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Un nouvel empire ottoman pour Erdogan
Lu pour vous
Publié dans Le Temps d'Algérie le 03 - 06 - 2013

La crise de la place de Taksim a soulevé le questionnement de tout un peuple et de l'opinion politique internationale. L'avenir de la Turquie reste sombre. L'objectif de Recep Tayyip Erdogan est d'installer un régime autoritaire islamique personnalisé avant le centenaire de la république turque en 2023. Une démarche progressive et stratégique : pour rappel, avant son élection en tant que Premier ministre en 2002, Recep Tayyip Erdogan avait promis de construire des minarets dans tout Istanbul. L'ancien maire de la métropole turque avait même été condamné à une peine de prison en 1998 pour incitation à la haine avec les propos suivants d'un théoricien du nationalisme turc Zia Gokalp (1876-1924) : «Les minarets seront nos baïonnettes, les coupoles nos casques, les mosquées seront nos casernes et les croyants nos soldats».
Ayant compris le pouvoir des militaires et juges, il établit une nouvelle réforme pour le droit de juger les forces armées et les autres piliers de l'Etat turc. L'affaire Ergenekon et Bayloz lui permet de faire taire l'armée et les journaux. Le 19 décembre 2012, d'après Reporters sans frontières, avec 72 professionnels des médias actuellement emprisonnés, la Turquie est la plus grande prison du monde pour les journalistes.
Lors des événements du parc Gezi, les grandes chaînes nationales n'ont pas retransmis de façon objective la dureté des interventions policières. Par le contrôle des journaux, des étudiants en prison, des militaires et des tribunaux, Recep Tayyip Erdogan limite le risque de répression et de critique.
Sur le plan national, le Premier ministre entreprend des projets hors norme à l'exemple de son ego. Sur le plan de la laïcité, il durcit le ton envers les Alévis. Il maintient les cours religieux obligatoires dans l'école primaire et secondaire, refuse la reconnaissance envers leurs lieux de culte. Il va même nommer le troisième pont du Bosphore «Yavuz Selim Sultan», nom du sultan qui a massacré plus de 40 000 Alévis. Les coupables de l'incendie du 2 Juillet 1993 avec la mort de 33 Alévis ont été
libérés pour cause de délai de prescription. L'autorisation du port du voile dans les universités, voire même de porter le hidjab dans les lycées religieux transforme le mode de vie de tous les citoyens. L'interdiction du rouge à lèvres des hôtesses de Turkish Airlines, de s'embrasser dans les métros et le contrôle de la vente de l'alcool montrent l'islamisation via l'assimilation de toute la population.
Sur le plan international, la Turquie voulait d'abord rebondir sur la scène internationale avec la crise syrienne pour jouer son rôle de médiateur. Mais devant l'échec, elle essaye depuis plusieurs mois de prendre part à l'opposition en aidant les armées rebelles et en abritant plus de 400 000 réfugiés. Le but réel est clair : faire tomber le régime de Bachar Al-Assad pour ramener leurs frères sunnites au pouvoir.
Les 51 personnes victimes de l'attentat de Reyhanli sont en réalité les victimes de la politique internationale de Recep Tayyip Erdogan.
Cette région où Turcs, Kurdes, Syriens, Sunnites, Alévis, Alaouites se mélangent est maintenant devenue un microcosme de la guerre civile syrienne.
Nouvelle constitution et pacte de paix turco-kurde : une révision totale à la place de nouveaux amendements devrait être réalisée courant 2013 pour obtenir une nouvelle législation avant l'élection présidentielle de 2014 dans l'objectif précis d'entériner la majorité pro-islamiste.
La deuxième évidence de ce nouvel acte est bien entendu la radicalisation islamiste avec l'appui législatif. Enfin, le modèle étatique tend à évoluer vers un système présidentiel semi-français et semi-américain, mais avec des touches personnelles. Le président sera élu au suffrage universel tous les quatre ans. Le poste de Premier ministre serait supprimé. Le président aura alors le plein pouvoir autant pour dissoudre l'Assemblée nationale que pour déterminer son budget. En parallèle, le chef de l'Etat restera aussi le chef de son parti politique. Voici la troisième évidence, Recep Tayyip Erdogan se prépare un costume de président omnipotent sur mesure.
Après trente années de guerre et près de quarante mille morts, le gouvernement de l'AKP consent enfin à initier un processus de paix avec comme pierre angulaire la lettre rédigée par Abdullah Öcalan. Öcalan demande à son peuple la réunification à travers la fraternité de l'Islam. Grâce à cet acte de paix, Recep Tayyip Erdogan augmentera son influence dans l'est de la Turquie, confortant ainsi sa majorité. Ce pacte de paix n'est qu'une simple pièce du puzzle de la synthèse islamique pan sunnite à venir.
Erdal Kilickaya, président de la Fédération Union des Alévis de France (FUAF), avait déjà alerté les médias dans son article paru sur Le Monde le 30 juillet 2012 «les Alévis tirent la sonnette d'alarme» et à travers le meeting de Strasbourg où plus de 10 000 Alévis ont dit non à cette politique d'assimilation. Nous nous devons tous d'empêcher la construction de cet édifice inhumain où la seule loi de la majorité religieuse sera la réalité.


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