Lors du briefing hebdomadaire de l'exécutif qu'il préside au niveau de l'hémicycle, le wali d'Oran, Abdelmalek Boudiaf, n'a pas tempéré ses propos pour fustiger certains responsables dans l'administration publique (OPGI, cadastre et conservation foncière), qu'il a qualifiés de voyous. Ce coup de colère du wali fait suite aux doléances d'un citoyen qui s'est vu «ravir», par des moyens jugés illégaux, une assiette foncière dont il est pourtant propriétaire.Ce dernier a été invité jeudi dernier par le wali à venir exposer son cas devant l'exécutif et surtout devant les responsables des administrations qu'il met en cause dans le détournement de son bien. «Un groupe de voyous dans les services de l'OPGI, du cadastre et dans les rouages de la conservation foncière rusent pour détourner les biens d'autrui. Ils ne reculent devant rien pour parvenir à leurs fins», a indiqué le wali avant d'annoncer que les services de sécurité ont été instruits pour ouvrir dès hier une enquête qui n'épargnera aucun responsable, aussi puissant soit-il. En effet, tout a commencé quand ce citoyen a adressé une requête au cabinet du wali pour l'informer qu'il a été spolié d'une assiette de terrain située au 3, rue Mohamed-Benmimoune à Savignon, d'une superficie de 700 m2.Dans sa présentation de l'affaire lors du briefing de l'exécutif, il dira que les faits remontent à plus de six mois, «lorsqu'un courtier est venu me proposer d'acheter mon propre terrain. Ce dernier avait en sa possession un acte de copropriété établi au nom de deux personnes qui auraient acquis, selon lui, légalement cette assiette. Or cet acte, publié en 2011, comporte deux dates différentes (2009 et 2010). Mon acte de propriété est antérieur à celui présenté par le courtier puisqu'il a été publié et enregistré en 2001», a affirmé ce citoyen qui se dit victime d'une arnaque. Il ajoutera que face à cette situation, il avait sollicité le directeur de l'agence foncière d'Oran «afin d'avoir des éclaircissements et de connaître la fiche signalétique de mon terrain. Sa réponse fut une esquive puisqu'il m'avait demandé de régler cette affaire avec l'acquéreur», dira le plaignant. Ce dernier affirmera par ailleurs avoir pris attache avec le premier responsable de l'Office de promotion et de gestion immobilière (OPGI). «Je me suis rapproché du responsable de l'OPGI pour avoir des explications sur l'acte délivré par son département. Et curieusement, il m'avait affirmé que s'il a signé cet acte, c'est parce que les responsables du service commercial et juridique ont signé». Le wali d'Oran s'est montré catégorique et intransigeant en demandant aux services de sécurité d'ouvrir une enquête et d'aller au fond des choses pour que force reste à la loi.