N´avez-vous pas remarqué que nous venons de passer un été sans trop de grabuge comparé aux années précédentes. Sans épidémies. Sans feux de forêt majeurs. Sans trop de coupures d´eau. Sans feuilleton politique sur fond de scandale non plus. Que s´est-il passé pour avoir pu, enfin, passer des vacances plutôt paisibles? Alors que nos «spécialistes» nous enfonçaient dans le crâne que nous avions les épidémies de notre sous-développement et que nos écolos incriminaient l´absence d´entretien de nos forêts, on s´aperçoit aujourd´hui que tout n´était qu´explications bidon. Car même pour la distribution de l´eau nous ne devons rien aux nouveaux concessionnaires qui n´en sont encore qu´au stade des présentations et de la politesse. Oui, on nous racontait n´importe quoi car nous ne nous sommes pas, en une année, développés subitement au point de devenir une puissance siégeant au G8 alors que des pays du Sud de l´Europe ont passé leur été à lutter contre les feux de forêt. Non, les causes ne sont pas seulement techniques. Des esprits malfaisants concoctent pour nous des actions pour nous empoisonner l´existence. D´ailleurs, il n´y a qu´à revoir les cas de peste et de choléra que nous avons connus pour nous rendre compte qu´ils se déclaraient au fin fond d´un village du pays sans jamais atteindre réellement l´ampleur d´épidémie sur tout le pays. C´est comme qui dirait de petites «poussées» qui, bien relayées par certains médias, prenaient l´allure de catastrophe nationale avec ce que cela suppose de panique pour les citoyens. Il en va des cas de peste comme des cas d´émeutes qui «fleurissent» un temps pour un oui, pour un non, avant de disparaître sans traitement particulier des causes avancées. Ce n´est pas faute d´avoir essayé cet été de remplacer les coupures d´eau par celles de l´électricité pour perpétuer le mécontentement sauf que, par bonheur, la greffe n´a pas pris. C´est un jeu d´enfant que d´agir sur une vanne, une pompe ou un transformateur pour déréguler une distribution. Il suffit de multiplier les points de jeu pour troubler l´ordre public. L´histoire a retenu que les émeutes du 5 octobre 1988 ont été ainsi déclenchées. Une seule personnalité a eu le courage de dénoncer ce «chahut de gamins». Ce qui lui a valu un véritable lynchage médiatique. Les relais veillent au grain. Ces mêmes relais qui, chaque année, nous promettent une rentrée sociale particulièrement chaude bien à l´avance pour nous mettre en condition. Et dès la rentrée effectivement, les hôpitaux, les forêts, les châteaux d´eau sont délaissés au profit du monde du travail. Les secteurs d´activité où il est possible de souffler sur la braise sont préalablement répertoriés. C´est ainsi que des grèves «spontanées» sont alignées dans l´ordre d´entrée en scène. S´il ne se trouve personne pour relever que nous venons de passer un été paisible, par contre, ceux qui nous affirment que nous ne perdons rien pour attendre et que septembre sera plus chaud que juillet sont toujours actifs. Ils continuent leur rôle d´épouvantail sans se rendre compte qu´ils sont en retard d´une guerre et que la société algérienne a subi des transformations. Les Algériens n´acceptent plus d´être manipulés pour se faire hara-kiri. Il y a des signes qui ne trompent pas comme le désir de paix par la réconciliation nationale ou la bonne santé financière des ménages qui a permis à un million d´Algériens d´aller dépenser leur argent en Tunisie en attendant la résurrection annoncée de notre tourisme. Ceci ne veut pas dire que tout va bien dans le meilleur des mondes. Les problèmes sont nombreux et le chantier lancé est immense. Toute la différence tient au fait que les Algériens ne mordront plus «spontanément» à l´hameçon des casseurs qui veulent les tirer vers le bas. Eté comme hiver.