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Les bavures du pouvoir
CELEBRATION DU 20 AVRIL REVOLTE DES ARCHS
Publié dans L'Expression le 20 - 04 - 2003

Si les autorités n'avaient pas fait montre d'autant de tergiversations, beaucoup de vies et de biens auraient été épargnés.
Il ne fait aucun doute, aux yeux de tous les observateurs avertis et objectifs, que le pouvoir a très mal géré la crise qui secoue la Kabylie depuis deux années, réagissant toujours avec «une guerre» de retard, privilégiant les traitements techniques et erronés aux options politiques qui auraient pu régler cette question dès ses toutes premières manifestations. Tout a commencé au lendemain de la mort tragique du jeune Massinissa Guermah, le 18 avril 2001, dans les locaux de la brigade de gendarmerie de Beni Douala, ville natale du Rebelle, Matoub Lounès. Comme une traînée de poudre, les émeutes se sont répandues à toutes les régions de la Kabylie. Elles étaient aidées, il est vrai, par un second incident intervenu quelques jours plus tard au niveau d'Amizour, dans la wilaya de Béjaïa lorsque des gendarmes ont embarqué et passé à tabac un groupe de trois collégiens. Aux émeutes grandissantes et inextinguibles, répondaient les faux pas, toujours recommencés, du pouvoir. Ce dernier, dans un premier temps, avait tablé sur l'essoufflement du mouvement. Face à la défection partisane, un mouvement rassembleur a vu le jour, celui des ârchs. Le pouvoir a opté pour une répression farouche et sans quartier. Les forces de sécurité, durant les premières semaines des émeutes, ont usé et abusé d'armes à feu à balles réelles. Le rapport de Mohand Issad souligne avec force cette question, d'autant que c'est pendant cette période cruciale qu'il y a eu le plus de victimes et qu'un véritable fossé s'est creusé entre les citoyens de Kabylie et «le pouvoir central» d'Alger. Le mouvement, désormais fort de plus d'une centaine de martyrs et d'un millier de blessés, se savait irrépressible. Les accusations lancées à la légère contre le défunt Guermah ont contribué à accentuer les incompréhensions et à attiser la haine. Aujourd'hui, recul étant pris, beaucoup de délégués s'accordent à dire que la plate-forme d'El-Kseur aurait pu ne pas être décrétée scellée et non négociable, creusant un autre fossé entre le pouvoir et les citoyens de Kabylie, si les autorités ne s'étaient pas comportées avec autant d'inconséquence et, souvent, de mauvaise foi. Le fameux drame du 14 juin, inscrit dans toutes les mémoires algériennes, a été précédé une semaine auparavant d'une marche initiée uniquement par les délégués. Ces derniers voulaient marcher jusqu'au siège de la présidence de la République et y déposer leur plate-forme de revendications. Ils en ont été empêchés. Ce jour-là, les délégués, dans un sit-in place du 1er-Mai, avaient eu un comportement exemplaire, ramassant même en partant les bouteilles et bouts de papiers jetés sur la chaussée. Le pouvoir, à cette époque, qui tablait sur la répression et l'essoufflement du mouvement, ne voulait en aucune manière cautionner les ârchs en les recevant officiellement. Une réaction appelant forcément une contre-réaction de même intensité, les délégués ont été amenés à durcir le ton et à décréter leur plate-forme scellée et non négociable puisque c'est le pouvoir qui ne voulait ni négocier ni dialoguer. Dialogue. Le mot était lancé. Une nouvelle erreur d'appréciation sera commise par le pouvoir lorsqu'il voudra, acculé jusqu'au fond de ses retranchements, dialoguer. Il le fera certes, mais avec des «délégués non représentatifs», mis en quarantaine par leur propre région, de même que leurs familles. Tout au long de ces mois très durs pour la région, mise à sac par les émeutes et la répression, le pouvoir a donné l'air de n'avoir rien compris à ce qui se passait en Kabylie.
Il faudra presque une année, jusqu'à la fin février 2002, pour que le chef de l'Etat satisfasse la majeure partie des points contenus dans la plate-forme d'El-Kseur en décrétant tamazight langue nationale, en ordonnant la délocalisation des brigades de gendarmerie, en décidant le jugement des gendarmes qui se sont rendus coupables de bavures sur les citoyens et en décidant de dédommager l'ensemble des victimes dites du printemps noir. Les concessions, certes d'importance, tombaient malgré tout trop tard. Les élections législatives, intervenues environ deux mois plus tard, ont prouvé que la Kabylie n'en démordait toujours pas. Le taux de participation à ce scrutin, pour toute la région, n'a guère dépassé les 1 %. Une nouvelle vague de répression s'était abattue sur la région de la part d'un pouvoir désormais affolé et ne sachant plus à quelle politique se vouer. Les morts, toutefois, se faisaient moins nombreux. Les services de sécurité, désormais, usaient de bombes lacrymogènes et de balles en caoutchouc! L'entrée en lice du FFS à l'occasion des locales, précédé de la libération de tous les détenus, n'a pas permis de régler le dossier. Avec des taux de participation à peine plus importants et près d'une soixantaine de communes sans un seul votant, il ne faisait aucun doute que le fossé entre les citoyens en Kabylie et le pouvoir était en train de devenir impossible à combler. Présentement, nous vivons une nouvelle phase de répression. Des délégués, dont Abrika, sont en prison depuis plusieurs mois. Les rumeurs sur des tractations entre des délégués du mouvement et des émissaires du pouvoir semblent s'être achevées en queue de poisson. Il était en effet question qu'une déclaration soit rendue publique par le pouvoir à l'occasion de la célébration du deuxième anniversaire du printemps noir et vingt-troisième anniversaire du printemps berbère. Cette année, charnière, celle de la précampagne présidentielle, est aussi celle de tous les enjeux et de toutes les concessions. Elle risque aussi d'être celle de pas mal de surenchères...


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