Selon le secrétaire général du parti El Islah, tous les signaux de l'avenir de l'Alliance verte sont au vert. L'Alliance de l'Algérie verte (AAV), créée par les trois partis islamistes (El Islah, En Nahda et le MSP) dans le sillage des révolutions en Afrique du Nord et au Proche-Orient, n'est apparemment pas une alliance de conjoncture. «Tous les signaux de son avenir sont au vert», a estimé, hier, le secrétaire général du mouvement El Islah, Hamlaoui Akkouchi, en marge de l'ouverture des travaux de l'université d'été de son parti au complexe Farès à Zemmouri (Boumerdès). «L'avenir de l'AAV est vert. On travaille comme si on était un seul parti et on a dépassé tous les clivages et les divisions du passé et ce dans l'intérêt du pays», a indiqué M.Akkouchi, appelant par là même les autres partis islamistes à rejoindre cette alliance pour mieux aborder les prochaines échéances. «On a une volonté inébranlable de nous rencontrer avec les autres partis de notre tendance et ce n'est pas forcément eux qui viennent vers nous. On fait 10 pas, eux en feront autant et on se rencontre», a-t-il dit. A travers cet appel, le secrétaire général d'El Islah convoite notamment le Front du changement (FC) de Abdelmadjid Menasra, ancien transfuge du MSP, et le Front de la justice et du développement (FJD) de Abdallah Djaballah, fondateur des partis El Islah et En Nahda. Ainsi, les partis de l'Alliance verte ne semblent pas être affectés par leur déconvenue lors des élections législatives du 10 mai dernier lorsqu'ils étaient laminés par le FLN et le RND. Ces partis islamistes qui s'estiment d'ailleurs victimes de la fraude électorale, comptent reconduire la même stratégie en se présentant aux élections locales du 29 novembre prochain avec des listes communes. «Il n'y a rien qui puisse nous empêcher de présenter des listes communes si, bien entendu, nous décidions de prendre part à ces élections», a expliqué M.Akkouchi. Selon notre interlocuteur, chacun des trois partis prendra sa décision d'une manière indépendante au cours de son conseil consultatif avant que la décision finale ne soit entérinée par le sommet de l'Alliance. Ce sommet se tiendra probablement durant le mois de septembre ou, en tout état de cause, avant les élections locales. M.Akkouchi n'a pas manqué de souligner deux éventualités: réviser les mécanismes de la présentation des listes communes et ne pas se présenter dans la totalité des 1 541 communes que compte l'Algérie. Quid du boycott électoral qui est devenu une constante nationale? Le premier responsable d'El Islah a souligné que 80% des Algériens «qui ne croient plus au système politique» ont tendance à bouder les échéances électorales. Il a précisé que l'un des objectifs de l'AAV, si jamais elle participait aux élections, est de «démasquer les dérives de ce même système». Interrogé sur l'avenir de l'AAV au sein de l'APN, Hamlaoui Akkouchi a rappelé que les partis islamistes ont décidé uniquement de ne pas faire partie des instances de l'Assemblée (bureau et commissions). En revanche, les députés de cette coalition participeront «activement» aux travaux de la chambre basse du Parlement, notamment aux séances plénières et aux débats. «Pour nous, le Parlement est une tribune pour exercer notre opposition et dire au peuple ce que nous croyons être dans son intérêt. C'est donc une tribune pour nous défendre et défendre les intérêts des Algériens», a-t-il martelé. Par ailleurs, le secrétaire général d'El Islah a dressé, lors de son allocution d'ouverture des travaux de l'université d'été, un constat peu reluisant de la situation socio-économique et politique du pays. Il a dénoncé la léthargie et la paralysie politique et institutionnelle qui ont généré, selon lui, une multitude de problèmes sociaux.
