Workshop Beirut 2013 La rencontre a porté essentiellement sur la présentation des programmes de subvention au profit des porteurs de projets artistiques. Oussama Rifaï et Racha Salah, respectivement directeur exécutif et directrice des subventions Arab Fund for Arts andCulture (Afac) ont animé la semaine dernière une rencontre conviviale avec le public algérois de lespace Plasti composé majoritairement d'artistes. La rencontre a porté essentiellement sur la présentation des programmes de subvention au profit des porteurs de projets artistiques qui peuvent en bénéficier dans les différentes catégories. La première partie de l'année concerne la littérature, les arts visuels et le théâtre. La date butoir pour l'envoi de dossiers touche à sa fin car il s'agit de la fin du mois en cours. La seconde catégorie dont l'échéance s'ouvrira à partir du 15 avril prochain (et durera jusqu'à septembre) se rapporte à la musique, le cinéma et la formation recherche et événements régionaux. Il existe par ailleurs un programme spécial relatif à trois sortes de sous-catégories, le film documentaire, «afaq» «express» et «taqatouat». «Le programme spécial a été initié au début des événements dans les régions arabes. Certaines situations ou conditions qui prévalaient dans les régions arabes imposaient à avoir des programmes plus spécifiques.» Les trois programmes se sont arrêtés... En fait, Arab Fund for Arts and Culture (Afac) est une initiative arabe créée en 2007 par un groupe de personnes qui avaient pour but de créer une source de soutien indépendante pour aider les artistes arabes à réaliser leurs projets artistiques et littéraires. Depuis 2007 Afac a soutenu près de 450 projets dont 13 projets algériens, la plupart en Cinéma. On peut citer Djamila Sahraoui pour son film Yema (une aide à hauteur de 35.000 dollars), Damien Ounouri, Malek Bensamil, Fatima Belhadj mais aussi Zineb Sedira etc. L'équipe de Afac est installée depuis janvier 2011 à Beyrouth mais voyage un peu partout, en Tunisie, Egypte. Libye et Yémen. Cette année, c'est la deuxième fois qu'elle vient en Algérie. L'objectif aujourd'hui de Afac, nous a-t-on confié, est «d'aller dans les pays du golfe comme l'Arabie Saoudite où il y a énormément de jeunes et de potentialités qui sont en train de s'ouvrir à la culture, mais sans oublier pour autant le Maghreb». Et Racha Salah de poursuivre: «Il est important pour nous qu'on commence à collaborer, échanger et échanger horizontalement, qu'on arrête tout le temps de regarder Sud/Nord, de regarder vers l'Europe et les USA comme si c'était des modèles absolus. On a aussi beaucoup de choses à donner et beaucoup à partager entre nous jeunes artistes arabes». Et d'indiquer: «Nous n'avons pas un style de projet précis, pas de thème qu'on impose. En aucun cas on ne se permet en donnant la subvention d'intervenir sur le choix et la réalisation du projet, que ce soit, en littérature, cinéma, arts visuels, théâtre etc. C'est vraiment un fonds indépendant et nous respectons les artistes indépendants aussi. Aussi, pour beaucoup c'est leur première oeuvre ciné. Si personne ne leur donne cette chance de réaliser leur projet, je ne vois pas comment ils vont accumuler les expériences dans ce cas-là.» Le dossier doit être soumis en anglais ou en arabe. Logiquement, le processus est simple, nous a-t-on fait savoir. Il suffit de soumettre un dossier à Afac. Tout se fait sur le site Internet. On ouvre un dossier en prenant un numéro de compte, on commence à remplir le dossier. On peut le faire en plusieurs à-coups. Et à la date d'échéance, les dossiers sont fermés et on commence à analyser les centaines de dossiers. Ils sont par la suite acheminés vers un jury constitué toujours de trois personnes pour chaque catégorie. Les jurés proviennent d'horizons différents qui changent chaque année. On ne répond qu'à ceux qui ont gagné, nous a-t-on signalé. «Car on est inondés de tellement de projets.» Aussi, dans «Taqatouat» ou regroupement il s'agit de travailler avec des réalisateurs qui font leur premier ou 2e film. En plus, l'idée est de leur fournir, pas seulement de l'argent mais de l'entraînement technique, professionnel, avec des experts. Il s'agira d'un suivi individuel très personnalisé, notamment lorsqu'il s'agit d'une aide de développement d'un scénario... L'adresse web est: arabculturefund.org. Les ressources de financements de Afac sont aussi indépendantes, un mélange de financements en fait de fondations américaines, européennes, mais aussi d une vingtaine d'individus arabes (mécènes) qui donnent entre 10.000 et 50.000 dollars par an. Et enfin des grandes compagnies pétrolières et de télécommunication qui mettent des fonds à part. «Ce qui n'existe hélas pas chez les Arabes. C'est ce qu'on essaye de mettre en place».. Pour développer un script, on donne jusqu'à 15 000 dollars. Un tiers des bourses qu'on donne vont au cinéma et notamment pour le développement de scénario. «Tu peux faire une autre demande pour la production. On donne de l'argent en deux, trois tranches. Tu fais un rapport. Mais si tu as l'aide pour le développement, ce n'est pas sûr et automatique que tu puisses avoir l'aide pour la production si tu déposes un second dossier. C'est le jury qui change à chaque fois qui décide..» a t-on conclu.