Blair House, la résidence officielle des hôtes de marque du gouvernement américain, où Barack Obama emménage jeudi avant de s'installer à la Maison-Blanche, a une longue histoire et déjà donné son nom à un accord commercial entre les Etats-Unis et l'Union européenne. Barack Obama et sa famille, arrivés à Washington au début du mois, ont dû patienter quelques jours à l'hôtel Hay-Adams, de l'autre côté de la rue. Blair House avait en effet été promise par le président sortant, George W. Bush, à son ami John Howard, l'ancien Premier ministre australien, venu recevoir une décoration à Washington pour bons et loyaux services durant la guerre en Irak. Située à quelques pas de la Maison-Blanche, de l'autre côté du «Lafayette Square», Blair House est en fait constituée aujourd'hui de quatre maisons mitoyennes construites entre le début et le milieu du XIXe siècle, qui comptent au total 117 pièces. A l'origine, Blair House avait été édifiée en 1826 pour le premier «Surgeon General» américain (la plus haute autorité médicale du pays), Joseph Lovell, qui l'avait cédée en 1836 à Francis Preston Blair, copropriétaire du journal le Globe et proche du président Andrew Jackson. Déjà à l'époque, Blair avait fait de sa résidence une étape obligée pour tout dignitaire étranger.Blair House ainsi qu'une maison mitoyenne sont restées propriété de la famille Blair jusqu'en 1942, année au cours de laquelle elles ont été cédées au gouvernement pour en faire la résidence officielle des hôtes étrangers de la Maison-Blanche. Bien que n'offrant pas de normes de sécurité exceptionnelles, Blair House a été occupée par le président Harry Truman et sa famille pendant pratiquement toute la durée de son mandat de 1948 à 1952, pour permettre une restauration d'ampleur de la Maison-Blanche. C'est là que, le 1er novembre 1950, deux indépendantistes portoricains, Oscar Collazo et Griselio Torresola, ont tenté d'assassiner le président Truman en pénétrant de force dans l'habitation, armés de fusils. La tentative, qui avait échoué, s'était soldée par la mort de Torresola ainsi que d'un membre de la sécurité présidentielle. Deux autres gardes avaient été blessés ainsi qu'Oscar Collazo. Jugé en 1951, il a été condamné à mort, mais sa sentence avait été commuée l'année suivante en prison à vie par le président Truman. En novembre 1992, la résidence a donné son nom à un accord signé entre les Américains et les Européens qui a mis fin à un long conflit commercial sur les produits oléagineux.
