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Sale temps pour les islamistes
ENNAHDA (TUNISIE) ET LES FRÈRES MUSULMANS (EGYPTE) EN DISGRÂCE
Publié dans L'Expression le 27 - 07 - 2013

Comme en Algérie, la violence sera le seul recours pour la survie de ces mouvements islamistes arrivés au pouvoir en Tunisie et en Egypte par un vote sanction.
L'été va être chaud pour les dirigeants islamistes issus des révolutions arabes en Tunisie et en Egypte. Depuis presque trois semaines, les islamistes issus du mouvement des Frères musulmans en Egypte, qui avaient notamment remporté les élections législatives et gagné la présidentielle et le mouvement Ennahda issu de la même obédience islamiste, connaissaient un retour de flamme très risqué pour leur avenir politique. Rejeté sur le plan populaire et médiatique, le leader du mouvement Rached Ghannouchi risque de connaître le même sort que le président égyptien Mohamed Morsi, surtout après l'assassinat d'un opposant politique au mouvement Ennahda.
Ghannouchi qui est venu par les urnes pourrait repartir par la révolte et les chars. C'est le scénario à l'algérienne qui se dessine ce week-end ou les jours à venir en Tunisie et en Egypte suite à la grande colère des Tunisiens et des querelles entre les Egyptiens pro et anti-Morsi. «Placés au pouvoir par la révolte de la rue, ils seront chassés par la force des armes de l'armée» avait déclaré un analyste sur le plateau de France 24, suite à l'assassinat politique d'un responsable d'un parti d'opposition, le député Mohamed Brahmi.
Arrivé au pouvoir au lendemain des révolutions de 2011, les mouvements islamistes en Tunisie et Egypte tentent de survivre au pouvoir par tous les moyens.
Comme en Algérie donc, la violence sera le seul recours pour la survie des ses mouvements islamistes arrivés au pouvoir par un vote sanction.
Même si le mouvement Ennahda de Ghannouchi n'est pas impliqué officiellement dans les deux assassinats politiques, les islamistes radicaux «dormants» ne seraient pas étrangers à cet attentat politique ciblé. Et pourtant c'est bien Rached Ghannouchi qui avait déclaré en pleine tragédie algérienne au New York Times (14 janvier 1994) que «l'assassinat des intellectuels algériens est justifié parce qu'ils sont les avocats du diable». Ce propos odieux légitimait la liquidation de l'intelligentsia algérienne par les branches armées de l'ex-FIS et plus particulièrement son groupe spécialisé, le plus redoutable Fida qui avait assassiné plusieurs intellectuels, journalistes et anciens ministres au premier mois de la crise politique en Algérie.
Ghannouchi avait maintenu ses propos au quotidien égyptien Al-Akhbar du 16 janvier 1994, et dans le journal égyptien Al Wafd du 17 janvier 1994.
Dans la même interview du New York Times, Rached Ghannouchi affichait son allergie à la démocratie en déclarant: «Nos sociétés musulmanes reposent sur d'autres valeurs», avant d'ajouter «des pays occidentaux qui nous permettent de bénéficier de la liberté et de la démocratie»!
C'est la même stratégie machiavélique qu'avait adoptée les Frères musulmans en Egypte, en procédant à l'assassinat de Sadate le 6 octobre 1981, mais surtout l'écrivain anti-islamiste Faraj Foda, qui avait été tué le 8 juin 1992 par Al-Gamaa al-islamiyya et dont l'assassin Abul-Alaa Abdrabbou, a été libéré par le président Morsi dès sa prise de fonction en 2012. Rached Ghannouchi, qui, aux premières heures de la nouvelle révolution en Egypte qui a fait tomber Morsi, est parti au Qatar pour chercher soutien et protection s'est retrouvé face à un nouvel Emir du Qatar, pas très chaud pour soutenir un mouvement en disgrâce auprès du peuple. Lâché par les Qataris et les Saoudiens, leurs principaux soutiens financiers, les islamistes d'Egypte et de la Tunisie pourrait passer un sale mois d'août. Dès les premiers assassinats politiques en Tunisie, Ghannouchi avertit et met en garde contre un éventuel scénario égyptien, indiquant que les assassinats politiques se passent dans les plus grandes démocraties du monde et même aux USA. Mais peut-on comparer la Tunisie de 10 millions d'habitants à un pays en ébullition de 90 millions d'habitants comme l'Egypte.
Le mouvement des Frères musulmans s'est fait passer pour le «chantre» de la révolution, alors qu'ils ont rejoint un mouvement qui est déjà bien lancé. Présentés comme les icônes politiques du mouvement Ennahda, les Frères musulmans étaient la seule force d'opposition sous Moubarak et possédaient des réseaux dans l'ensemble du pays. Sans oublier que Mohamed Morsi n'a été élu président en juin dernier qu'avec une faible marge.
Au lieu de se charger des attentes du peuple, le pouvoir islamiste en Egypte s'est engagé depuis décembre dans un bras de fer avec les hautes instances judiciaires du pays, pour bénéficier de plus de pouvoir. Les Frères musulmans qui ont toujours besoin de l'armée, pour la placer en «arbitre» en cas de crise, ont toujours ménagé l'institution militaire. Le premier test était opéré en décembre, lors du passage en force pour le vote de la nouvelle Constitution.
La rue qui s'est faite menaçante contre les autorités islamistes, s'était finalement pliée aux ordres de l'armée. Mais la justice sociale n'a pas suivi et l'armée égyptienne conduite par le général Al Sissi, n'a pas été à l'écoute du pouvoir islamiste, cette fois. Car, même si le mouvement des Frères musulmans a remporté les élections législatives, dans les deux chambres, ainsi que la présidentielle, cela n'a pas empêché l'armée républicaine égyptienne d'intervenir à l'appel de la rue pour faire tomber Morsi et ses partisans. Le président déchu avait, durant son laps de temps au pouvoir, tenté de développer ses réseaux au sein de l'Etat.
En se débarrassant du maréchal Mohamed Hussein Tantawi, considéré comme le véritable tombeur de Moubarek, le président Morsi a cru faire l'essentiel sous-estimant la maturité politique du général Al-Sissi, qui le destitua le 3 juillet 2013. Le pouvoir islamiste a un défi majeur à relever celui de survivre à la crise politique et économique qui ronge le pays. La justice et la paix sociale sont les seuls garants d'une stabilité politique dans deux pays qui recherchent inéluctablement leur repères politiques.


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