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Les usagers crient leur ras-le-bol
LA GRÈVE DES POSTIERS SE POURSUIT
Publié dans L'Expression le 10 - 01 - 2013

Une situation qui commence à peser lourdement chez les usagers
Les limites de la patience semblent avoir été atteintes hier dans la capitale où la tension était palpable entre des clients et des grévistes.
Ils pensaient que le calvaire était fini, mais malheureusement pour eux la grève des postiers se poursuit! Ils étaient nombreux hier matin à se diriger vers les bureaux de poste pour espérer pouvoir retirer enfin un peu d'argent. Mais c'était peine perdue, comme depuis plus de 10 jours, ils ont été accueillis par... des rideaux baissés.
En effet, la grève d'Algérie Poste s'est poursuivie hier malgré les garanties données la veille par la direction aux travailleurs. Une situation qui commence à peser lourdement sur les usagers d'Algérie Poste qui perdent patience. «J'ai entendu hier soir à la radio que la grève devait s'arrêter aujourd'hui. Je me suis rendu donc à la première heure aux bureaux de poste. Mais comme vous voyez, ils sont toujours fermés», déplore Ferhat un jeune fonctionnaire rencontré devant le bureau de poste de Hussein Dey. «Au début, je pensais qu'il était trop tôt et que les bureaux n'avaient pas encore ouvert. Finalement, après plus d'une heure d'attente je me suis rendu à l'évidence. La poste n'ouvrira pas», dit Ferhat qui était en train de regarder désespérément les rideaux de ce bureau de poste qui ne voulaient pas se... lever. «Je suis en train de réfléchir à un moyen de me procurer de l'argent», ajoute ce fonctionnaire qui se dit à «sec».
Comme Ferhat, de nombreux citoyens se sont retrouvés sans le moindre sou car ne pouvant disposer de leur argent qui est dans les caisses de la poste. Le service minimum, qui n'est pas assuré par tous les bureaux de poste, s'avère insuffisant pour absorber toute la clientèle qui se compte par millions. «J'ai de l'argent dans mon compte, mais je suis obligé d'emprunter chez les gens. C'est le comble du comble», peste Youcef, un citoyen rencontré devant le piquet de grève des postiers à la Grande-Poste d'Alger. «Mais c'est quoi ça? Où est la notion de service public? Où est le service minimum?», ajoute-t-il avec colère. Hamza, un ami qui l'accompagnait l'interrompt pour exprimer sa colère mais avec humour. «Le service minimum ils le font en temps normal. Tu n'as pas vu comment la poste fonctionne au ralenti? Donc ils ont raison, puisque en temps normal c'est le service minimum, en grève on doit tout arrêter. C'est logique non?», plaisante Hamza. «Non, plus sérieusement, ils sont en train de prendre en otages leurs clients», dénonce-t-il.
Salaires bloqués
La peur gagne même les policiers. Un agent de l'ordre demande des informations sur cette grève. «Nous allons recevoir nos salaires ce mercredi (aujourd'hui) et on ne sait pas encore comment retirer l'argent», s'inquiète ce policier qui avoue que ses collèges ne parlaient que de ça. La colère gagne donc les citoyens. Pour Ahmed, cette grève est illégale car elle va à l'encontre même de la notion de service public.
«La justice doit la déclarer illégale et ordonner aux travailleurs de reprendre leurs postes car le service minimum n'a pas été respecté. Ce qui est à l'encontre de la loi», soutient ce quinquagénaire qui semble dégoûté par la situation. «En France, pendant mai 68, les travailleurs de la télévision française, qui à l'époque était publique, avaient voulu faire la grève. Mais la justice a décrété l'illégalité de la grève sur la base du service public. Elle a ordonné aux travailleurs d'assurer le service minimum car étant au service public, ils sont dans l'obligation d'assurer la continuité de l'information aux citoyens», dit-il. «Vous voyez, alors que cela concernait quelque chose de secondaire qui est la télé. Vous imaginez donc quand c'est la poste?», poursuit-il.
Service public, dites-vous?
Le violent réquisitoire d'Ahmed n'est pas seulement destiné aux travailleurs mais également aux responsables (direction et tutelle) qui «n'ont pas le courage d'assumer leurs responsabilités». «Ils sont dans l'obligation d'assurer la continuité du service public par n'importe quel moyen. Malheureu-sement, ils ont failli à leur devoir», estime Ahmed qui tient aussi à dénoncer la médiocrité du service qu'offre Algérie Poste à ses clients en temps normal. «Ils ajoutent en plus cette grève à leur maigre tableau de chasse», souligne-t-il. Nacéra exprime sa solidarité avec les travailleurs.
Toutefois, elle déplore l'absence de service minimum. «Je comprends tout à fait leur grève qui est légitime. Mais ils doivent comprendre que c'est leurs concitoyens qui sont en train d'être pénalisés», assure cette dame qui ne sait plus à quel saint se vouer pour pouvoir disposer de son argent. «Je suis obligée de recourir à des prêts chez mes amis ou mes proches pour pouvoir m'en sortir», rapporte-t-elle. Certains citoyens recourent donc à des prêts pour pouvoir survivre alors qu'ils ont de l'argent dans leurs comptes. D'autres ont comme seul choix de rejoindre la file d'attente des heures durant devant les rares distributeurs automatiques qui marchent encore et qui sont très vite à court de liquidités! Cette situation a fait qu'un ras-le-bol commence à s'installer chez les citoyens qui se désolidarisent au fil des jours de cette grève qu'ils avaient pourtant soutenue. «Notre patience a des limites», nous ont fait savoir quelques clients furieux.
Quelle conséquence sur la poste?
Les limites de cette patience semblent avoir été atteintes hier dans la capitale où quelques tensions ont eu lieu entre des clients et des grévistes. La porte d'entrée d'un bureau de poste à Baraki a été forcée par des clients en colère pour réclamer l'ouverture des guichets. De vifs échanges ont eu lieu entre quelques usagers et les travailleurs. La situation aurait même pu dégénérer sans l'intervention des services de l'ordre. Ce genre d'incidents se multiplie. Les personnes âgées n'hésitent pas à protester vivement devant les grévistes contre l'absence d'un service minimum. «Nos petites pensions et retraites sont bloquées par la grève. Comment allons-nous faire?», s'interroge Khalti Fatma. Ces retraités ne se sont pas fait prier pour menacer de retirer leur argent de la poste. «Depuis janvier, on peut recevoir nos pensions et retraites dans les banques. Je peux vous assurer qu'après cette grève je ferai transférer ma retraite dans une banque», atteste El Hadj Amar. Ce dernier n'est pas le seul à brandir une telle menace.
Beaucoup de personnes âgées nous ont dit la même chose. «Déjà en temps normal, le service de la poste est lamentable. Il faut des heures d'attente pour retirer quelques billets; en plus on est mal accueillis», a dénoncé la majorité des personnes âgées rencontrées sur les lieux. La question est donc de savoir si cette grève aura des conséquences néfastes sur la poste. Les clients ne vont-ils pas opter pour les banques au lieu d'un service public qui les prend en otages?


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