Les étudiants de l'université Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou sont sortis jeudi dans la rue pour crier «la détresse des villageois isolés dans les régions montagneuses de Kabylie» suites aux intempéries. Ils étaient près de 300 étudiants à marcher en début de matinée depuis le portail principal du campus Hasnaoua jusqu'au siège de la wilaya. Empruntant la rue Lamali, les marcheurs ont scandé des slogans hostiles aux pouvoirs publics, dénonçant leur «inertie» face à la tempête de neige qui a enclavé quasiment toutes les régions de Kabylie. «Nous sommes sortis exprimer notre colère contre les autorités qui se vantent sur les ondes de notre radio locale d'avoir réussi à ouvrir la majorité des routes, alors qu'en réalité nos familles souffrent le martyre, privées qu'elles sont de tous moyens de vie», dénonce l'un des étudiants. Dans l'après-midi, les étudiants sont revenus à la charge, avec plus de mobilisation. D'Oued Aïssi, de Hasnaoua et de Boukhalfa, ils étaient plusieurs centaines à se donner rendez-vous devant le portail de l'hémicycle Aïssat-Idir. Amirouche K., membre de la CLE et résident à la cité universitaire de Boukhalfa, nous a dit que leur bus a été arrêté par les services de sécurité au niveau du pont de Boukhalfa. «On a été contraints de continuer à pied», précise-t-il. Et d'expliquer que la situation des villages kabyles est au «rouge». C'est pourquoi, ajoute-t-il, «il faut que les pouvoirs publics acheminent plus de denrées alimentaires pour secourir les villageois. Plusieurs routes sont toujours fermées, contrairement aux déclarations des responsables. Une intervention par voie aérienne (hélicoptère) s'impose». Malgré le froid, le rassemblement a duré plus d'une heure. Les étudiants ont demandé à rencontrer le wali, qui était de sortie dans une région de haute Kabylie. Le secrétaire de la willaya, que les étudiants ne voulaient pas rencontrer, a promis de son côté de transmettre leurs revendications. Dans le calme, les étudiants ont regagné leurs résidences universitaires, dans l'espoir de voir leurs familles secourues après l'action de protestation.