Les enfants de chouhada se concertent à Oran pour adopter une action qui pourrait leur permettre de faire entendre leur voix. «C'est un écho à l'action nationale initiée lundi devant le siège du Parlement à Alger.» «Nous ne pouvons plus nous taire devant les graves dénis de justice que nous vivons au quotidien», affirment les initiateurs de cette action qui précisent qu'ils refusent dorénavant toute tutelle. «Nous ne sommes ni de l'Onec ni de la Cnec, nous sommes des enfants de chouhada qui refusent d'être mal représentés par des individus qui se sont servis de notre cause pour leurs intérêts propres», notent-ils. Ces derniers se disent déboussolés par les incohérences de l'actuelle loi qui régit le statut de moudjahid et de fils de chahid. «Imaginez un moudjahid, qui a bénéficié de nombreux avantages, se marie à l'âge de 70 ans avec une jeune épouse. Celle-ci ouvrira droit à sa mort à la pension de réversion et à tous les avantages dont bénéficiait son mari. Et imaginez encore que ce couple ait un enfant. Ce dernier bénéficiera des mêmes avantages et il pourra dans quelques années intégrer l'association des enfants de moudjahidine et revendiquer d'autres avantages. Ce qui n'est pas le cas des veuves et des enfants de chouhada», affirment nos interlocuteurs. Plus explicites, ils disent qu'une veuve de chahid perd la pension accordée par l'Etat si elle se marie ou si elle travaille. Chaque année, cette veuve de chahid est obligée, pour percevoir sa misérable pension, de constituer tout un dossier qu'elle ne peut compléter qu'au prix de nombreux déplacements aussi bien à la mairie qu'à la caisse d'assurance sociale et à la Casnos pour prouver qu'elle n'exerce aucune activité. «Ce n'est pas normal», notent-ils. «Nous n'allons pas nous taire et actuellement nous discutons des voies et moyens pouvant nous permettre de revendiquer nos droits par des voies légales. Un fils de chahid ne peut pas bénéficier de la pension que percevait de son vivant sa mère. La loi prévoit que la pension est versée au fils de chahid, handicapé ou n'exerçant aucune activité, ce qui n'est pas normal et ce qui est contraire aux préceptes de la loi islamique. La pension doit être perçue comme un héritage qui doit profiter à l'ensemble des enfants du chahid et non à une certaine catégorie seulement», affirment nos interlocuteurs. Sur un autre plan, ces derniers notent que la commission de wilaya d'Oran, en charge des droits des moudjahidine et des enfants de chouhada, ne s'est pas réunie à Oran depuis le départ de l'ancien wali Bachir Frik en 1996. «Ce n'est pas normal, pourquoi la commission ne siège plus ? L'administration doit nous fournir des réponses et en attendant nous avons décidé de ne plus nous taire», annoncent-ils.