En réprimant violemment la manifestation pacifique organisée samedi dernier, les autorités marocaines veulent étouffer toute rébellion dans les territoires sahraouis occupés. Il n'y a pas très longtemps, lors d'un point de presse qu'il avait animé à Alger, l'ambassadeur de la Rasd s'en était pris violemment au roi du Maroc, en déclarant qu'il était pire que son père. Profitant de la présence à Alger d'une délégation des territoires occupés, composée de résistants et activistes sahraouis des droits de l'homme, Brahim Ghali est revenu, hier, à la charge, en tirant à boulets rouges sur Mohammed VI et sur sa police coupable selon lui, d'avoir réprimé sauvagement la marche pacifique qui avait été organisée, samedi dernier dans les territoires sahraouis occupés. Se disant outré par la réaction brutale de la police du roi contre des personnes sans défense, l'ambassadeur de la Rasd a surpris tout son monde, en indiquant que la répression de la marche pacifique s'était déroulée sous les yeux de l'envoyé spécial des Nations unies et de la Minurso. «Christopher Ross a tout vu. Il doit assumer, en dénonçant ces atteintes répétées aux droits de l'homme dans les territoires sahraouis occupés», a-t-il confié. Ce n'est pas tout, M.Ghali a dénoncé l'attitude irresponsable et regrettable du roi du Maroc qui est parti, selon lui, en visite officielle à l'étranger pour éviter de rencontrer l'envoyé spécial de l'ONU. «Ce n'est pas normal. Juste au moment où Christopher Ross est arrivé au Maroc, le roi Mohammed VI en a profité pour s'éclipser en partant en visite officielle en Afrique de l'Ouest», a-t-il dénoncé. Lui emboitant le pas, un des 15 activistes, hôtes du Comité national algérien de solidarité avec le peuple sahraoui, a tenu à apporter son témoignage, en soulignant le comportement bestial de la police marocaine pour réprimer la marche pacifique de Smara. «La police marocaine a commis un acte odieux en s'attaquant à des innocents qui avaient organisé une marche pacifique pour alerter l'opinion internationale et l'ONU sur les violences répétées des droits de l'homme par les autorités marocaines dans les territoires sahraouis occupés», a-t-il souligné. Dénonçant les violences faites aux femmes et les sévices dont elles avaient été victimes pendant et après cette marche, ce résistant a ajouté que «les agressions ont été perpétrées à quelques mètres seulement de l'endroit où se trouvait la Minurso qui a assisté impuissante au massacre». Selon lui, certaines ont été agressées sauvagement par leurs bourreaux qui n'ont pas hésité à les soulager de leurs habits afin de les offenser. Invitée à prendre, elle aussi, la parole en tant que témoin des événements ayant secoué, samedi dernier, le camps de toile de Smara, une soeur de combat, après avoir harangué la salle, en entonnant le slogan «la charia, la charia, la hakima askaria», en faisant allusion au procès des 24 activistes condamnés par le tribunal militaire marocain, a indiqué que ces lourdes condamnations n'altéreront pas le courage et la détermination du peuple sahraoui dans sa lutte pour l'indépendance et la liberté. «Nous sommes un peuple pacifique. Ce que nous recherchons c'est l'accélération et l'aboutissement du processus d'autodétermination tel que prévu par l'ONU», a-t-elle affirmé. Pour Mme Maïa Sahli, membre de la section africaine des droits de l'homme, la question sahraouie fait partie des priorités de l'instance et que tôt ou tard, le drapeau de la Rasd flottera à Laâyoune et Smara. Quant au président du Cnasps, Mahrez Lamari, il a réitéré la position de l'Algérie qui, dit-il, ne ménagera aucun effort pour aider le peuple sahraoui à arracher son indépendance dans le cadre du processus d'autodétermination engagé par les Nations unies.