La commune de Boudjima à Tizi Ouzou est l'une des dernières à être alimentée en eau potable. La commune de Boudjima s'active pour se pourvoir en eau potable cet été. Au vu des chantiers en cours, les autorités locales semblent décidées à en finir une bonne fois pour toutes avec le problème récurrent du manque de ce liquide vital. Aussi, l'entreprise en charge de la rénovation du réseau alimentant la partie Ouest de la commune est à pied d'oeuvre. Le chantier est en pleine activité. De l'autre côté, vers l'est, les travaux de rénovation ont été achevés depuis plusieurs mois. Pour rappel, la commune de Boudjima est l'une des dernières à être alimentée en eau potable. Les différents exécutifs qui se sont succédé aux commandes depuis les années quatre-vingt-dix, ont buté sur la difficulté de maintenir le réseau en état de service. Les pannes et la dégradation ont constamment engendré la pénurie durant toutes ces années. Cette situation, qui perdure encore, fait que les populations de Boudjima voient passer sous leur nez, l'eau mais sans jamais en profiter. La meilleure des périodes est celle où cette eau est rationnée au compte-gouttes quand le réseau d'alimentation fonctionne à peine. Ce manque d'eau a également engendré des actions de contestation de la part des populations désabusées. La plus violente, rappelons-le, est celle qui a suivi l'envoi par l'ADE de factures à des ménages qui n'avaient pas encore vu la couleur du service rendu. Face à cette situation considérée à juste titre d'ailleurs, comme une provocation, les villageois ont organisé la collecte de ces factures pour les rendre à leurs destinataires. Une action à laquelle ont adhéré en masse les populations. Par ailleurs, pour parer à l'urgence, les mêmes populations, désespérées de voir l'eau couler du robinet, se sont rabattues sur les moyens alternatifs. A travers tous les villages, les fontaines ont été d'un secours inestimable. Ces dernières ont été rénovées au frais des citoyens pour servir dans les périodes estivales frappées par la sécheresse. Pour les villages qui n'ont pas la chance de posséder cet or bleu, le recours à l'achat de citerne est quasiment systématique. Les propriétaires de ces contenants convoités par la force des choses ont amplement profité de la situation pour se remplir les poches. Une citerne coûte pas moins de 1000 DA et il faut attendre son tour. Enfin, conscients de cette situation dramatique pour ceux qui la vivent au quotidien, les élus locaux se sont investis corps et âme pour garantir la disponibilité de l'eau cet été. La population, de son côté, observe et attend de voir cette promesse tenue, cette fois-ci. Car, sans la patience qui la caractérise, elle aurait, depuis bien longtemps, touché le fond du désespoir.