Décriée par les citoyens, l'administration communale d'Oran est en train de vivre une mue que les responsables locaux qualifient de salutaire, pour répondre aux attentes des administrés et pour réhabiliter l'image de l'autorité publique. Depuis l'arrivée du nouveau wali et le constat sombre qu'il a dressé à l'issue de ses visites d'inspection sur le terrain, les choses se sont précipitées pour apaiser une colère qui sourdait de la masse des citoyens, broyés par des pratiques condamnables faites de passe-droits et de corruption. Se faire établir un document officiel était un exercice coûteux aussi bien en matière de temps que d'argent. Secouer le cocotier devenait une urgence pour remettre de l'ordre dans les lieux et surtout réhabiliter une image écornée par tant et tant d'individus qui s'étaient intronisés légataires des droits d'entrée dans les rouages de l'administration publique. La première mesure passait inéluctablement par la mise à niveau de l'assemblée populaire communale pour faire sauter les goulots d'étranglement qui paralysaient les différents services à l'instar de celui de l'état civil devenu par la force des choses «la risée de ses semblables» à l'échelle nationale. Il était devenu le mauvais exemple qu'il ne fallait en aucun cas imiter. Une assemblée générale houleuse des élus communaux finit par démettre le maire, accusé d'immobilisme et surtout d'absence de concertation, notamment dans la prise de décision engageant l'avenir de la ville et surtout de l'administration locale. Le premier édile parti, un nouveau magistrat communal, précédé par la bonne «image» qu'il s'est fait au fil de ses mandats électifs est arrivé. Les choses se sont précipitées depuis. Le service d'état civil a été transféré vers des espaces plus spacieux à M'dina J'dida et plusieurs nominations furent décidées pour donner plus d'efficience à l'administration locale. Les secteurs urbains, une organisation spécifique à la commune d'Oran et qui permet une gestion décentralisation des affaires des citoyens au niveau de certains quartiers, connurent à leur tour des changements conformes aux orientations du wali, qui entendait engager dans les meilleurs délais, «la mise à niveau de la ville qui nécessite plus de 1000 milliards de centimes», comme il l'avait souligné lors d'une de ses sorties en visite d'inspection. Aujourd'hui, la délivrance du 12 S a été décentralisée et accélérée. Les secteurs urbains et les annexes administratives ont été autorisés à délivrer ce document qui faisait jaser à Oran. Les citoyens ravis se disent solidaires de la dynamique mise en branle par le nouveau wali qui est en train de nettoyer au Karcher l'administration des vieux réflexes sclérosants qui ont altéré son image et permis à une véritable maffia d'en prendre les commandes. Outre cette œuvre de salubrité publique qui a permis à l'administration communale de redevenir l'outil de gestion de la ville et des affaires des citoyens, le nouveau wali s'est promis de mettre les assemblées locales devant leurs responsabilités en matière d'hygiène, d'animation du développement local, de résorption de l'habitat précaire et de création de l'emploi. Elles sont aujourd'hui sommées de faire preuve d'initiative pour définir des plans de développement qui répondent aux attentes des citoyens, des exigences de modernisation de la wilaya, appelée à être promue au rang de mégapole méditerranéenne, et qui sont en adéquation avec l'effort financier et logistique des pouvoirs publics. En attendant, les responsables de l'exécutif sont conviés quotidiennement à des briefings d'évaluation qui durent parfois des heures. Ces rencontres ont au moins le mérite de secouer une administration qui s'était confinée depuis des années dans une léthargie qui n'a que trop duré.