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"Une histoire d'amour avec Albert Camus..."
LE RAPPEUR FRANÇAIS MYSTIC EN TOURNAGE D'UN CLIP À ALGER
Publié dans L'Expression le 02 - 09 - 2013


Un passionné d'écriture
Le titre du morceau? Solitaire solidaire, une belle adaptation libre, chantée à la première personne d'après le texte Le premier homme..
Ils étaient la semaine dernière à Alger. Une chouette équipe de tournage composée de Pierre, Romain (réalisateur/monteur) Djamel, Smaïl et du maestro Mystic. Un groupe débarquant notamment de Marseille pour réaliser un clip autour de la chanson Solitaire solidaire de l'artiste français d'origine congolaise Mystic alias Ghislain Loussingui qui vient de sortir son troisième album intitulé Fukushima 8.9. Un clip sur les traces du parcours d'Albert Camus mais pas que, à partir d'une chanson, adaptée à la première personne du texte Le premier homme de l'auteur de La Peste... De bons moments de partage, nous avions dès lors passé en compagnie de cette bande une sympathie contagieuse est née grâce à notre amie et hôte en la personne de la réalisatrice Narimane Mari, trois fois primée au FID de Marseille (à lire prochainement sur ces mêmes colonnes l'interview donc de l'auteur de Loubia Hamra Ndlr). D'origine congolaise vivant à Marseille depuis 1989, c'est vers le rap que notre jeune artiste s'est tourné naturellement. Principalement le hip-hop américain. «L'amour du rap est venu par l'écriture. Depuis que je suis gamin. L'acte d'écrire est un acte d'amour aussi, de par ma culture africaine, j'ai grandi dans un univers où il y a toujours eu de la musique. A l'adolescence, la culture hip-hop est venue dans mon quartier, j'ai essayé le graffiti, la danse, le tag, mais c'est plus vers l'écriture que je me suis accroché. Les premières choses qui arrivaient en France, c'étaient les clips des groupes américains. La culture américaine. La culture hip-hop arrive en France en 1988. Je suis encore au Congo en afrique. J'arrive en France, j'ai dix ans. En grandissant vers 15, 16 ans, c'est là où je découvre cette culture... Nous, on grandit dans un quartier populaire avec plusieurs communautés, polonaise algérienne, malienne, sénégalaise etc. On n'a pas de référence culturelle. Par effet de proximité on va s'intéresser à cette culture américaine qui vient en France. Parce que tout d'un coup, il y a des gens qui nous ressemblent physiquement. Et vivent plus au moins dans des endroits similaires aux nôtres. On va s'identifier à eux.» confie notre jeune artiste qui anime, parallèlement à son activité de chanteur, des ateliers d'écriture. Cela s'appelle «Un stylo, une feuille, un sourire». Cela se passe dans toutes les structures qui veulent bien l'accueillir comme un collège, des lycées, un foyer pour vieux et même une prison.
Plume providentielle
Qui aurait cru donc qu'un jour ce jeune rappeur puisse s'intéresser à Albert Camus? «Si! j'ai un rapport avec l'Algérie de par mes amis, le côté sentimental. Il y avait aussi, un collège à côté du mien qui s'appelait Albert Camus, mais ce dernier arrivera un peu plus tard dans ma vie, soit un an avant la préparation de mon nouvel album», confie Ghislain et de se remémorer: «Je travaillais avec une compagnie de théâtre marseillaise en tant que comédien. En même temps, je menais des ateliers d'écriture dans différents endroits. Cette compagnie travaillait à ce moment-là dans le cadre de MP 2013, sur l'oeuvre posthume d'Albert Camus, Le Premier homme. Avec ce livre support, je fais faire mes ateliers d'écriture. Partout. Plusieurs thèmes seront abordés à travers ce livre. Ça va des origines, la famille, la place qu'on prend dans le monde et c'est là où je vais réellement le découvrir. J'ai vécu une histoire d'amour avec Albert Camus. Pendant un an et demi, il va faire partie de ma vie au quotidien. Je tombe amoureux de sa plume. Je vais découvrir qu'il y a beaucoup de similitudes avec ma propre vie. Il a été élevé par sa grand-mère, comme moi. Il a fait du foot, moi aussi. Je n'ai pas été très loin parce que je n'avais pas la nationalité française, lui parce qu'il avait la tuberculose. J'étais dans une sombre période de ma vie à la fin de 2010, et je tombe sur une phrase de lui qui va changer ma façon de voir les choses. Il dit: «Il n'y a pas de honte à préférer le bonheur». Je me rends compte que le bonheur que je peux vouloir pour les miens et pour moi passe par le changement de beaucoup de choses à l'intérieur de moi-même. Je faisais un certain travail sur moi-même. En même temps que je travaillais au sein de cette compagnie de théâtre et j'animais des ateliers d'écriture que je n'avais pas de diplôme. J'animais ces ateliers uniquement sur mon statut d'artiste...» Gêné de ne pas avoir de diplôme pour exercer comme il se doit dans ces ateliers d'écriture, voilà que notre jeune artiste dû intégrer la Fac de Marseille pour passer cet examen de formateur en atelier d'écriture et valider donc son diplôme. S'ensuivra une lecture oblique donc de cette oeuvre qu'il connaît si bien, Le Premier homme! Une chanson va naître. Le hasard faisant bien les choses, notre rappeur ira fêter son anniversaire dans la ville où est enterré Albert Camus. Il tombe amoureux du village lors d'une visite. «Au culot, je vais frapper à la porte de la fille d'Albert Camus... Pour elle, il fallait mettre ce titre dans mon album car le lien était naturel. Avec toutes ces similitudes, elle me dit que je suis aussi le premier homme...»
Cette volonté du vivre-ensemble
Aussi, pour le besoin du clip, Ghislain ira se familiariser avec les espaces où a évolué Albert Camus et prendre le pouls de cette Algérie entre passé et présent. De Belcourt à Tipasa, à la plage El Kettani, il s'agissait comme nous l'affirmait Romain «de provoquer cette rencontre entre l'Algérie inconnue d'Albert Camus et qui l'a fondé en tant qu'écrivain et qui l'a toujours revendiqué avec l'Algérie contemporaine d'aujourd'hui. C'est pourquoi on a voulu faire ce voyage initiatique avec Mystik au coeur de l'Algérie et pas seulement de l'Algérie camusienne. On n'avait pas envie d'être dans les lieux uniquement qu'a connus Camus et parler de Camus, mais être en contact d'une vie, d'une ville qui a nourri toute son oeuvre. Ce n'est pas illustratif, ni un pèlerinage. Le but étant de plonger dans cette ville, d'emprunter le trajet qu'aurait pu emprunter Camus à travers différents lieux, de se laisser absorber par la ville, les rencontres qu'on pourrait faire. Par exemple, Ghislain est parti jouer du foot sur la plage El Kettani. On a dialogué avec des vendeurs de thé, vu des musiciens. Smaïl qui connaît la ville et Djamel, nous ont guidés car nous on ne connaît pas les lieux, la ville et la langue. C'était difficile de rentrer dans ce territoire et rencontrer les gens.. Djamal et Smaïl nous ont aidés dans la mise en perspective et cette richesse-là, à des moments donnés est très importante». Pour Pierre, ce voyage initiatique faisait sens à partir du moment où l'engagement de Ghislain était palpable car «il vit les choses à fond. Il aborde les gens d'une façon qu'on espère vivement arriver à traduire par les images. C'est quelque chose de très fort. Ce qui l'intéressait dans le rapport à Camus, c'était cette volonté du vivre-ensemble. Aussi, c'était aussi une envie pour nous de tenter de saisir cette vision qu'avait Camus pour l'Algérie et surtout dans l'Algérie d'aujourd'hui.
Comment ça se passe, comment les gens pensent encore à Camus même s'ils le connaissent ou pas. Car c'est une histoire de transmission. Ghislain a un statut particulier en France, c'est un rappeur, c'est assez loin de Camus, et s'il y a des jeunes qui découvrent Camus et vont avoir envie de creuser encore plus.. ça nous paraît très intéressant.» Et de confier avec émotion: «On a été très surpris par la générosité et la sincérité des gens et je dis cela sans démagogie. Nous avons été surpris par la gentillesse des gens qui nous ont ouvert leurs portes. Avec les jeunes, il y a quelque chose qui s'est tissé. Le clip fera trois minutes, mais nous avons tout de même envie d'en garder une trace de ces rencontres qu'on veut faire partager pour montrer l'Algérie qui nous a accueillis. Je ne sais pas si c'est toute l'Algérie, mais c'est celle en tout cas qui nous a accueillis et franchement on gardera un très bon souvenir. C'est quelque chose de très fort qu'on a découvert là. Cela fera l'objet, on l'espère, d'un documentaire...»


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