«Si la gloire apporte l´argent, j´attends la gloire; si la gloire n´apporte pas l´argent, j´attends l´argent.» Jack London Au moment où on parlait d´un conflit, lié au non paiement des salaires de l´équipe lors du tournage d´une série pour le Sud prévue pour ce Ramadhan, on a découvert le grand fossé qui existe entre la production algérienne et la production arabe. Un fossé qui est élargi par l´argent et l´absence surtout d´une place algérienne dans le marché immense de la production audiovisuelle arabe. En effet, en regardant les salaires qui sont offerts aux comédiens pour ce Ramadhan, on comprend mieux pourquoi Athmane Ariouet, Souileh, Biyouna, Bouakaz et Agoumi et les autres ne sont pas présents dans la grille de Ramadhan sur l´Unique. On se souvient du tollé qu´a soulevé le cachet de Souileh pour Nass Mlah City qui était de 300 millions de centimes pour la série. Et on se souvient également que Biyouna avait exigé au producteur Djaâfar Gassem 400 millions pour jouer dans Djemai Family. Aujourd´hui nos comédiens acceptent des cachets variant entre 2000 et 3000 dollars alors que les stars arabes perçoivent des cachets astronomiques qui sont 10 à 100 fois supérieurs aux cachets algériens. Aujourd´hui, les productions arabes et principalement égyptiennes dépensent même entre 50 à 30% du budget d´un feuilleton pour le cachet d´un comédien arabe reconnu, parce que la présence de cette star dans le feuilleton, rend le produit «bankeable» (rentable selon le jargon américain du box office). Ainsi, le comédien le plus cher sur le marché des feuilletons arabes cette année, c´est Yahia El Fakhrani. Cette grosse frimousse cairote, touche 14 millions de livres égyptiennes (l´équivalent de 2,6 millions de dollars) pour simplement son rôle dans le feuilleton cheikh el arab Hamam. Il faut dire aussi que le budget du film est de 5,5 million de dollars. Il est suivi de Nour Chérif qui va toucher 2,4 million de dollars soit 12 millions de livres égyptiennes pour son interprétation dans le feuilleton Al Dali. Il touchera presque la moitié du budget du feuilleton qui est de 27 millions de livres égyptiennes. Dans cette catégorie, Yousra, est la troisième comédienne égyptienne la mieux payée du monde arabe puisqu´elle va toucher 1,5 million de dollars pour son interprétation dans le feuilleton Bi Chmaâ el ahmar (avec les bougie rouges). Le budget du feuilleton est de 4,5 millions de dollars. Yousra est suivi, dans ce tableau, de la comédienne excentrique Ilham Chahine qui touche 1,3 million de dollars pour son rôle principal dans le feuilleton Imraa fi ouarta qui est doté d´un budget de 3,6 millions de dollars. Ces stars arabes touchent ainsi presque la moitié des budgets des feuilletons qui sont produits par des producteurs privés, qui les revendent par la suite à plusieurs télévisions arabes dans le monde, ce qui peut leur rapporter parfois jusqu´à 100 millions de dollars par feuilleton, si le produit est accepté par plusieurs chaînes. Il est clair qu´en regardant les cachets de ces comédiens arabes on est loin des chèques proposés par les producteurs algériens, qui eux sont soumis à des budgets forfaitaires de la Télévision nationale qui ne dépasse pas les 10 millions de dinars par feuilleton, soit 100.000 euros. Il faut juste préciser que justement 100.000 euros, est le tarif d´un passage dans une émission de télévision durant le Ramadhan pour le comédien le plus cher du monde arabe Adel Imam. [email protected]