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Pour ne pas mourir idiots
Publié dans L'Expression le 20 - 07 - 2006

Entre les responsables de la prévention routière qui déclarent cette semaine que la fatigue est la cause principale des accidents de la route et le président de la République qui réitère à Londres que les Algériens, tout comme les Argentins, «n´aiment pas travailler», il y a de quoi perdre la boussole et ne rien comprendre du tout.
Par quoi, diable, les Algériens peuvent-ils bien se fatiguer si ce n´est le travail pour lequel, pourtant, ils ne sont pas très portés? La réponse à cette question lancinante est complexe. Il nous faut d´abord interroger notre histoire.
Durant la colonisation, soit durant près d´un siècle et demi, le travail structuré tel que le vivent les nations libres ne concernait pas l´Algérien c´est-à-dire l´indigène de l´époque avec tout le sens d´humain inférieur qu´avait cette désignation. Celui-ci, repoussé à l´intérieur du pays, hors de la surface utile, avait certes des activités pour survivre. Principalement dans l´agriculture et l´élevage. Hormis une petite poignée d´Algériens versés dans l´artisanat autour des villes et quelques dockers, rien d´autre. Dans ce cantonnement à vie, seulement à gratter la terre souvent ingrate ou à surveiller les chèvres, il ne pouvait y avoir du travail pour tout le monde. Et quel travail ! Son organisation était adaptée à la dure réalité. L´effort personnel était noyé dans le collectivisme protecteur. La garantie de partager la subsistance était assurée pour tous et sans condition. La tribu et le patriarche y veillaient au mieux. Il n´y avait ni offre ni demande dans un marché du travail qui n´existait d´ailleurs pas. Au plus fort des besoins en bras, il y avait la «Touiza» (labeur en coopérative ) qui, avec son côté festif faisait oublier les vertus de l´effort. Arrive l´indépendance et son euphorie de liberté. L´ivresse était générale. Dirigeants compris. La confusion avait éjecté la rationalité.
Cirer des chaussures était décrété avilissant sous prétexte qu´il fallait mettre genou à terre. Le plus petit patron était considéré comme un bourgeois à éradiquer. Des épiceries, des salons de coiffure étaient nationalisés. Dans la foulée, le SGT (Statut «socialiste» général du travailleur) est promulgué. Il comportait une clause ravageuse : interdiction absolue de licencier sous aucun motif. A quoi bon s´échiner au travail dès lors? Pour manger, boire, se soigner? Ben voyons, le pétrole sert à quoi alors?
Là est le drame. Un drame qui a commencé par justifier et excuser le «hittisme». Un drame que cette glorification des «porteurs de valises» qui sillonnaient les bazars du Sud-Est asiatique et du Moyen-Orient. Un drame qui s´illustre par une prédilection au gardiennage de parkings, à la vente à la sauvette et à la petite table de vendeur de cigarettes qui vont comme un gant aux partisans du moindre effort. Un drame qui verse au chapitre de la débilité les longues années d´études de médecine. Un drame qui nous fait construire nos maisons par des Chinois. Un drame qui nous rend incapables de gérer notre aéroport ou notre distribution d´eau potable. Et on en passe. Cela dit, à tout problème, sa solution. Elle se trouve certainement en partie dans l´ouverture de notre économie, enfin décidée.
Une moitié de solution qui prendra du temps, beaucoup de temps. Le temps de plusieurs générations. Sauf à y associer l´autre moitié et que feu le président Boumediene avait promis sans l´avoir fait: la révolution culturelle. Disons réforme puisque la révolution vidée de tout sens positif est enterrée sous les ruines du mur de Berlin. Une réforme qui nous permettrait de mieux nous regarder dans une glace et recevoir nos tares en pleine figure. Et la guérison pourra commencer car on ne guérit jamais d´un mal inconnu.
Et si on peut faire confiance aux patrons privés pour remettre, dans leur carré, les gens au travail, il est urgent pour la Fonction publique, autre grand pourvoyeur d´emplois, d´instituer, maintenant qu´un nouveau statut est en cours d´élaboration, une récompense de l´effort individuel. Sous forme de mérite ou de prix. L´essentiel est qu´il soit le plus attractif possible pour être brigué et ne plus aller le chercher en Australie ou à Montréal. Surtout pas comme cela vient d´être fait avec les chefs d´établissement à fort pourcentage de réussite aux examens et qui a produit l´effet pervers de démotiver les enseignants qui se sentent grugés dans leurs efforts.
Quant à nos amis de la prévention routière, nous pensons que s´il y a fatigue comme ils le disent, il faudrait voir du côté de leurs méninges. Pas plus loin. A moins du contraire et si un génie parmi eux a inventé un «test de la fatigue» qui a été pratiqué sur le conducteur après chaque accident de la route. Si c´est le cas, qu´ils nous en instruisent. Ainsi, nous ne mourrons pas idiots.
Et éviter d´aller chercher l´explication dans la perfidie et découvrir une volonté de vouloir ancrer dans l´esprit de l´Algérien l´axiome du «travail qui tue» pendant que le Japonais et l´Allemand nageant dans la prospérité crient à qui veut les entendre que «le travail c´est la santé».
Certaines «statistiques» peuvent tuer encore plus que les routes sur lesquelles elles se font.


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