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No woman no cry?
NOURI BOUZID PRESENTE BEAUTES VOILEES (MANMOUTECH) À TUNIS
Publié dans L'Expression le 25 - 11 - 2012

L'équipe du film sur scène en compagnie du réalisateur Nouri Bouzid
«Il n'y a pas eu de censure aux JCC!» a tenu à faire remarquer le réalisateur suite aux rumeurs qui ont alimenté l'annulation de son film, la semaine dernière.
Auréolé du Prix du meilleur réalisateur du Monde arabe au Festival d'Abou Dhabi, Beautés voilées (Manmoutech), le tout nouveau film de Nouri Bouzid (en compétition aux Journées cinématographiques de Carthage) a été projeté vendredi soir à la salle de cinéma Le Colisée pleine à craquer, sans même une once de climatisation.
Les cinéphiles se bousculaient pour assister à la projection du dernier film tant attendu du cinéaste le plus provocateur de Tounès el Khadra. Même la seconde projection organisée la même soirée (21h suivie de celle de 23h30) la salle était bondée de monde.
Après l'annulation de sa projection, le 17 novembre dernier, pour une histoire de code PIN qui n'a pu lire le dossier car le code d'accès était périmé et le long métrage étant en format numérique DCP, le public était bel et bien décidé de voir ce film cette fois-ci et le réalisateur pressé de le montrer. «Il n' y a pas eu de censure au JCC» a tenu à faire remarquer, en préambule, Nouri Bouzid dont le titre du film provient vraisemblablement d'un poème écrit par ses soins quand il était en prison dans les années 1970. «J'ai choisi de parler de deux filles qui, quelles que soient leurs positions, résistent, souffrent et combattent le machisme d'où qu'il vient. Si l'on s'oppose aux projets d'une fille et on met un frein à ses rêves, c'est la tuer. Nous n'avons pas le droit de tuer leurs rêves!» a scandé Nouri Bouzid lors de cette avant- première tunisienne, en présence de son équipe artistique et technique presque au complet sur scène.
D'une durée de 110 mn Beautés voilées (Manmoutech) prend comme acte temporel, la révolution du Jasmin. La première scène qui ouvre le film est éloquente: la police tire et tabasse des jeunes qui crient «Dégage!» et veulent le départ de Ben Ali. Un jeune n'a pas survécu et décède.
Deux jeunes femmes traversent la tempête avec courage, non sans heurt qui va déteindre sur leur vie personnelle et familiale.
D'un côté Zeïneb, une jeune femme qui rêve de devenir une grande styliste modéliste. Elle compte pour ce faire, suivre à Nice son fiancé, un jeune plutôt louche, interprété par le trublion Lotfi Abdely déjà remarqué dans Making Of (film de Nouri Bouzid). Ici il est un sombre entrepreneur qui rentre de France et tente d'imposer à sa dulcinée le port du voile, avec la complicité de son frère, un intégriste sorti de prison.
De l'autre, Aïcha qui a arrêté ses études après la mort de ses parents et travaille dans une pâtisserie pour subvenir aux besoins de ses soeurs. Elle porte le voile pour se protéger du regard inquisiteur de la société. Tombée enceinte, auparavant, un seul homme était resté à ses côtés, le frère de Aïcha, dont le séjour en prison l'a complètement transformée (connaît-il le drame de cette fille?). Pour couronner le tout, Aïcha se fait harceler par son patron. De drôles de quiproquos émaillent ce film un peu kitch et à la trame un peu tirée par les cheveux. Nouri Bouzid use de tous les clichés moyens-orientaux ou presque pour épater la galerie, ça va de la chevelure, au voile, chant et postures lascives...
Le féminin et la sensualité comme s'il en pleuvait, sont fêtés à outrance. Le propre du cinéma tunisien? De la joie de vivre qui s'explique ici par l'allégresse de la révolution qui donne des ailes et des airs de liberté à ces filles qui en sont souvent exemptes dans cette société de machos.
Un peu comme dans Parfums d'Alger de Rachid Benhadj, Nouri Bouzid expose à nos yeux des profils caricaturaux de la société tunisienne, entre la fille brimée, l'intégriste rédempteur et le pseudo pro-Ben Ali, ayant travaillé pour le compte des Trabelsi.
Si les scènes de cuisine sont drôles et les filles talentueuses, bourrées de fraîcheur, de naturel et suffisamment saisissantes, la mise en scène reste en deçà du sujet traité dans le film. Nouri Bouzid, qui joue le rôle d'un musicien aveugle qui finit par mourir, emporté dans les manifs, prend le parti pris du jeu du raccourci cinématographique qui parfois commet des dégâts.
Limiter la société à une partie, les islamistes, et une autre aux alcooliques est un peu fort de café, même le mélange des deux, demeure réducteur. Le rôle de Lotfi Abdeli est difficilement classable tant ce dernier n'a pas cessé de provoquer l'hilarité dans la salle. Faut-il croire que son côté humoriste l'a emporté dans ce jeu de compostion pas si comique que ça? A-t-il donc failli dans sa mission d'acteur?
Au rythme même de la Révolution tunisienne, ces deux jeunes filles vont tenter, chacune selon ses difficultés, «à affirmer leur volonté d'émancipation et imposer leurs propres exigences.
Dans une société livrée à elle-même, le parcours de Zeïneb et Aïcha résonne comme la métaphore de toutes les incertitudes qui pèsent sur l'avenir politique du pays» indique le synopsis du film. L'accordéoniste interprété par Nouri Bouzid? meurt. Est-ce un signe de la fin de la sagesse? la disparition de la culture ou le départ d'une époque qui ne reviendra plus?
Dans Beautés voilées (Manmoutech), la rue appartient enfin au peuple. Les jeunes activent avec dynamisme tandis que les islamistes tentent d'imposer la loi de Dieu en imposant le voile aux filles, rester à la maison. Le dilemme? Aïcha a-t-elle mis réellement le voile par conviction religieuse ou pour se protéger contre les tabous sociaux? Un acte plutôt hypocrite qui révèle une réelle crise sociétale due à l'ignorance et à la peur. Pourquoi refuse-t-elle d'aller servir dans la grande salle? Préfère t-elle rester encore dans le sous-sol, à l'ombre de la lumière? Pourtant, elle croit en l'amour. «Parfois la prison est dans la tête» fait-elle savoir à ce fameux intégriste, frère de Zeïneb, qui finit par revenir à de meilleurs sentiments en plaidant pour les «libertés individuelles». La peur règne pourtant, à des degrés divers. Elle fini par s'estomper graduellement. Zeïneb finira-t-elle par se lier à ce personnage des plus ambigus et Aïcha à se séparer de son voile? Comment peut-on arriver à son propre équilibre personnel sans faire mal aux autres? L'avenir de la Tunisie nous le dira.


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