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Le bakchich
Publié dans L'Expression le 10 - 12 - 2006

Heureusement que la perception des choses change avec l´âge. Quand j´étais gosse, j´étais friand des films muets américains, ces «slapsticks» où de mémorables courses poursuites entraînaient de pathétiques farceurs et des patibulaires flics taillés comme des armoires à glace. Longtemps, je m´étais demandé pourquoi les Mack Sennett, Harold Lloyd ou Charlot avaient une dent contre la respectable maréchaussée qui, à mes yeux, représentait la première garantie de l´ordre et de la sécurité. C´est plus tard, en voyant des films sur la maffia américaine, que j´ai découvert que la première cellule de la corruption est ce flic débonnaire qui, détaché, pour représenter la loi dans un quartier populaire, ferme les yeux sur les actes répréhensibles des riches et mafieux et qu´en échange, il recevait des dividendes de la part de ceux qui transgressaient la loi. Dans mon enfance, j´avais commencé à entendre parler très tôt de la corruption. Elle touchait surtout des employés d´état civil qui «arrangeaient» certains pères de famille de diverses manières. Les premiers travailleurs émigrés qui avaient découvert le bonheur des allocations familiales oubliaient toujours de déclarer le décès d´un de leurs enfants (en ce temps-là, la mortalité infantile faisait des ravages). Plus tard, un autre enfant remplaçait celui qui était mort. Mais au moment du mariage ou du service militaire, le père de famille était obligé d´avoir recours à l´employé indélicat pour avancer ou retarder de deux ans, la candidate au mariage ou le futur conscrit. Ce fait là, je l´ai vérifié moi-même, quand, étant employé éphémère d´un état civil, je vis un respectable préposé empocher de l´argent après qu´un client lui eut chuchoté quelque chose à l´oreille. En kabyle, la corruption était appelée «thajeaâlt» qui désignait la somme versée au corrompu par le corrupteur. C´était tellement courant dans l´administration coloniale que la première victime des partisans fut un chef cantonnier qui avait l´habitude d´exiger des candidats aux chantiers communaux un petit quelque chose. C´est dire qu´à l´époque, et de ce fait, la lutte de Libération rimait avec lutte contre la corruption. Mal en point, quand je découvris que «thajeaâlt» était devenue à Alger la «tchipa» et que c´est une pratique courante depuis l´époque turque qui avait fait le mot «bakchich», vocable très courant dans le Grand Moyen-Orient. Alors, il ne faut pas s´étonner que cette pratique se soit enracinée dans nos moeurs.
Les walis, les responsables de banque, tous les individus chargés d´administrer les biens publics, sont de plus en plus nombreux à fréquenter les cours de justice. Et si le premier réflexe de ces fonctionnaires est de servir ou de servir les leurs, c´est que, sans doute, ils étaient frustrés de voir d´autres se servir impunément. Que celui qui ne s´est jamais servi, leur jette la première pierre.

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