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Retour sur cinquante et un ans de gouvernement
51ÈME ANNIVERSAIRE DE L'INDEPENDANCE (1ÈRE PARTIE)
Publié dans L'Expression le 02 - 07 - 2013


On n'a dansé qu'un seul été...
En cinquante et un ans d'indépendance, nous avons eu 8 présidents et chefs d'Etat. Le premier (Ben Bella) a été renversé par un coup d'Etat. Le second (Boumediene) a décédé en poste. Le troisième (Chadli) a été écarté du pouvoir. Le quatrième (Boudiaf) a été assassiné. Le cinquième et le sixième étaient intérimaires. Le septième (Zeroual) avait démissionné et le huitième (Bouteflika), toujours en place, est malade et il est actuellement en convalescence. Nous lui souhaitons un prompt rétablissement.
Il ne fait pas de doute que les conditions de gestion ne sont pas les mêmes et qu'elles changent avec l'évolution de l'environnement interne et externe. En 1962, l'Algérie sortait à peine d'une longue guerre, elle ne trouvait pas de quoi nourrir correctement ses citoyens, en 2013 elle est créancière du FMI et elle se permet même le luxe d'effacer les dettes de certains pays africains pauvres. En 1962, le nombre d'habitants ne dépassait pas les 10 millions, aujourd'hui il est près de 38 millions, c'est-à-dire quatre fois plus. En 1962, il y avait un parti unique, aujourd'hui la scène politique algérienne regorge de partis. Cinquante et un ans ont passé dans l'Algérie indépendante et durant cette période, le pays est passé par des conditions économiques, sociales historiques et sécuritaires différentes. Ce sont là des facteurs qui ont influencé, d'une manière ou d'une autre, la gestion et la manière de gouverner de ceux qui étaient en charge du pays. Les hommes qui ont gouverné l'Algérie ne sont pas arrivés au pouvoir dans les mêmes conditions. Ils n'ont pas quitté leurs fonctions dans les mêmes conditions non plus. Et, bien entendu, ils n'ont pas gouverné le pays de la même manière. Après cinquante et un ans d'indépendance, à l'occasion de la fête de l'indépendance et à quelques mois de l'élection présidentielle de 2014, nous avons jugé utile de jeter un regard dans le rétroviseur pour y voir la gestion des affaires du pays par ces hommes qui ont eu à présider au destin des Algériens. Nous tenterons de saisir leur gestion à travers les différents gouvernements qu'ils ont nommés. Nous traiterons aussi de la durée de ces gouvernements et de ces postes et nous nous intéresserons, par la même occasion aux différents chefs de gouvernement et Premiers ministres ainsi qu'à certaines caractéristiques de leur manière de gouverner. Nous verrons ainsi, par exemple, que depuis 1962 à ce jour (28/6/2013), l'Algérie a vu se former 39 gouvernements qui ont été dirigés par 16 chefs de gouvernement et Premiers ministres et qui ont mobilisé 1260 ministres 1.
Nous verrons qu'un gouvernement en Algérie peut durer entre 20 et 2466 jours et qu'il peut comporter entre 3 et 54 ministres (y compris les ministres d'Etat, les ministres délégués et les secrétaires d'Etat). Ensuite, nous dégagerons une tendance générale pour certains aspects qui nous paraîtront intéressants.
Nous n'avons pas la prétention de donner à ce travail un aspect historique. Ce n'est ni notre domaine, ni notre passion. Nous ne voulons pas non plus juger des hommes, de leurs idées ou de leurs compétences. Il s'agit simplement d'un regard longitudinal sur la manière dont a été perçue puis menée la gestion des affaires du pays durant ces cinquante et un ans d'indépendance.
Les gouvernements
En 1962, l'Algérie venait de sortir d'une longue et pénible guerre. Elle était économiquement faible. A vocation agricole certes mais, de par les exactions de la guerre, le pays a connu un exode rural important. Sur le plan social, les choses n'allaient pas mieux. Le taux d'analphabétisme était élevé (85%)2, le nombre d'établissements scolaires était à peine de 2500 à travers le territoire national et moins du tiers des enfants âgés de six ans allaient à l'école 3. C'est dans ce contexte que fut élue l'Assemblée constituante (20/09/1962) 4 et qu'Ahmed Ben Bella fut élu (le 15 septembre 1962) premier président de la République algérienne avec 99.60% des voix.
Il n'avait pas encore 46 ans. Douze jours plus tard, c'est-à-dire le 27 septembre 1962, il nomma le premier gouvernement de l'Algérie indépendante dont il était en même temps le chef, et une semaine plus tard, il constitua son cabinet formé5 d'un directeur de cabinet (Abdellatif Rahal), d'un chef de cabinet (Hadj Smaïn Mohamed El Hadi), de deux conseillers techniques (Hervé Bourges et Benzerfa Mejdoub) et d'un attaché diplomatique (Cherif Abderrahmane).
Le gouvernement formé par Ben Bella regroupait au départ 18 ministres6. Mais l'assassinat (le 11/4/1963) de Mohamed Khemisti, alors ministre des Affaires étrangères suivi, une semaine plus tard (18/4/1963), de la démission de Mohamed Hadj Hamou ministre de l'Information et celle, deux semaines plus tard (25/4/1963), de Moussa Hassani, ministre des Postes et Télécommunications, obligea Ben Bella à opérer le premier remaniement ministériel du pays en date du 04/09/1963 7.
Ce remaniement apporta la nomination d'Abdelaziz Bouteflika à la tête des Affaires étrangères ainsi que la dissolution de trois ministères (Finances, Commerce et Industrialisation et Energie) qui furent remplacés par un seul ministère: le ministère de l'Economie nationale confié à Bachir Boumaza. En fin de compte, le premier gouvernement de Ben Bella, qui dura 356 jours et regroupa en tout 20 ministres, fut assez perturbé avec un assassinat, trois fins de fonction et deux démissions. En formant son deuxième gouvernement, qu'il dirigea aussi (18/9/1963) 8, Ben Bella avait opté pour l'austérité.
Ce gouvernement était bien inférieur en nombre au premier car il ne comportait que 12 ministres, un ministre d'Etat (Ammar Ouzegane), un sous-secrétaire d'Etat à l'Orientation nationale, chargé de la Jeunesse et des Sports (Sadek Batel) et trois vice-présidents du Conseil (Houari Boumediene, Saïd Mohammedi et Rabah Bitat). Ce second gouvernement dura jusqu'au 02 décembre 1964, c'est-à-dire 435 jours, et ne connut pas de remaniement.
Le troisième et dernier gouvernement de Ben Bella vit le jour le 24 décembre 1964 autour de 18 ministres dont un ministre délégué (Abderrahmane Cherif), un sous-secrétaire aux Travaux publics (Ahmed Ghozali) et 2 vice-présidents du Conseil (Houari Boumediene et Saïd Mohammedi). Ce gouvernement qui ne dura que 197 jours (6 mois et 17 jours) à cause du coup d'Etat du 19 juin 1965 vit, non seulement, le retour du ministère du Commerce et de celui de l'Industrie et de l'Energie, tous deux supprimés lors du 1er gouvernement et intégrés au ministère de l'Economie nationale, mais, en plus, il vit Ben Bella prendre le ministère de l'Intérieur.
Les ministres
Les gouvernements de Ben Bella étaient relativement ramassés. Avec une moyenne de seulement 17 ministres par gouvernement, il avait la plus basse moyenne et était donc de loin le moins «consommateur» de ministres.
Tableau 1: nombre de ministres de Ben Bella par gouvernement
Gouvernement n° Nombre de ministres Nombre moyen de ministres par gouvernement
1 20 20
2 15 17.5
3 18 17.66
Total 53 17.66
Pour ses 3 gouvernements, Ben Bella a «consommé» 53 postes ministériels (on ne tient pas compte ici des vice-présidents du Conseil). Ces 53 postes n'ont été occupés en réalité que par seulement 31 personnes. Ce qui donne un ratio de 1.70 c'est-à-dire que dans les gouvernements Ben Bella, chaque dix ministres occupaient 17 postes ministériels. Six hommes constituaient le «noyau dur» de la gouvernance Ben Bella. Ils sont de tous les gouvernements et certains avaient même occupé 4 postes ministériels dans 3 gouvernements. C'est le cas de Abdelaziz Bouteflika qui a occupé deux postes ministériels lors du premier gouvernement (Jeunesse, Sports et Tourisme et Affaires étrangères à la suite de l'assassinat de Khemisti) et ministre des Affaires étrangères dans le 2ème et le 3ème gouvernement et c'est aussi le cas de Bachir Boumaza qui a d'abord été, dans le premier gouvernement, ministre du Travail et des Affaires sociales avant de devenir ministre de l'Economie à partir du 4/9/63, il a gardé le même poste dans le deuxième gouvernement avant de se voir confier le ministère de l'Industrie et de l'Energie lors du troisième gouvernement. Les autres hommes forts de Ben Bella étaient Houari Boumediene, Abdelkader Zaïbek, Amar Ouzegane et Mohamed SeghirNekkache. En tout, les trois gouvernements de Ben Bella n'ont duré que 995 jours soit près de 33 mois comme le montre le tableau suivant:
Tableau 2: durée des gouvernements Ben Bella
Gouvernement Période Durée Durée moyenne
1 27/9/1962
-
18/9/1963 356 jours 356 jours
2 18/9/1963
-
2/12/1964 440 jours 398 jours
3 2/12/1964
-
19/6/1965 199 jours 331 jours
Total 27/9/1962
-
19/6/1965 995 jours 331 jours
Ceci donne au gouvernement Ben Bella une moyenne de vie de 331 jours à peu près, soit près de 11 mois.
Ceci signifie que, du temps de Ben Bella, un ministre durait, en moyenne, 11 mois, une période trop insuffisante pour tout travail sérieux ou de longue haleine. Pourtant, au lendemain de l'indépendance, beaucoup de travaux étaient à faire et beaucoup de chantiers à lancer, et les ministres avaient besoin, pour cela, de plus de temps. Or, on remarque que les seuls ministres qui n'avaient pas changé de secteurs durant les trois gouvernements étaient Bouteflika (Affaires étrangères), Boumediene (Défense), Nekkache (Santé) et Zaïbek (Poste et Télécommunication). Les ministres de l'époque avaient-ils le temps de faire quelque chose? Difficile de croire..
Quelques remarques
Ce qu'on remarque à première vue, sans rien vouloir diminuer du mérite des hommes, c'est d'abord l'hésitation et le tâtonnement qui ont caractérisé ces tout premiers gouvernements de l'Algérie indépendante. En effet, après avoir créé un «ministère de l'Industrialisation et de l'Energie» dans le 1er gouvernement, Ben Bella le supprime au second gouvernement (il l'inclut dans le ministère de l'Economie) pour le recréer dans le 3ème gouvernement. Il en est de même pour le ministère de l'Education nationale qui devient «ministère de l'Orientation nationale» dans le deuxième gouvernement avant de revenir à l'appellation initiale. La troisième remarque concerne le ministère des Finances qui, créé au premier gouvernement, fut intégré, en même temps que le Commerce et l'Industrie, dans le ministère de l'Economie au second gouvernement. Mais lorsque ce dernier fut supprimé, et bien que le Commerce et l'Industrie furent recréés, le ministère des Finances ne fut pas recréé. Le troisième gouvernement n'avait ni Finances, ni Economie. Ce qui était un peu difficile à comprendre comme situation. La quatrième remarque est à notre avis la plus importante. Elle se rapporte au ministère de l'Intérieur. Comme on le constate, ce ministère était confié à Ahmed Medeghri lors du 1er et 2ème gouvernement. Mais dans le 3ème gouvernement, c'est Ben Bella qui en devient le titulaire. C'était juste à 6 mois du coup d'Etat de 1965. Ceci soulève quelques questions. Pourquoi Ben Bella avait-il pris l'Intérieur? Avait-il peur de quelque chose? Voulait-il faire un contrepoids à Boumediene? Avait-il pressenti quelque chose? Ou bien suspectait-il quelque chose? On en a plutôt l'impression car rien n'explique pourquoi il avait repris l'Intérieur.
I Un ministre = un poste ministériel (ex: un ministre qui est nommé trois fois est compté trois ministres)
II Voirhttp://www.djazair50.dz/?Evolution-des-etablissements
III Idem
IV Voir JORADP n°1 du 26/10/1962
V Idem
VI Ibidem
VII JORADP 2ème année, n°63 du vendredi 06/09/1963
VIII JORADP 2ème année, n°68 du mercredi 18/09/1963


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