La distribution des couffins de Ramadhan est loin d'être bien préparée, comme cela a été annoncé lors des discours et rencontres officiels. L'élan de solidarité à l'occasion du mois sacré du Ramadhan prend des tournures différentes. Fournir des plats chauds au profit des passants et des nécessiteux constitue l'une des premières priorités, aussi bien pour les particuliers que les restaurants tel que celui de la République situé dans la rue Charlemagne Ce dernier assure quotidiennement 100 plats chauds et complets, c'est-à-dire de l'entrée jusqu'au plat de résistance en passant par la hrira, le lait et les dattes. Dans ce restaurant, le plat est servi tout en préservant la dignité humaine. Même le propriétaire qui a mobilisé son personnel se met de la partie. La finalité est de servir correctement sans créer un quelconque incident qui peut heurter la sensibilité de ses «invités de circonstance», les passants, les nécessiteux et les familles démunies. Idem à l'hôtel Président où le repas chaud au profit des démunis est servi par un personnel recruté spécialement à cette tâche. Cela se passe après que les services municipaux aient, avant même l'entame du mois sacré, complètement bafoué la dignité humaine à l'occasion de la distribution, par le secteur urbain de Sidi El Houari, du couffin de Ramadhan. La foule humaine, regroupée pour y recevoir le ticket de remise du couffin de Ramadhan a démontré encore une fois et comme à chaque approche du mois sacré que l'opération en question est loin d'être bien préparée, comme cela a été annoncé, à plusieurs reprises, lors des discours et des rencontres officielles. La dignité des nécessiteux a été confinée dans le dernier rang. Elles étaient nombreuses ces familles oranaises qui s'étaient réunies devant le secteur urbain de Sidi El Houari, présentant des cartes rouges qui leur ont été délivrées par les services communaux. Ces cartes leur permet de bénéficier des couffins de la... «kachfa» et de l'humiliation. D'autres étaient recensées, mais n'ont pas pu avoir le ticket leur permettant d'obtenir le couffin contenant les denrées alimentaires. Des agents communaux, catégoriques dans leurs rétorques, vocifèrent en répétant une seule phrase: «Tout a été épuisé et nous ne pouvons pas satisfaire cette forte demande». La frustration des nécessiteux, qui n'ont pas pu obtenir leur ticket leur permettant l'acquisition du couffin, a été grande. La même situation a été observée dans la commune de Sidi Chahmi. Les citoyens ne cessent de s'interroger en posant, comme par consentement, une seule question: «Où sont passés ces milliers de couffins de Ramadhan tant promis aussi bien par le wali que par le maire d'Oran? Ont-ils été attribués aux nécessiteux ou détournés comme il est de coutume chaque année? En définitive, les particuliers ont réussi le pari là où les services municipaux continuent à cumuler des échecs l'un après l'autre!