racontait l'espace infini et le souffle du vent qui caresse les dunes, et le sable qui «coule» entre les doigts… Désert bleu, désert blues. C'est sa mère, Khadidjata, grande chanteuse de tindé, qui lui avait transmis ce genre musical targui, en même temps que la vie.
Né au mois de mai 1953, au pied du plus haut palmier de Djanet, Othmane avait été bercé par ses chants et ses poèmes. Il avait découvert le luth au début des années 1970, alors qu'il était étudiant en médecine puis s'était mis à écrire des textes en tamacheq, la langue berbère parlée par les Touareg et en arabe ainsi que certains refrains en français.
Auteur, compositeur, interprète, il a contribué à faire (re)découvrir ce patrimoine musical, en Algérie et dans le monde entier, ses tournées le menant jusqu'au Japon. Tout en restant profondément attaché à la tradition, il a réussi à renouveler le genre tindé notamment en enregistrant dans les années 1990 trois albums avec l'Américain d'origine cherokee Steve Shehan. Il portait toujours sa superbe tenue traditionnelle targuie. «Plus je suis loin de chez moi, et plus j'ai envie de la mettre !», disait-il.
Il possédait une grande culture artistique
Avec son talent artistique et sa modestie, il a gagné l'estime d'un grand public qui l'a salué lors de son passage au boulevard des Martyrs en 2001. Nous lui avions arraché cette interview dans laquelle il nous avait parlé de ses projets et de l'émigration. Il nous avait dit : «Moi, je n'ai pas un autre pays en échange, mon unique pays c'est ma terre nourricière : c'est l'Algérie.»
Othmane Bali avait une allure de sportif. Il possédait une grande culture artistique et maîtrisait parfaitement l'arabe, le français et le targui qui était sa langue maternelle. Et à nos diverses questions, il nous avait répondu : «Ma mère est poétesse et chanteuse en targui. Pour moi, j'ai appris cet art en étant fœtus, d'ailleurs le premier son que l'enfant entend, c'est celui de sa mère.»
A notre question, s'il avait connu Alger auparavant, il nous répondit : «Je suis venu à Alger en colonie de vacances. J'avais 9 ans, j'ai vu pour la première fois un accordéon, j'étais fasciné par la sonorité et les octaves qui se rapprochaient de la sensibilité humaine. Alors quand je suis reparti à Djanet, comme je ne pouvais pas fabriquer un accordéon, j'ai confectionné une guitare avec un bidon.
A l'âge de 12 ans, on m'a intégré dans une troupe musicale de la JFLN avec Lasmi Abderrahmane, je pratiquais la danse orientale, et je jouais avec des instruments de percussion. Puis j'ai fabriqué une autre guitare avec une carcasse. Cependant, je n'ai pas trouvé les mélodies de mon enfance, j'étais obligé d'arracher les barrettes de cet instrument et de remplir ce vide par un mélange de terre et de dattes (mastic) pour trouver la sonorité que je cherchais et qui est une gamme à cinq notes.
Alors que mon premier véritable luth, Je le dois à Djoudi Mabrouk un luthier de la région. Au niveau de ma région, je suis connu depuis très longtemps. Mais au niveau national, c'est depuis que je suis passé à l'émission «Mosaïque» en 1978 à la l'ENTV (c'était la RTA à cette époque).
Un mois après, on m'a invité en Espagne pour présenter la musique et la danse traditionnelles. Je sais jouer du luth et du violon, de la guitare, de l'accordéon et bien sûr de la percussion. Moi, je n'ai pas un autre pays en échange, mon unique pays, c'est ma terre nourricière, c'est l'Algérie. Je ne sais pas… Je suis sincère, je veux faire plaisir à mon public. J'essayerais de faire connaître la musique targuie à travers le monde.»
Othmane Bali a tenu sa promesse puisqu'il a réussi à exporter la musique targuie très loin de nos frontières, en Europe, aux Etats-Unis, au Japon et ailleurs. Demaâ (une larme) est le titre d'une très belle chanson composée aux rythmes d'une berceuse qui reflète la personnalité de cet artiste à grande sensibilité.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.