L'entraîneur de l'USM El-Harrach, Boualem Charef, menace de quitter le club cet été. Charef exige le maintien des cadres de l'équipe actuelle pour continuer son aventure avec le club banlieusard. Six titulaires à part entière sont, à juste titre, en fin de contrat, en l'occurrence Doukha, Griche, Ziane-Cherif, Lagraâ, Hendou et Aïssaoui, tous convoités par les grosses cylindrées du championnat national. Vous êtes soulagé d'avoir assuré le maintien en Ligue 1 avant la dernière journée du championnat, n'est ce pas ? Boualem Charef : Je n'étais nullement inquiet. Mon équipe mérite largement de jouer en Ligue 1. Je n'ai d'ailleurs pas mis de pression sur les joueurs. Je leur ai demandé de jouer calmement et de développer leur jeu habituel. C'est ce qu'ils ont fait. Je pense qu'on méritait de gagner ce derby contre le CRB qui a été assez plaisant, en dépit de l'absence du public. On s'est créé beaucoup d'occasions nettes de scorer, mais la réussite n'était pas au rendez-vous, en raison du manque d'expérience et de maturité de nos attaquants. C'est vraiment encourageant d'avoir autant d'opportunités de marquer face à une excellente défense du CRB. Votre objectif était de terminer parmi les six premiers en championnat. Vous êtes un peu loin du compte ? Cette année, les consécrations ne reflètent pas le mérite des uns et des autres. C'est malheureux, mais il faut faire avec. Il faut être fort de caractère et fournir encore plus d'efforts surtout sur le plan organisationnel. Les deux compétitions nationales ne se sont pas déroulées dans les normes. Quand on est monté au créneau pour dénoncer les dérives de l'arbitrage, on a essuyé de sévères critiques. Maintenant, tout le monde en parle. Ce n'est pas le plus méritant qui est au sommet de la pyramide et le plus déméritant qui est en bas. Je me demande comment des équipes qui n'ont pas pu avoir 12 ou 15 points à l'aller parviennent à cartonner au retour et à devenir même championnes de la phase retour. Ça se passe seulement en Algérie. On se pose des questions sur l'éthique sportive. N'avez-vous pas de regrets sur les points perdus à domicile ? On a perdu beaucoup de points à domicile, mais aussi à l'extérieur pour des raisons extra-sportives. Pour pourvoir gagner des titres chez nous, il faut autre chose que le travail technique. Cela nécessite beaucoup d'argent, un travail de coulisses et une présence dans les instances nationales. Les grands progrès réalisés par l'équipe et l'éclosion de jeunes qui sont aujourd'hui bien cotés sur la scène nationale, voire internationale, constituent des sources de satisfaction pour nous. Promouvoir de jeunes talents est un rôle que tout éducateur doit remplir. L'USMH risque de connaître une nouvelle hémorragie cet été. Etes-vous prêt à bâtir une autre équipe et à promouvoir d'autres jeunes ? Il nous reste un match encore et on va se faire plaisir à Tlemcen, samedi prochain. Je tiens à dire qu'il y a des limites à tout. A chaque fois qu'on construis un mur, on le détruit et on repart à zéro. Ce n'est pas intéressant. Je ne suis pas prêt à construire une nouvelle équipe à l'USMH. La balle est dans le camp de la direction du club.
