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Lire pour apprendre
AMAR BELKHODJA (JOURNALISTE, AUTEUR)
Publié dans L'Expression le 07 - 09 - 2011

Dans mes propos que je répète dans mon entourage, je fais part de ce handicap de ne point jouir de trois têtes en même temps: l'une pour lire, l'autre pour écrire et la troisième pour prier (entendre méditation). Alors cette contrainte de ne posséder qu'un seul siège pour réfléchir, lire et écrire m'oblige de mettre en fusion ces trois fonctions et d'en tirer le suc qui alimente l'harmonie de mon être psychique et intellectuel. Autrement dit, je m'efforce d'entretenir ce triptyque et en faire une bonne raison de vivre à condition, bien sûr, qu'il m'aide à mieux vivre, être bien dans ma peau et, en définitive, semer autour de moi ce qui peut être utile et agréable aux autres.
Si je me plains de ne pouvoir posséder trois têtes, c'est cette obligation qui m'est faite de vivre ces pénibles tracas de ne pouvoir lire, écrire et prier en même temps et - surtout -abondamment, pour satisfaire des désirs et d'être résigné à l'évidence, c'est-à-dire accepter les limites de ces désirs jamais assouvis.
Un dilemme qui met en péril ma conscience que j'expose au risque de favoriser une fonction par rapport à une autre et d'être compromis à devenir un mauvais serviteur de l'équité.
C'est au coeur d'une véritable «gymnastique de l'esprit» que je m'érige en producteur de «fatwa» et proclamer que toute lecture peut être considérée comme un acte de foi puisque c'est, bel et bien, dans celle-ci et par celle-ci que l'on puise tout le savoir et de par le contenu qu'il véhicule, il assure la coexistence entre l'esprit, la raison et la foi.
Une démarche qui, assurément, me procure davantage de réconfort et me fournit une armature pour vaincre le dilemme et le doute.
Le voeu évoqué en préambule relevant du miracle, je me contenterai - pour toujours - de lire quand je n'écris pas et d'écrire quand je ne lis pas.
De surcroît, la lecture est une source qui nous offre plus d'une saveur.
Outre le «voyage céleste» (s'introduire dans les univers les plus mystérieux, les plus riches et les plus édifiants), la lecture nous gratifie d'un don prodigieux: celui d'écrire. Car, écrire, dit-on, c'est d'abord lire. Dans ce domaine, chacun a la prétention d'être le disciple d'un gourou qui nous aura inoculé le contenu d'une fiole détenant le pouvoir de vous faire aimer le livre.
Et d'abandonner tout l'être dans les bras de la littérature, une dulcinée qui n'arrêtera jamais de vous séduire. Si j'ai eu l'audace de devenir mon propre muphti en désignant la lecture comme critère de foi, je peux aussi me permettre de choisir une «sunna» la plus proche qui soit. C'est celle d'un prestigieux personnage qui était devenu une véritable légende de son vivant même: l'Emir Abdelkader, fondateur du premier Etat algérien moderne mais aussi fondateur de la première bibliothèque nationale. Un grand lecteur. On raconte qu'il ne pouvait pas se permettre de dormir une seule nuit sans avoir lu ou commencé à lire un ouvrage. Vertu qui le propulsera à l'érudition.
«Sa bibliothèque le suivait partout, aussi, était-il profondément instruit et initié aux secrets les plus élevés du monde intellectuel», confirment les historiographes.
Tous les malheurs s'abattront sur ce grand protecteur du livre et combien il sera affligé lorsqu'il apprendra en ce fatal 19 mai 1843 que sa bibliothèque et l'ensemble de ses archives seront complètement anéantis par les Français lors d'un assaut destructeur de sa smala.
Quel dommage de ne pas avoir trois têtes. L'une pour lire.
Lire tous les ouvrages du monde pour assouvir notre curiosité intellectuelle.
La deuxième pour écrire. Consigner tout ce que nous ambitionnons de léguer à la postérité.
Enfin une troisième pour prier... prier avec force pour le salut du livre. Amen.


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