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Le livre, ce vieil ami
HAMID TAHRI (JOURNALISTE)
Publié dans L'Expression le 10 - 08 - 2011

Dans mon enfance, j'avais six ou sept ans, j'ai été fasciné par une grande fresque murale sur laquelle était gravée une phrase que je ne saurais oublier: «Tout l'univers connu n'est gouverné que par les livres.» Cette fresque se trouve toujours à l'entrée du lycée Hassiba Ben Bouali de Kouba, qui jouxte notre ancien domicile.
Curieux et voulant en savoir plus, j'avais sollicité mon «instit» à l'école Redon de Kouba, M. Sayad Abdelaziz, qui m'avait expliqué par des métaphores fort exquises la place du livre dans nos sociétés. J'en avais pris acte. Et lorsque au début des années soixante, j'ai intégré, en internat, le lycée franco-musulman de Ben Aknoun, je me suis enorgueilli du compagnonnage du livre qui brisait quelque peu ma solitude.
Et puis, mon prof d'arabe, M. Abdelhamid Mehri, venait confirmer le rôle de ce nouvel ami, en déclarant que le livre est le meilleur compagnon parmi les hommes. «Khairou jalissin fil anami kitabou» se référant à cet hémistiche d'Al Mutanabi.
Depuis, le livre me fait flamber. J'ai baigné là-dedans d'autant que mon père, professeur d'arabe, lecteur invétéré, avait une bibliothèque bien fournie que nous consultions à loisir. Comme le livre accapare une bonne partie de mon temps, mes enfants m'en font grief, d'avoir sacrifié à la lecture, ce qui aurait pu être des moments moins studieux en leur compagnie. Des fois ils m'interpellent: «À quelles époques aurais-tu aimé vivre? puisque apparemment tu es au fait de tous les événements qui ont traversé l'histoire du monde.» Sans doute répondis-je, celle d'Athènes, d'Eschyle et de Sophocle, grand mo-ment de mutation de l'esprit humain ou celle des Abassides éclairés d'El Mâmoun. Ça devait être fascinant d'être de cette période si riche, si flamboyante.
Par contre, je n'aurais pas du tout aimé vivre ce siècle de turpitudes et de turbulences aux moeurs dissolues, aux valeurs diluées et au savoir galvaudé et bradé comme dans un vulgaire négoce. Car, en tout état de cause, les gens lisent et étudient non pas pour connaître la vérité mais pour augmenter leur petit moi. En ce sens que la lecture est un acte d'identification, si nous comprenons ce que nous lisons, c'est que les sentiments exprimés sont déjà en nous. Et puis avouons-le sans détour, dans la lecture, l'homme qui se cherche lui-même a quelque chance de se rencon-trer. Car qu'on le veuille ou non, toutes les grandes lectures sont une date dans l'existence. Le journalisme est aussi un genre littéraire bien qu'il privilégie le factuel.
Beaucoup de mes pairs me demandent pourquoi avoir choisi de «portraitiser» les gens, issus de milieux divers, aux itinéraires souvent contradictoires, voire opposés, je réponds tout simplement parce que le ton y est vivant, détendu, sans contrainte qui confine à la confession où l'interviewé se dévoile sans complexes en livrant aux lecteurs des facettes cachées de sa vie. Et l'expérience m'a démontré que la plupart des personnes interviewées avaient ce besoin de parler, de s'expliquer, de se raconter. Beaucoup plus que de briguer une petite place au soleil. En général ils avaient beaucoup de choses à dire sans avoir pensé un jour les immortaliser dans l'écriture. Mais ne dit-on pas que les hommes ont inventé l'écriture et le livre pour soulager leur mémoire. Ce qu'ils disent, n'est en fait que ce qu'ils veulent conserver.


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