La pluie, la neige et le grand froid étaient au rendez-vous, mais cela n'a pas empêché les populations de plusieurs régions de la wilaya de Tizi Ouzou de célébrer avec faste la fête de l'Achoura, ou aâchourt, qui reste l'une des rares fêtes religieuses à marquer les us et coutumes. Cette fête est un véritable rite et une cérémonie de réjouissance, comme timechrat et zerda, une occasion de retrouvailles. Les nombreux mausolées à travers les localités et villages de la haute Kabylie, notamment à Larbâa Nath Irathen, à Beni Douala, à Aïn El Hammam, à Mekla, à Souamaa, à Bouzguène, etc. ont constitué, l'espace d'une journée, un lieu de convergence pour des milliers de personnes qui viennent en quête de baraka des saints patrons des lieux. Sur place, on fait des offrandes, des dons, en argent ou autre, avant de s'adonner aux prières et aux vœux de prospérité et de paix. Cette occasion est vénérée en Kabylie. Elle permet surtout aux caisses communes des villages de se remplir. L'argent collecté sert généralement au financement des projets des villages et à l'entretien des ruelles et des cimetières. L'Achoura ce n'est pas seulement les prières et les collectes de dons. C'est aussi une occasion inouïe pour les jeunes filles de se faire belles, d'implorer les saints afin qu'elles se marient. Nombreux sont ceux qui demandent en mariage les jeunes, au niveau même des mausolées. D'ailleurs, il existe un adage qui déconseille aux jeunes de s'engager pour le mariage le jour de Taâchourt, car en pareille occasion toutes les filles se font belles et s'habillent de leurs plus beaux atours.