La pression ne retombe pas. Les rapports se suivent et se ressemblent en ce qui concerne la violation des droits de l'homme par les forces de répression marocaines dans les territoires occupés du Sahara occidental et à travers le Royaume. Les autorités marocaines font la sourde oreille. Amnesty International brise le mur du silence et relance la mise en oeuvre d'un mécanisme de surveillance des droits de l'homme dans le cadre de la Mission des Nations unies pour l'organisation d'un référendum au Sahara occidental dont le mandat doit expirer le 30 avril 2013. «La dispersion par la force de la manifestation au Sahara occidental par les forces de sécurité marocaines lors de la visite de l'envoyé spécial du SG de l'ONU pour le Sahara occidental, Christopher Ross, souligne la nécessité de surveillance des droits de l'homme par la Minurso» qui permettrait de fournir des rapports «indépendants et impartiaux» sur la situation actuelle des droits de l'homme, indique l'ONG internationale dans son tout dernier rapport. «Ces dernières années, les Sahraouis militant en faveur des droits de l'homme ont été confrontés à des restrictions dans leur travail, au harcèlement et à la surveillance par les forces de sécurité et dans certains cas, à des poursuites judiciaires», relève le document de l'organisation. «La répression d'un rassemblement pacifique, le 23 mars dernier, organisé à Laâyoun est une indication «claire» que le Sahara occidental continue d'être une ligne rouge pour les autorités marocaines et que l'expression pacifique des Sahraouis des vues contraires à la position officielle marocaine sur le Sahara occidental est réprimée», ont souligné les rédacteurs du rapport de l'Organisation internationale de défense des droits de l'homme. Si Amnesty International a appelé le Conseil de sécurité de l'ONU à doter la Minurso d'un mécanisme de surveillance des droits de l'homme, des associations marocaines ont dénoncé de leur côté des cas de disparitions forcées et d'arrestations arbitraires. «Bien que le Parlement marocain ait finalement ratifié la Convention internationale pour la protection de toutes les personnes contre les disparitions forcées en septembre 2012, plusieurs cas de disparitions forcées ont été enregistrés, en particulier depuis l'adoption de la loi antiterroriste du 29 mai 2003», a déploré, le 6 avril à Paris, le collectif Al Haqiqa (la vérité),constitué d'associations marocaines de défense des droits humains en Europe qui a mis en exergue le choix de «l'impunité» au détriment de la vérité par les autorités marocaines. «Les services de sécurité continuent de bénéficier de larges pouvoirs en matière d'arrestation et de détention de personnes dans des lieux tenus secrets, notamment celui de la direction de surveillance du territoire... à Temara», a affirmé Al Haqiqa...