En présence de plusieurs personnalités historiques, intellectuelles et de compagnons lutte de Abane Ramdane, le quotidien El Moudjahid, en collaboration avec l'association Mechâal Echahid, a fait hier un arrêt mémorial pour commémorer la 55e année de la disparition de Abane Ramdane. La conférence a été présentée par Khalfa Mammeri, un ancien compagnon de Abane Ramdane, écrivain et militant politique. Le conférencier a débuté son intervention en rappelant que les premiers de ses ouvrages sur les personnalités nationales remontent aux années 1980. C'est avec une grande émotion que le conférencier a déclaré : «C'est avec un grand et profond respect que je m'incline devant la mémoire de Abane et des autres martyrs de la Révolution nationale». Il a indiqué que la plupart de ces ouvrages, particulièrement sur le personnage de Abane, sont une recherche dans les documents officiels et authentiques qui sont encore dans les archives nationales. Selon Mammeri, «pour conduire une recherche sur un personnage d'une telle ampleur, il faut obéir aux règles de la morale et éviter toutes les intentions propagandistes». Dès le début de la conférence, il évoque le rôle de Abane durant la Révolution en revenant sur l'état et la situation de la Révolution en mars 1955. Le conférencier a indiqué que cinq mois après le déclenchement de la Révolution, Abane a ramené un nouveau programme pour l'organisation de la guerre de Libération vu qu'il était un homme de haute conscience et un visionnaire politique très performant. Selon Mammeri, Abane a joué un rôle essentiel dans le rassemblement de toutes les forces nationales, l'organisation du congrès de la Soummam et la création du Conseil national de la Révolution algérienne (CNRA). Il a précisé que lors du congrès de la Soummam, Abane voulait faire en sorte que la Révolution soit comparée à celle des Français contre les nazis. Mammeri a révélé qu'il était à la fois un grand intellectuel et un combattant. Abane a poussé les autorités françaises à mobiliser toutes leurs forces militaires pour éliminer le FLN. Il précise que l'échec de la résistance nationale durant toutes ses étapes est relié au manque d'organisation, en indiquant que personne n'a fait ni avant ni pendant la guerre ce qu'a fait Abane en matière d'organisation. Avant que la rencontre ne prenne fin, des personnalités nationales sont intervenues, notamment Ali Haroun, avocat du FLN et président de la Fédération de France. Ce dernier a affirmé que sa première rencontre avec Abane a eu lieu à Tunis en 1957. Haroun témoigne que Abane était d'un niveau politique et intellectuel appréciable, avant de conclure : «Bien que les circonstances de sa mort soient dramatiques, l'Etat algérien benéficie jusqu'à maintenant de son parcours de militant et des idées du congrès de la Soummam dont il était le maître». Le président du comité de village Azzouza Said Nacer, village natal de Abane, a indiqué de son côté que la nouvelle génération reste la seule source et le seul repère afin d'avoir toutes les vérités historiques sur la guerre de la Libération, tout en lançant un appel aux présents pour participer à une manifestation à la mémoire de Abane Ramdane prévue les 26 et 27 du mois en cours à la maison de la culture de Larbaâ Nath Irathen.
