Le littoral souffre encore des fréquents délestages. La rencontre du Cnes (Conseil national économique et social) avec les élus et les autorités locales des trois wilayas de Tizi Ouzou, Bouira et Boumerdès a finalement été ajournée pour le début novembre. La journée que la délégation du Cnes a passée à Tizi Ouzou s'est limitée à des propositions générales en mesure d'enclencher une dynamique de développement et la relance de la machine économique, longtemps grippée. Notons également que contrairement aux autorités administratives, les élus des partis tels que le RCD et le FFS n'ont pas été très emballés par l'initiative du Cnes. Aussi, il a été retenu l'idée d'une décentralisation plus grande dans la gestion des affaires locales. Les élus recommandent surtout l'élargissement de leurs prérogatives. Actuellement, estiment-ils, les affaires locales sont du seul ressort des walis et des chefs de daïra, alors que les populations viennent, pour leurs doléances, chez les élus. Ce problème se posait, pour rappel, déjà depuis des années. A plusieurs reprises, les élus ont soulevé ce contentieux qui les oppose à l'administration. Il s'agit de noter également que ce problème est intimement lié à la proposition soulevée lors de la venue du Cnes. La décentralisation renforcera sans nul doute les prérogatives des Assemblées locales. Celles-ci auront en effet à produire des initiatives dans la gestion des affaires courantes de leurs communes et wilayas, selon leurs spécificités inhérentes. Selon certains élus, la venue du Cnes était également l'occasion pour relever les lacunes contenues dans le nouveau Code communal. En effet, la délégation du Conseil national économique et social aura surtout à constater des obstacles au développement. Les recommandations seraient plus efficientes si elles portaient essentiellement sur des points spécifiques à la région. La nature du foncier local est l'un de ces écueils. Dans cette région, plusieurs projets structurants n'ont pas pu être réalisés à cause justement des conflits qui opposent les services concernés aux propriétaires. Les exemples sont légion et deviennent un véritable fléau qui, joint aux lenteurs administratives, arrive à gripper la machine économique. A Souk N'tleta, dans la commune de Tadmaït, les travaux d'un grand barrage n'ont pas encore commencé depuis le début des années 1980. Les citoyens expropriés demandent encore la révision des montants de leurs indemnisations. Leur opposition plombe le lancement des travaux. Par ailleurs, les services concernés, au lieu de chercher à trouver des solutions, campent sur leurs positions. Le littoral souffre encore des fréquents délestages. La cause revient à un citoyen de Tala Athmane qui refuse que le centre de distribution soit installé sur ses terres. Le conflit dure depuis 1984. La même situation prévaut à Tigzirt, ville littorale à vocation touristique par excellence. Un groupe de citoyens de Makouda s'oppose au passage d'un réseau d'alimentation en gaz de ville et eau potable pour cette ville. Enfin, il est à souligner que l'initiative du Cnes, malgré les réticences des élus, serait d'un apport considérable si elle venait à se pencher sur la nature du foncier privé de la région qui génère de nombreuses oppositions. En plus des projets inscrits et qui seront reçus dans les délais, ce problème, une fois résolu, permettra également la venue des investisseurs. Car c'est là un problème qu'ils ont souvent soulevé pour justifier leur refus de venir à Tizi Ouzou.