Comme attendu, le ministre de la Justice a décidé, hier, de suspendre de leurs fonctions les trois magistrats arrêtés dans l'affaire de mœurs dans laquelle 8 filles sont impliquées dont l'entremetteuse et une mineure de 17 ans, a-t-on appris de sources sûres proches de la cour de Tlemcen. C'est une mesure conservatoire en attendant leur comparution devant le tribunal de Sidi Bel-Abbès. Selon notre source, l'inspecteur principal de la justice a entendu une deuxième fois toutes les filles qui étaient en compagnie des trois magistrats, du directeur de la Cnac de la wilaya de Tlemcen et d'un commissaire de police, non appréhendé à ce jour. L'on apprend aussi que les magistrats suspendus de leurs fonctions sont un juge d'instruction près le tribunal de Tlemcen, un procureur de la république de Mascara et un magistrat de Sidi Bel Abbès. Il est a signalé, selon la même source, la tentative de certains magistrats, solidaires avec leurs collègues, d'influencer le cours de l'enquête en tentant de discréditer la procédure d'arrestation par les gendarmes de la brigade de Béni-Saf. Ces derniers les avaient pourtant surpris en flagrant délit avec des filles faisant partie d'un réseau de prostitution qui était surveillé depuis longtemps par les éléments de cette brigade et qui se rendaient fréquemment au même bungalow 33. Par ailleurs, l'on apprend que le ministère du Travail et des Affaires sociales a, de son côté, mis fin aux fonctions du directeur de la Cnac et ordonné une enquête interne en attendant de dépêcher une commission d'enquête sur la gestion de cette agence d'emploi de jeunes «longtemps décriée par les jeunes» dont certains ont saisi au cours de l'année écoulée et à plusieurs reprises le département de Tayeb Louh «sur les lenteurs bureaucratiques et les entraves des responsables».
