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Rebrab ou les aveux les plus doux
PIEGE PAR LE JOURNAL EL KHABAR
Publié dans L'Expression le 27 - 04 - 2003

Un aveu qui devrait le traîner devant les tribunaux et ce, pour avoir osé enfreindre les lois de la République.
L'industriel Rebrab passe à table. Lors d'un débat qu'il a organisé avec le quotidien arabophone El Khabar, cette semaine, ce nouveau génie des Carpates a donné libre cours à sa muse au point que ses propres déclarations, lorsqu'elles ne relèvent pas du domaine de la psychanalyse pure et simple, constituent d'évidence un aveu sur quelques-unes de ses facettes sournoises qui mériteraient de figurer dans le Guinness.
Un aveu qui devrait le traîner devant les tribunaux et ce, pour avoir osé enfreindre les lois de la République.
Qui ne connaît pas Rebrab? L'opinion algérienne, très consciente, peut-elle être encore abusée dans sa bonne foi par un quidam dont la success story n'a pas cessé de sentir le soufre? L'ancien Chef du gouvernement, Belaïd Abdesselam, dont l'intégrité est réputée, savait à quel homme il s'attaquait quand, dans un discours télévisé, il l'avait carrément traité de voyou. Abdesselam est un homme d'Etat.
Ce qui veut dire que cette qualité ne lui permet pas de parler avec légèreté, mais bien au contraire sur la base et la foi des rapports que lui transmettent les institutions de la République et les services de sécurité. La presse nationale, l'on s'en souvient, avait fait ses choux gras à la suite de ces révélations de Belaïd Abdesselam sur les combines utilisées par cet homme d'affaires pour s'enrichir.
Les accusations de l'ex-Chef du gouvernement avaient immédiatement conduit à contrôler la gestion des sociétés de Rebrab et les dépassements relevés avaient abouti, comme la loi le prescrit, à un redressement fiscal de l'ordre de 200 milliards de centimes. Rebrab n'a eu de cesse d'abuser des lois de la République depuis qu'un Chef du gouvernement, aux affaires durant l'été 91, avait conclu une alliance avec un chef de parti politique local pour contrer la montée du FFS dans le pays.
L'industriel, qui se fend de ses «vérités» aujourd'hui, omet de révéler à l'opinion qu'il avait bénéficié, grâce à ce deal politique, d'une ligne de crédit de 260 millions de dollars pour importer du rond à béton cela au moment où l'Algérie, sous les fourches caudines du FMI, ne trouvait même pas de quoi financer ses importations de blé et de médicaments. Voilà où résidait le scandale de l'époque que Belaïd Abdesselam ne pouvait pas accepter dans un Etat où les institutions commençaient à voir poindre leurs premiers symptômes de désagrégation.
Bâtir une stratégie de défense sur le mensonge, la calomnie et la gamberge ne peut résister au temps...tout le temps.
Le gouvernement algérien et ses dirigeants connaissent parfaitement Rebrab. Et Dieu encore plus! Intouchable qu'il pense être devenu et convaincu qu'il est au pinacle de sa puissance, Issaâd Rebrab va, dans les propos rapportés par El Khabar, jusqu'à mettre en cause de hauts dignitaires du régime en avouant que ces personnalités l'ont aidé à assurer la stabilité et la protection de ses affaires. Mieux que ça, il ne laisse rien dans le vague. Presque dans le menu détail, il relate comment un puissant général avait bien daigné le recevoir à sa demande pour l'aider à...récupérer ses sous ! En filigrane, El Khabar donne presque l'identité de cet officier supérieur. L'honneur de l'institution militaire vient d'être sérieusement éclaboussé par les révélations de Rebrab selon lesquelles ce général l'a aidé à le dispenser de s'acquitter du redressement fiscal, voire à se faire rembourser l'argent qu'il avait déjà versé au fisc. Inimaginable! Le ministère de la Défense nationale ne devrait-il pas le poursuivre devant les tribunaux pour dénoncer ces pratiques éhontées de passe-droit?
Comment l'homme de la rue va-t-il réagir à cette protection en haut lieu dont se vante publiquement Rebrab?
L'homme d'affaires a la faconde facile. Mieux que ne le ferait un test de vérité, il raconte comment il a eu le «génie» de saborder le projet Savola qu'un investisseur saoudien était sur le point de réaliser malgré, selon lui, l'appui de la présidence de la République. Comprendre Bouteflika.
A en croire Rebrab, faut-il en déduire que la présidence de Bouteflika serait en train de brader les intérêts algériens à des puissances financières étrangères? Grave accusation.
La vérité: Rebrab a torpillé le projet Savola pour mieux asseoir son monopole sur le marché algérien avec Cevital. Mais ce qu'il ne dit pas, c'est qu'il a fait fuir d'Algérie tous les investisseurs potentiels d'Arabie Saoudite et des pays du Golfe qui ont eu vent par la suite des déconvenues qu'avait rencontrées le promoteur de Savola. De ce fait, l'Algérie s'est vue privée de plusieurs milliards de dollars d'investissement que s'apprêtaient à lui apporter les investisseurs arabes, cela sans compter les retombées en matière d'emplois. Qui dit mieux?
La présidence de la République se voit ainsi clairement défiée par Rebrab. A moins d'une année de la prochaine présidentielle à laquelle se portera certainement candidat Bouteflika, les propos de Rebrab revêtent les accents d'une véritable déclaration de guerre. En voulez-vous la preuve?
Le quotidien El Khabar rapporte clairement que Rebrab a reconnu avoir financé les ârchs lors de la marche du 14 juin 2001 en leur affrétant un train pour la somme de 29 millions de centimes qu'il devait initialement régler par chèque avant de se raviser et d'en faire le versement en espèces pour certainement éviter d'en laisser des traces.
Faut-il prendre au sérieux cet homme d'affaires quand il déclare ne jamais faire de politique?
J'ai la conviction intime qu'il se fiche pas mal de la République. Il foule aux pieds ses lois et ses institutions. Sa seule logique est la puissance que lui confère son argent. La justice? Il s'en fout comme d'une guigne. Ne claironne-t-il pas aux quatre vents dans les colonnes d'El Khabar qu'il avait acheté en 1991 des devises au marché noir pour importer du rond à béton? Voilà des aveux sur une obscure affaire de transferts illégaux de devises qui, dans une République qui se respecte le conduiraient directement en prison.
Les déclarations de Rebrab, par leur contenu, suscitent d'abord l'étonnement puis l'interrogation. Pourquoi a-t-il choisi ce moment pour parler? Ce n'est certainement pas par un sentiment de repentance qu'il a choisi de «vider son sac» au moment où les bruits de bottes annonçant la bataille de la présidentielle se font de plus en plus persistants. Parle-t-il seulement en son nom lorsque l'on sait qu'il est un membre influent d'une organisation patronale qui s'appelle le Forum des chefs d'entreprise?
Après avoir pris connaissance de l'article d'El Khabar, je dois reconnaître que même un psychanalyste comme Freud, s'il était encore de ce monde, trouverait difficilement le fil d'Ariane pour démêler un écheveau tissé d'aveux, d'anachronismes, de contrevérités criantes, mais qui permettent enfin de découvrir le vrai visage se cachant derrière celui de l'homme d'affaires se présentant industrieux, bon père de famille et pourquoi pas d'honnête associé.
Dans son anthologie qu'il a bien voulu consacrer à «l'af- faire Liberté», ne voilà-t-il pas qu'il m'accuse, sans le moindre remords, de tous les péchés de la terre en se défaussant de la réalité, de la raison et de la vérité.
Il m'impute, ni plus ni moins, la destruction de son usine de Larbaâ. Il m'accuse d'avoir été le commanditaire auprès du GIA ou de son chef, Djamel Zitouni, d'un acte que la morale et mon éducation réprouvent. Rebrab m'intronise ainsi, à mon corps défendant et à son bon vouloir, émir du GIA, tout au moins pour la zone de Larbaâ. Mes confrères de la presse nationale sauront, j'en suis sûr, apprécier à sa juste mesure ce nouveau «trait d'esprit» sinon le délire du nouveau Crésus algérien en attendant que notre justice rende définitivement son verdict sur les dessous du détournement du quotidien Liberté.
Rebrab devrait surtout se souvenir qu'à un moment ou à un autre de leur vie, tous les hommes compromis dans des intrigues ou des affaires scabreuses finissent par parler. Et ceux qui savent la vérité, toute la vérité, sur le contentieux qui m'oppose à lui, sont aujourd'hui nombreux. Très nombreux...Et cette fois-ci, je suis convaincu qu'il ne trouvera pas un général qui viendra à son secours pour lui régler son problème comme ce fut le cas lors de son redressement fiscal de 200 milliards de centimes avec Belaïd Abdesselam. Après avoir «dégusté» les aveux les plus doux de Rebrab dans les colonnes d'El Khabar, je trouve qu'il est normal qu'il soit passible de poursuites judiciaires dans un pays normal. Mais l'Algérie est-elle un pays normal? Existe-t-il dans cette République encore un procureur ou un magistrat prêt à sommer cet homme, qui vient de commettre une véritable hérésie, de se présenter devant la justice pour rendre compte de ses propos?
Bouteflika saura, j'en suis sûr, tirer les enseignements de tout le mal que sont capables de commettre dans ce pays les puissances de l'argent.
L'heure d'en découdre a bel et bien sonné.
Sinon, les Algériens ne finiront-ils pas par se poser la question s'il y a bien un pilote dans...l'avion ?


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