Son Excellence l'ambassadeur de Chine s'entretenant avec Ahmed Fattani La coopération économique entre l'Algérie et la Chine, la crise syrienne, les rapports de force au Conseil de sécurité et les nouveaux bouleversements géostratégiques dans le monde, ont été évoqués par l'hôte de L'Expression. «Nous nous sommes battus côte à côte, dans les mêmes tranchées», c'est en ces termes que se résument les déclarations de M. Liu Yuhe, ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire de la République populaire de Chine, qui a effectué, hier, une visite de courtoisie à notre journal. La coopération économique entre l'Algérie et la Chine, la crise syrienne, les rapports de force au Conseil de sécurité et les nouveaux bouleversements géostratégiques dans le monde, ont été évoqués par l'hôte de L'Expression. Reçu par le directeur de la publication M.Ahmed Fattani, ainsi que par le staff rédactionnel, le diplomate chinois a, d'emblée, tenu à rappeler les «solides liens d'amitié et de fraternité» entre Alger et Pékin, tout en évoquant l'évolution des relations bilatérales, depuis la guerre de Libération à nos jours. Les relations entre les deux pays, forgées en pleine guerre de Libération, connaissent une nette impulsion au cours de la dernière décennie, avec la mise en place d'un partenariat stratégique dans divers domaines. Le volume des échanges économiques a connu une sensible évolution. «Pour les sept premiers mois de l'année en cours, les échanges commerciaux entre les deux pays sont estimés à 7 milliards de dollars», indique M.Yuhe. Même si beaucoup reste à faire, et du fait que la majorité des échanges sont à caractère commercial, le diplomate chinois a fait savoir que plusieurs projets d'investissements sont en phase de maturation au plus haut niveau. Il est par exemple question de mettre en oeuvre, en partenariat avec l'Algérie, un vaste programme de promotion de la petite et moyenne entreprise, qui permettra non seulement de créer des emplois, mais surtout d'assurer une formation de qualité. Il y a aussi le secteur des énergies renouvelables. La Chine compte contribuer à son développement. «Nous comptons diversifier notre coopération avec l'Algérie», ajoute M.Yuhe qui fera état de la construction d'une cimenterie à Relizane. Dans la même wilaya, la Chine compte également investir dans le secteur agricole. «Une vingtaine d'ingénieurs agronomes sont en formation en Chine» soulignera le diplomate. A propos justement de formation, M.Yuhe l'estime à quelque 30.000 Africains, dont une centaine de techniciens algériens. Il affirme également que son pays envisage d'octroyer près de 18.000 bourses d'études aux étudiants africains. Pour ce qui est de l'enseignement de la langue chinoise, l'ambassadeur de Chine n'écarte pas l'ouverture d'une chaire de chinois à l'Université d'Alger. Tout en rappelant l'existence d'une vingtaine d'instituts Confucius en Afrique, M.Yuhe a trouvé malheureux qu'un institut de même nature ne soit pas ouvert en Algérie. Il affirme, toutefois, que la présence d'écoles privées dispensant des cours de chinois est une initiative à encourager. La situation en Syrie n'a pas été en reste du débat, puisque tout en rappelant la position de principe de son pays qui consiste à être contre toute ingérence étrangère en Syrie et l'atteinte à sa souveraineté, le diplomate se félicite de la position algérienne, qui privilégie le dialogue et le règlement de la crise par des voies diplomatiques. D'après lui, le recours par les Etats-Unis et leurs alliés occidentaux au veto au Conseil de sécurité est disproportionné. Il rappellera les dizaines de résolutions bloquées par les mêmes pays, pour la simple raison qu'elles ne servaient pas leurs intérêts. Il convient de rappeler qu'avant la visite de l'ambassadeur de Chine, L'Expression a reçu respectivement les ambassadeurs des Etats-Unis et de la Fédération de Russe à Alger.
