Des dizaines de travailleurs de Dubai Port World El Djazaïr (DPW) ont tenu, hier, un rassemblement devant la centrale syndicale de l'Union générale des travailleurs algériens (UGTA) à Alger pour réclamer son intervention dans le règlement du conflit qui les oppose à leur employeur. Auparavant, ils ont tenu un premier sit-in devant la direction de DPW avant de s'adresser à l'inspection du Travail pour demander l'application de la loi 90-02 du 6 février 1990 relative à la prévention et au règlement des conflits collectifs de travail et à l'exercice du droit de grève. Un droit de grève que les travailleurs réclament haut et fort pour demander principalement la révision de la grille des salaires, l'amélioration des conditions de travail et de sécurité. Au lieu de privilégier le dialogue et le règlement des problèmes à l'amiable, la direction de DPW a intenté une action en justice contre le syndicat et a décidé, lundi, de sanctionner 32 travailleurs en leur infligeant une mise à pied, ont regretté des représentants syndicaux. Ceci signifie, selon les travailleurs, que DPW refuse le dialogue, bien que plusieurs réunions aient été tenues auparavant. Mais, «la direction de DPW n'avait pas la volonté de négocier réellement», a relevé un syndicaliste, qui en veut pour preuve l'absence du directeur général aux réunions. Les protestataires estiment que leur employeur refuse de satisfaire leurs revendications socioprofessionnelles qu'ils qualifient de «légitimes». Selon les syndicalistes, une réunion est prévue aujourd'hui entre les deux parties, en présence de quatre représentants de la Fédération des travailleurs des ports d'Algérie. «Toutes les parties concernées seront présentes à cette réunion qui devra traiter du conflit entre les travailleurs et leur employeur», a indiqué un haut responsable de la centrale syndicale, qui a rencontré les travailleurs et les a invités à patienter. Il les a informés également que les sanctions seront levées. La réunion, explique le même responsable, portera prioritairement sur la plate-forme des revendications et se tiendra dans le respect total de la réglementation régissant les conflits socioprofessionnels. Les travailleurs dénoncent l'absence d'investissements, prévus dans l'accord de partenariat avec l'Entreprise portuaire d'Alger, et insistent sur l'amélioration des conditions de sécurité, sachant que le terminal à containers, géré par DPW, représente 40% du trafic portuaire d'Algérie et représente 70% de l'activité du port d'Alger. Cependant, l'important volume de travail n'est pas assorti d'une rémunération salariale convenable, a regretté un participant au rassemblement, déterminé à continuer à réclamer ses droits socioprofessionnels. «Nous travaillons la nuit sans éclairage», a-t-il déploré, montrant de nombreuses blessures à la jambe.