Avant toute chose, il faut reconnaître que de temps en temps notre increvable Unique déroge à sa triste habitude de faire le vide autour du téléviseur : pour une fois, elle a réussi à réaliser l´encombrement dans la petite cuisine où se poussent les chaises. Tout le monde voulait voir cet épisode de Nass Mlah City. Cela valait le coup ! Une famille obnubilée par les feuilletons égyptiens jusqu´à en prendre l´accent, les costumes et...les préoccupations. On se croirait sur les bords du Nil si, à la fin, la raison (et la morale) ne prenaient le dessus et que tout rentre dans l´ordre : la femme au foyer avec des feuilletons à doses homéopathiques. Une parodie comme on n´en fait plus. Digne des parodies de Mohamed Hilmi dont l´inspiration repose en paix après son catastrophique «après-pétrole». La parodie, c´est ce qui réussit le plus dans la fabrique de la langue de bois. L´autre clou de la soirée est la série de documentaires diffusés par Arte. Trois façons de voir les Etats-Unis et leur expansion. D´abord, la didactique émission Le dessous des cartes qui explique d´une manière précise et datée, les différentes étapes de la formation des Etats-Unis et leurs différentes interventions dans le monde, alors que l´école traditionnelle enseigne que la révolte des colons émigrés en Amérique contre le roi d´Angleterre serait due à la taxation des produits américains. Cela n´est pas faux! Mais c´est incomplet. Le roi d´Angleterre avait émis une loi interdisant aux colons de dépasser la barrière des montagnes Appalaches voulant ainsi laisser aux populations indiennes le reste d´un vaste territoire ancestral. Mais les colons ne l´entendaient pas ainsi. Ils ont passé outre et ont entamé la plus grande entreprise de colonisation de l´histoire contemporaine. L´épisode douloureux des guerres indiennes sera relaté par le documentaire Un beau jour pour mourir, parole historique prononcée par le grand chef sioux Crazy Horse (cheval fou) quand il entreprit, avec l´aide de Sitting Bull (taureau assis), chef des Cheyennes et de la tribu des Arapahoes. Cette confédération de tribus indiennes infligea la plus grande défaite à l´armée américaine le 24 juin 1876, dans le Montana, près de la rivière Little Big Horn. Hollywood a retracé cet événement en attribuant un comportement héroïque au général Custer. Alors que les témoins indiens l´ont qualifié d´imbécile. Le film d´Arthur Penn Little Big Man le décrit carrément comme un fou. La répression qui s´ensuivit fut atroce. John Ford retraça l´odyssée des survivants dans Cheyenne Autumn, Sitting Bull ne dut son salut qu´à son passage au Canada.