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La «petite guerre» à l'ombre des grandes crises
SITUATION SECURITAIRE 380 ALGERIENS TUES DEPUIS LE DEBUT DE L'ANNEE
Publié dans L'Expression le 31 - 03 - 2003

Le terrorisme en Algérie se banalise par le biais du «fait divers» et semble se revigorer à l'ombre des grandes crises qui secouent l'actualité.
Vingt et une victimes civiles en vingt-quatre heures. C'est le dernier bilan qui se range à côté des précédents pour donner le résultat suivant: 380 Algériens ont été tués depuis le 1er janvier 2003, dont près de 135 terroristes affiliés aux diverses organisations armées, qui ont rejeté l'offre de la concorde civile et continuent à tuer au nom du djihad.
Il est tout aussi effrayant d'entendre encore certains responsables sécuritaires user d'un langage des plus optimistes, concernant le terrorisme en Algérie (à commencer par les initiateurs du Colloque international d'Alger sur le terrorisme, tenu entre le 26 et le 28 octobre 2002), alors que le général de corps d'armée Mohamed Lamari, lui-même, fait preuve d'une très grande retenue à chaque fois qu'il aborde le sujet.
Lors de l'interview accordée à l'hebdomadaire français Le Point, il avait pris à contre-pied tous les discours triomphalistes qui avaient fait la une de la presse nationale et enterré définitivement toute menace sérieuse de la part des groupes armés encore opérationnels. Selon Lamari, «le millier d'éléments armés en activité» étaient encore dangereux et le terrorisme, bien qu'ayant l'échine brisée, «n'était pas vaincu».
Ces déclarations à l'emporte-pièce ont fait grincer les dents des leaders du clan des «éradicateurs» (euphémisme largement usité en Algérie pour désigner les tenants de l'option du tout-sécuritaire, voire du tout-répressif à l'encontre des islamistes radicaux). Mais le temps a donné raison au patron de l'ANP.
Depuis son interview, au moins 60 citoyens civils ont été tués par les divers groupes armés, et plus de 30 hommes faisant partie des corps de sécurité (police, armée, GLD ou gardes communaux) ont été assassinés dans des embuscades, des faux barrages ou dans des attentats à la bombe.
Selon des hauts responsables militaires, le Groupe de houmat eddawa essalafiya (Ghds) pourrait constituer le nouvel outsider des GIA. Ils argumentent cette constatation par le fait que même des leaders fondamentalistes étrangers commencent à s'intéresser à lui sérieusement, dans le but de le placer en pole position par rapport au Gspc.
On ne sait pas encore si cela est un simple constat ou une réelle conviction dans les rangs de certains responsables militaires, car au vu des donnes actuelles, rien, absolument rien ne semble venir troubler l'imperturbable hégémonie du Gspc à partir d'Alger-Est (Meftah, Khemis El-Khechna, Réghaïa, Boudouaou et Boumerdès) jusqu'aux frontières algéro-tunisiennes, et en poussant vers le Sud jusqu'à Tamanrasset.
Mieux, les alliances et ralliements que Hassan Hattab tente de nouer avec le Gspd (de Abdelkader Saouane, qui active autour de Derrag et pousse de Médéa vers les côtes de Tipasa, Chenoua et Cherchel) au Centre et les groupes autonomes de l'Ouest et du pourtour de l'Ouarsenis en font une potentielle organisation hégémonique sur tout le territoire algérien.
A côté de ces deux organisations (Gspc et Ghds), le GIA garde toujours une hégémonie dans l'Algérois, et notamment dans La Mitidja et Médéa où il possède encore ses fiefs, ses arsenaux de guerre cachés et ses importants réseaux de soutien. Grâce à ses actes violents, barbares et d'une rare cruauté, le GIA frappe encore l'imaginaire des populations et, plus que toutes les autres organisations armées, constitue la hantise par excellence des villages isolés.
Une vue synoptique sur le terrorisme en Algérie permet de saisir l'essentiel. Nous sommes en face de cinq organisations armées, connues et répertoriées en plusieurs autres groupes encore inconnus et méconnus, et dont les hommes ne sont pas fichés et présentent l'avantage d'être de nouvelles recrues.
Ces derniers groupes n'ont pas participé à l'épopée du FIS et n'ont pas connu le début de la violence armée au nom de l'islam. Ne s'encombrant pas du motif religieux, ils chevauchent à la fois le banditisme, la criminalité et l'anarchie politique.
Evidemment, l'emballage religieux et la couverture théologique permettent aux divers groupes de s'approprier une légitimation nécessaire à leurs actes et à leurs relations vis-à-vis des alliés et par rapport à leurs victimes.
Bon an mal an, le terrorisme continue à sévir en ville et en campagne, et hormis dans la capitale et les grandes villes, il est toujours déconseillé de prendre les routes périphériques dès la tombée de la nuit.
Les périodes d'accalmie se font de plus en plus longues et c'est là que surgit le risque de voir les citoyens succomber à la tentation de voir se réaliser une fin des hostilités.
La violence armée au nom de l'islam semble inscrite dans le temps, et il est plus que probable qu'un scénario «à l'irlandaise», sorte de «violence minimale et tolérable», soit un film dont le déroulement va encore devenir banal, acceptable à force de se répéter.
Les pays occidentaux n'of- frent pas plus d'intérêt à ces actes qui se déroulent en Algérie.
Les réactions par à-coups sont à ce point conjoncturelles, factuelles et, partant, obéissant aux intérêts et aux attitudes des ONG, pour être réellement prises au sérieux.
Ayant été convaincus que, réellement, il y a des GIA qui tuent et commettent des attentats, ils se sont résignés à (re) laisser le drame se dérouler à huis clos.
Revoyez le film des assassinats ciblés depuis le début de l'année. Il ne s'est pas passé un jour sans qu'un policier, un militaire, un GLD ou un garde communal soit tué. La région d'Alger et sa périphérie ont connu de curieux attentats ciblés contre des policiers sans que les auteurs (toujours deux jeunes hommes sont à l'oeuvre) soient retrouvés.
La région kabyle, de son côté, constitue la zone-crise par excellence, où tout, pratiquement tout, peut se passer sans qu'on puisse y voir clair.
Les connexions entre les radicaux, les réseaux maffieux et les GIA locaux sont à ce point efficaces pour brouiller toutes les pistes, et la crise politique et sociale qui y dure depuis deux ans, ainsi que les développements dangereux de cette crise, ont abouti à une situation brouillée à l'extrême.
Douze ans après le déclenchement de la violence armée en Algérie, la violence continue à tuer. Et beaucoup de citoyens tombent sous les balles. Quotidiennement.
Mais la banalisation de la mort est la pire des attitudes dans laquelle le pays semble glisser.


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