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Et si la «faim» justifiait les moyens ?
Grippe porcine ou grippe financière ?
Publié dans Le Temps d'Algérie le 12 - 06 - 2009

«Phase 6 !» Enfin, nous y sommes… Dieu soit loué : cette valeur n'a rien à voir avec celle de l'échelle de Richter, même si elle est comparable à un séisme pharmaceutique aux relents politico-médiatiques. Vous l'avez deviné : vous êtes, nous sommes désormais tous menacés par la grippe du «khanzir»…
Nous sommes de bons musulmans pratiquants, et pourtant l'OMS nous rappelle que nous risquons de choper ce foutu virus qui nous vient tout droit des States qui, eux, montrent du doigt leur voisin mexicain, juste à côté de leur porte d'entrée.
Dans tous les cas de figure, ce fameux virus qui s'est sournoisement associé des souches de poulet, de cochon et d'humain, pour nous compliquer les choses, vient bien d'Amérique du Nord et, pour une fois pas d'Afrique, d'Asie ou d'Américaine latine.
Nos pauvres pays en voie de développement ou qui stagnent encore dans les tiers et quarts mondes ne doivent donc pas culpabiliser.
C'est déjà pas mal. Pourtant, ils ont de quoi s'inquiéter tous ces pauvres bougres car, primo, le vaccin pour lutter contre cette menace n'est pas encore fabriqué, et secundo il sera tellement cher qu'ils ne pourront pas tous l'acheter.
Alors pourquoi s'en faire ?
Les pauvres ont d'autres soucis…
Ne vous souciez pas messieurs de l'OMS, on n'est pas inquiet sous nos latitudes, car figurez-vous, ici, nous avons d'autres problèmes beaucoup plus terre à terre, et ce virus qui vous fait si peur au point d'alerter et paniquer le monde entier sur une éventuelle pandémie qui le menacerait, n'est pas notre priorité.
Il est vrai que 28 000 personnes sont affectées au niveau de 74 pays et que l'Australie et le Chili connaissent une évolution inquiétante du phénomène. Mais à ce jour, seuls 141 décès ont été enregistrés à travers la planète. Comparés aux 500 000 morts dus à la bonne vieille grippe saisonnière, c'est dérisoire, selon notre point de vue sous-développé…
Alors pourquoi cette épée de Damoclès sur nos têtes ? Pour éviter le pire et nous préparer à casser notre tirelire afin de vacciner tous azimuts ?
Merci pour cette alerte, mais nous attendions que vous en fassiez de même pour les autres alertes, messieurs. Celles que vous avez mises sous le coude, malgré les millions de personnes décédées et de toutes les autres qui continuent de mourir en silence…
Faudra-t-il fermer les frontières ?
Le sujet, je vous l'accorde, est grave, car il nous rappelle, à force de tapages politico-médiatiques, cette autre fameuse grippe de Hongkong survenue entre 1968 et 1970 et qui a emporté près de 2 millions de personnes.
Cette première pandémie avait fait tant de dégâts parce qu'elle a pu se propager facilement et rapidement à travers le monde grâce aux moyens de transport modernes. Est-ce à dire que vous allez fermer les frontières, mettre en quarantaine chaque pays ? Non, bien sûr.
Les multinationales, groupes financiers ou bancaires, les capitaines d'entreprise, tous les usuriers, ne le permettraient pas, et surtout pas l'industrie pharmaceutique mondiale qui générera à l'occasion des milliards et des milliards de dollars.
Premières victimes : les coptes égyptiens
Comme par enchantement. A cause d'un minable virus qui – pied de nez de la nature ? – nous viendrait de l'animal le plus décrié au monde pour son manque d'hygiène ! Evidemment, de mexicaine, puis porcine, cette grippe a été rebaptisée H1N1 pour ne pas casser le business et porter préjudice aux gros producteurs de cochons.
Tiens, tiens, déjà une légère pression des lobbys du cochon ? Sauf que les pauvres chrétiens d'Egypte, les coptes pour ne pas les citer – une catégorie de la population parmi la plus pauvre du pays – ont vu tous leurs élevages détruits sans aucune raison, seulement parce que le régime de Moubarak a trouvé là l'occasion inespérée de faire plaisir aux Frères musulmans qui le harcèlent sans arrêt…
La grippe porcine aura au moins servi
Moubarak a ruiné des Egyptiens coptes déjà dans la misère… Mais soit, on ne fait pas d'omelettes sans casser des œufs. Et en parlant d'œufs, savez-vous combien de poules pondeuses et de batteries seront nécessaires pour garantir les quantités astronomiques d'œufs nécessaires à la fabrication des antivirus ?
Je n'ose même pas l'avouer… Ces aviculteurs auront au moins profité un peu de cette manne... porcine.
Manipulations, armes biologiques, science-fiction ?
Mais revenons à nos cochons. Je ne me ferais pas l'avocat du diable en avançant ici, à mon tour, des thèses et hypothèses tant décriées mais si éloquemment réalistes, comme le fait que ce virus qui nous tombe sur la tête arrive à point nommé. Que Mister H1N1 semble être le résultat de manipulations humaines.
Et que des apprentis sorciers des laboratoires militaires américains, à la recherche d'armes biologiques, avaient déjà réussi en 1976 à créer ce fameux virus H1N1, puisque «quelque 200 soldats de la base proche de Fort Dix dans le New Jersey furent contaminés et que certains d'entre eux décédèrent, contraignant l'administration à opérer une vaccination obligatoire des militaires…»
Ce qui fait dire à d'éminents spécialistes, considérés comme des illuminés par leurs contradicteurs, que tous ces virus «ebola, aviaire, VIH et consorts» ne sont que le résultat de manipulations de chercheurs militaires ou de scientifiques travaillant pour les intérêts de laboratoires ayant mainmise sur la fabrication des antidotes…
A qui profitera la pandémie ?
Et voilà, la boucle est bouclée ! Et même si cela peut s'apparenter au scénario d'un mauvais film de science-fiction, il y a de quoi s'interroger, tant les dividendes et les bénéfices d'une telle pandémie, en termes financiers, peuvent renflouer certaines caisses.
Juste après une crise financière – en réalité un véritable krach boursier qui ne veut pas dire son nom – l'aubaine du cochon est bienvenue…
Alors, nous les pauvres diables, en quoi tout ce mic-mac nous concerne-t-il ? Au risque de se répéter, nous dirons que, face à l'adversité, les peuples déjà embourbés dans des guerres, des conflits ethniques, la misère et la faim ont d'autres «cochons» à fouetter.
Car, et ça, les grands décideurs de ce monde ne le disent que du bout des lèvres et de plus en plus timidement : aujourd'hui, «plus de 960 millions de personnes souffrent de la faim dans le monde et… un enfant meurt de faim toutes les cinq minutes !».
Pour une population mondiale estimée à plus de 6 milliards cinq cents millions d'individus, c'est beaucoup trop.
Et la «pandémie» de la faim ?
La faim, conséquence directe de l'inflation des produits alimentaires de première nécessité, a provoqué, notamment en 2008, une «pandémie» de révoltes populaires en Haïti, en Egypte, au Cameroun, au Burkina Faso, en Argentine, au Yémen, au Zimbabwe, au Mexique, au Sénégal, au Bangladesh, aux Philippines, en Guinée, en Mauritanie, en Maroc, en Ouzbékistan… et des dizaines d'autres régions à travers le monde, sans culpabiliser grand monde. Et encore moins les politiques néo-coloniales et les spéculateurs qui rachètent les terres arables de pays endettés pour les exploiter à des fins de «bioénergie».
Ce virus H1N1, avéré pandémique ou non, comment sera-t-il perçu dans ces contrées ? Nous le saurons bien sûr assez tôt. Mais ce qui est aussi certain, c'est que la plupart de ces pays «pauvres» n'ont pas les moyens d'une politique préventive ou curative et qu'ils seront les premiers à en payer le prix fort. Ce sont les pays déjà confrontés à divers problèmes nutritionnels ou de guerres et conflits qui connaîtront encore plus de morts…
L'Occident peut dormir tranquille et les groupes pharmaceutiques poursuivre leurs recherches. C'est cela la triste réalité aujourd'hui, même si des voix autorisées s'élèvent pour dénoncer, comme l'a fait au début de ce mois le directeur général de la FAO, Jacques Diouf, ce scandale de la faim que les pays riches font mine d'ignorer.
«Le temps des paroles est fini, il faut passer à l'action»
«Le temps des paroles est fini, il faut passer à l'action», a affirmé Jacques Diouf, à l'ouverture, le 3 juin à Rome, du sommet consacré à la crise alimentaire. Il a souligné avec subtilité qu'en 2006 le monde a dépensé 1200 milliards de dollars en armements, «alors que dans un seul pays, les déchets alimentaires annuels atteignent 100 milliards de dollars».
«Estimant que l'excès de consommation des personnes obèses dans le monde coûte 20 milliards de dollars, le patron de la FAO s'est demandé s'il est possible d'expliquer aux personnes de bon sens et de bonne foi que l'on ne peut pas trouver 30 milliards de dollars par an pour permettre à 862 millions d'affamés de bénéficier du droit humain le plus fondamental, celui à la nourriture, donc à la vie ?».
Nul besoin d'aller plus loin alors ou de chercher encore à savoir pourquoi le monde connaît autant d'inégalités, de disparités, de divisions, d'injustices et pourquoi, régulièrement, il nous tombe sur la tête des épidémies, pandémies et autres «joyeusetés».
Je retiendrai pour ma part juste ceci : c'est que la moitié des 6 milliards et demi d'individus qui vivent sur notre belle planète vit dans des pays où le paludisme fait des ravages. Chaque année… 500 millions de personnes attrapent le paludisme, et parmi elles un million, notamment des nouveau-nés, enfants et femmes enceintes en meurent en Afrique seulement…
Oui, dites-moi pourquoi le H1N1 inquiéterait donc tous ces pauvres bougres ?


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