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«La rue ne s'est pas soulevée seulement contre la cherté de la vie, mais contre les structures internes du pouvoir politique»
Mohamed Khodja, politologue, au Temps d'Algérie :
Publié dans Le Temps d'Algérie le 15 - 01 - 2011

Les 80% de la société tunisienne sont constitués de couches moyennes. Encadrées et bien structurées, elles ont pu exercer une pression sur le régime qui a fini par tomber.
Dr Khodja, quelle lecture faites-vous des événements en Tunisie ?
La structure des sociétés arabes indique, manifestement, qu'elles font toutes face à un déficit chronique en démocratie et à une crise politique de fond qui ne cesse de s'aiguiser depuis le recouvrement de leur indépendance. En réalité, si la rue s'est embrasée de cette manière, c'est parce que toutes les réformes engagées par les régimes politiques arabes ont été superficielles.
On a opéré des changements techniques au lieu d'engager des transformations politiques profondes, qui touchent à la structure même du système politique et économique.
Ce que nous venons de vivre est la traduction de la faillite d'une vision politique qui a atteint son stade culminant avec les émeutes qui ont secoué l'Algérie et la Tunisie avec les conséquences que l'on sait et, depuis ce matin, la Jordanie. C'est l'échec d'un système bâti sur un mode de gouvernance qui a fait son temps.
Doit-on interpréter aussi cette flambée de colère comme une conséquence «tardive» de la crise économique mondiale ?
C'est vrai qu'il y a des facteurs exogènes qui ont contribué à ces soulèvements populaires; on ne doit négliger la crise qui a frappé les économies développées et dont les répercussions touchent maintenant les autres pays de la planète. Mais, pour l'essentiel, je pense que ce sont surtout les facteurs internes qui ont accentué le malaise des sociétés arabes, qui remettent en cause le mode de gouvernance,
et l'exemple de la Tunisie le prouve puisque, ici, la rue ne s'est pas soulevée seulement contre la cherté de la vie, mais contre les structures internes du pouvoir politique.
Il faut dire que toutes les politiques et toutes les réformes engagées dans les pays arabes n'ont pas touché à l'essentiel : la bonne gouvernance, qui suppose l'exercice réel des libertés démocratiques et le respect des droits humains.
Tous les gouvernements arabes, sans exception, ont failli, d'une manière ou d'une autre, puisque aucun n'a réussi à instaurer cette gouvernance idéale. Et au lieu d'apporter des réponses à cette revendication fondamentale de la société, ils font dans la fuite en avant, retardant cette phase inéluctable, en procédant par des retouches sans grand intérêt.
Pour ce qui est du cas de la Tunisie, il faut savoir que 80% de la société tunisienne est constitué de couches moyennes. Encadrées et bien structurées, elles ont pu exercer une pression sur le régime qui a fini par tomber.
Est-ce là un échec du mode de gouvernance ?
C'est vrai, les événements qui agitent les sociétés arabes sont liés à des facteurs internes dont le plus important est l'échec du mode de gouvernance politique.
S'il n'y avait une dose de nationalisme, d'une vision commune exprimée d'une manière collective, je ne pense pas qu'on aurait eu le résultat qu'on est en train de vivre en Tunisie. Il y a une vision politique qui a été exprimée par le nationalisme arabe depuis la phase de revendication de l'indépendance. Mais, pour d'innombrables raisons, les élites qui ont dirigé cette phase n'ont jamais eu la possibilité,
je dirais même la vocation, de vouloir partager le pouvoir, bien au contraire. C'est l'échec d'une vision étriquée du nationalisme arabe qui a conduit à la contestation de rue. Nous sommes en train de vivre une deuxième vague de nationalisme, qui est la remise en cause de l'élite politique traditionnelle et du mode de gouvernement qu'elle a pratiqué depuis l'indépendance, que ce soit en Tunisie, en Algérie ou ailleurs.
Se peut-il que des événements similaires se produisent en Algérie ?
Dire qu'il y aura une flambée de violence collective soutenue et continue comme en Tunisie, je ne le pense pas. L'Algérie s'est immunisée contre ce genre de malaise social.
Les événements qui ont secoué le pays depuis le 5 octobre 1988 ont quand même créé dans la société algérienne une soupape de sécurité et des échappatoires qui empêchent des malaises à grande échelle ou une explosion de colère telle qu'on l'a vécue en Tunisie. Je pense que quand il y a une marge de manœuvre sur le plan politique et sur le plan social, on peut absorber ce genre d'événements.
D'ailleurs, nous l'avons vécu la semaine dernière où, finalement, il y a absorption de ce mécontentement, malgré son ampleur. Il y a des freins et des mécanismes qui peuvent amortir une explosion à la tunisienne, parce que la société tunisienne n'a pas connu la même évolution que la société algérienne.
Chaque pays ayant vécu une histoire particulière, on ne peut imaginer le scénario tunisien se répéter à l'identique en Algérie, parce que, je le redis, l'Algérie possède quand même des mécanismes qui peuvent la prémunir de ce genre de situations. Il y a quand même des partis politiques, des médias, on ne vit pas les mêmes conditions politiques et sociales qu'en Tunisie…


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