Hamlaoui Akouchi, secrétaire général d'El Islah, membre de l'Alliance de l'Algérie verte (AAV) avec le MSP et Ennahda, a estimé que «la fraude pratiquée lors des élections législatives du 10 mai dernier a touché l'Alliance dans toutes les wilayas sauf dans la capitale où cette alliance a préservé sa place de leader». «C'est maintenant que nous avons compris que le pouvoir a fraudé dans toutes les wilayas sauf à Alger à cause de l'ancien ministre des Travaux publics, Amar Ghoul (militant du MSP, ndlr)», a-t-il dit. «Ce pouvoir veut nous «tenir» par M. Ghoul», a-t-il ajouté sans donner plus de précisions sur ce qu'il a appelé «mon propre analyse politique de la situation». «Nous savons comment réfléchit ce pouvoir et c'est la seule explication à donner à cette attitude», a-t-il dit. M. Akouchi n'a pas exclu la présentation d'une liste commune de l'AAV aux élections locales prévues en décembre prochain. Lors d'une conférence de presse tenue hier à Alger, le SG d'El Islah a conditionné la participation de l'Alliance à ce rendez-vous par la présentation de garanties supplémentaires assurant des élections neutres et sans fraude. «Nous n'avons pas encore tranché sur notre participation à ces joutes et c'est au Madjlis Echoura des trois formations de prendre une décision», a-t-il indiqué. «Notre participation est tributaire du respect des garanties sur la transparence du scrutin. Nous exigeons à ce que cette opération soit l'affaire exclusive des partis politiques et de la justice», a-t-il encore dit. Evoquant la scène politique, M. Akouchi a déploré la phase qui a succédé aux législatives de 10 mai, marquée par une vacance à tous les niveaux. «Ces élections n'ont pas été un 1er Novembre ni autre chose», enchaînera-t-il. «Le pays est plongé dans un congé. Il n'y a ni Parlement ni gouvernement pour répondre aux préoccupations des citoyens qui affrontent tous seuls les difficultés quotidiennes». M. Akouchi a également déploré le silence du président. «Même le président de la République, seul habilité à donner des garanties et à répondre aux sollicitations des citoyens, garde le silence au mauvais moment. Il ne veut pas régler les problèmes posés actuellement par les Algériens», a-t-il indiqué. Selon lui, «même les auditions des ministres auraient été annulées cette année». M. Akouchi déclare que le pouvoir veut retourner à la période du parti unique. «On temporise dans l'installation du gouvernement pour empêcher les partis de l'opposition d'y figurer», a-t-il dit, soulignant que «les plans arrêtés par le pouvoir sont destinés à l'étranger». «Ce pouvoir veut seulement gouverner. Il s'en fout des problèmes des citoyens», a-t-il ajouté. Evoquant les émeutes déclenchées dans plusieurs régions du pays en raison du manque d'eau et des coupures d'électricité, le conférencier a imputé cela «à l'absence des responsables». «L'Etat est absent et ce n'est pas le peuple qui l'intéresse.» Le SG d'El Islah craint l'arrivée du printemps arabe en Algérie. «Nous ne sommes pas loin de ce printemps et ce serait pire que ce qui s'est passé ailleurs, car les Algériens se plaignent de beaucoup de choses.» Sur le mois de Ramadhan, le SG a déploré le comportement des commerçants et des citoyens en ce mois de quiétude. Il se joint à l'appel de boycott de la viande en ce mois mettant en garde contre «la détérioration continue du pouvoir d'achat des Algériens avec la détérioration de la valeur du dinar». M. Akouchi a déploré la récente visite de Lorent Fabius en Algérie qui est venu défendre les droits des Pieds-noirs. Il a estimé que «le président François Hollande n'est pas le bienvenu chez nous». «Nous exigeons la repentance de la France pour tous les crimes commis à l'encontre des Algériens.»
