La ville de Qousseir reprise par l'armée syrienne aux rebelles Sur le plan humanitaire, les agences de l'ONU devaient lancer hier à Genève un appel de fonds massifs pour aider les Syriens, dont la guerre a fait depuis mars 2011 plusieurs milliers de victimes. L'armée syrienne, forte de son succès à Qousseir et dans sa région, préparait des assauts contre les rebelles dans les provinces de Homs et d'Alep pour tenter de gagner davantage du terrain avant une possible réunion internationale censée trouver une solution au conflit. Sur le plan humanitaire, les agences de l'ONU devaient lancer hier à Genève un appel de fonds massif pour aider les Syriens, dont la guerre a fait, depuis mars 2011, plusieurs milliers de victimes Au lendemain de l'annonce par le journal italien La Stampa que son journaliste Domenico Quirico, disparu depuis le 9 avril, «est vivant et en Syrie», la radio Europe 1 a dit être sans nouvelles depuis 24 heures de deux de ses journalistes français qui faisaient route vers Alep. Après la reprise mercredi, de Qousseir dévastée par deux semaines de bataille féroce, puis du village voisin de Dabaa, les soldats avançaient vers le bastion rebelle de Boueida al-Charqiya, soumis à un violent pilonnage, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (Osdh, basé en Grande Bretagne). Des centaines de blessés et de civils se sont réfugiés dans cette localité après la chute de Qousseir, un carrefour des routes d'approvisionnement pour l'armée et pour les rebelles situés dans la province centrale de Homs près de la frontière libanaise. Même si les médias syriens ont annoncé la capture de Dabaa par l'armée, des combats avaient toujours lieu aux abords du village entre les soldats syriens et les rebelles, a indiqué l'Osdh Les analystes affirment qu'après Qousseir, l'objectif de Damas est de prendre le contrôle total de la ville de Homs. Plus au nord-est, l'armée massait des «milliers de soldats» dans la région d'Alep pour tenter de reprendre les positions rebelles notamment près de la frontière avec la Turquie. «Ils veulent couper les approvisionnements en armes des rebelles à partir de la Turquie», selon l'Osdh Cheikh Abdel Aziz Al-Cheikh, le grand mufti d'Arabie saoudite, royaume sunnite qui soutient la rébellion, l'arme et la finance, a appelé gouvernements et responsables religieux à prendre des «mesures» contre le Hezbollah, «un groupe sectaire répugnant», pour son intervention dans le conflit. Au lendemain de la reprise du point de passage de Qouneitra, le seul sur la zone de séparation entre la Syrie et Israël sur le Golan, des combats avaient lieu dans la ville parallèlement à un bombardement des forces régulières, selon l'Osdh. Israël, officiellement en état de guerre avec la Syrie, a renforcé son dispositif militaire sur la partie du Golan qu'il occupe depuis 1967, avec le déploiement de chars non loin du passage. Le Conseil de sécurité devait examiner hier le remplacement du contingent autrichien de la force de l'ONU sur le Golan après la décision de Vienne d'en retirer ses Casques bleus. Avec ses succès militaires, le gouvernement syrien apparaît en position de force, surtout dans la perspective d'une conférence de paix internationale que Moscou et Washington cherchent, non sans difficultés, à réunir en juillet. Après celle de mercredi entre Moscou, Washington et l'ONU, une nouvelle réunion préparatoire se tiendra le 25 juin. Selon la Russie, le ministre des Affaires étrangères Walid Mouallem représentera le pouvoir à la conférence internationale dite «Genève 2». L'opposition a conditionné sa participation à cette conférence à un départ de M.Assad et au retrait des combattants du Hezbollah et «des militants d'Iran» de Syrie.
