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Une pratique religieuse qui divise
UN SACRIFICE QUI SOULÈVE LE DEBAT
Publié dans L'Expression le 13 - 10 - 2013

Beaucoup de gens se gaveront de viande, durant quelques jours avant de retourner à un quotidien où la viande se fera certainement plus rare au menu.
L'Aïd El Kebir sera célébré dans deux jours. La journée du mardi sera donc celle du sacrifice. Individuellement ou collectivement, de nombreux Algériens se plieront à ce rituel religieux, qui même s'il n'est pas une obligation, reste tout de même un geste qui est respecté majoritairement.
Un sacrifice coûteux pour certains et loin d'être la préoccupation principale pour d'autres. La mentalité des Algériens a évolué pour donner lieu à deux principales tendances. Il y ceux qui feront le sacrifice quitte à s'endetter, croyant dur comme fer que c'est là un devoir que tout musulman doit respecter. Il y a ceux qui n'y croient guère.
Par conviction, ils choisissent de célébrer l'Aïd autrement que par le sacrifice d'un mouton. Ce sont toutes ces catégories de citoyens que nous avons rencontrés. En ce jeudi après-midi, Amar un jeune père de famille est en quête de la bête à sacrifier. Mais il n'est pas près à débourser trop, alors il guette la moindre occasion pour dénicher la bonne affaire. «Cela fait cinq jours que je consacre mes fins de journée à prospecter les différents marchés», indique-t-il, relevant l'expérience de l'année précédente qui lui a permis d'égorger le mouton à un prix raisonnable. Amar observera le sacrifice par tradition.
«Depuis toujours, notre famille sacrifie le mouton et je m'inscris dans cette tradition sans pour autant nuire à ma bourse». Mais tout le monde n'est pas comme Amar. Da Omar, du haut de ses 60 ans ne jure que par le sacrifice. «Je ne raterai jamais ce rituel quitte à m'endetter», soutient-il. «Un musulman qui n'accomplit pas ce devoir est voué à l'enfer», se montre-t-il convaincu bien que dans les préceptes de l'Islam il n'est rien prescrit dans ce sens, nous explique ce jeune imam. «C'est une souna fortement recommandée» dit-il, car le Prophète a poursuivi et encouragé cette pratique pendant 10 ans, jusqu'à ce qu'il dise: «Celui qui a les moyens [de sacrifier] et qui ne le fait pas, qu'il n'approche pas nos lieux de prière» mais un autre hadith dit «Quiconque n'a pas des moyens sera dispensé du sacrifice».
De toutes ces fetwas qui s'appuient sur des hadiths du Prophète, l'Algérien tente de se positionner et chacun y va de sa conviction. Si certains trouvent en le sacrifice d'un mouton un devoir qu'ils doivent accomplir quelles que soient les conditions, d'autres trouvent la parade à travers un sacrifice collectif. Cette pratique est réputée, notamment dans les villages de Kabylie. Des membres d'une même famille ou encore des voisins d'un même village s'associent pour égorger, non pas un mouton, ce qui n'est pas suffisant pour tous, mais un boeuf. Une pratique en vogue depuis que le prix du mouton dépasse tout entendement.
Ces dernières années, le marché est tel qu'il oblige les gens à opter pour le sacrifice collectif. Cette pratique, qui, au-delà de la viande qu'on peut consommer à un prix raisonnable, participe à renforcer les liens et à consolider les relations au sein de la société. «La religion musulmane autorise le sacrifice collectif le jour de l'Aïd El Adha», confirme un autre imam, qui met en exergue cette condition selon laquelle «le sacrifice ne doit pas être vidé de sa spiritualité». Il y a enfin ceux qui ne font pas de ce rituel une préoccupation. Ahmed est de ceux-là. «Je n'ai jamais égorgé de mouton et je ne me plierais pas de si tôt», dit-il convaincu. Ahmed ne se sent pas concerné même s'il dispose de moyens suffisants pour un sacrifice individuel.
En revanche, Salah s'abstiendra faute de moyens. «Si j'avais suffisamment d'argent, j'aurais accompli, volontiers ce rituel», explique-t-il. Il se refuse le recours à l'endettement, estimant que «c'est là un véritable péché». Plus réaliste, Mohamed préfère consacrer ses économies à autre chose: «Je pense qu'il est préférable que j'habille mes enfants et que je leur offre un micro-ordinateur.»
L'Aïd, un jour dans l'année. Mais un jour que tout le monde aspire à vivre pleinement. En ces temps de disette, ce ne sont pas toutes les familles qui peuvent se permettre d'accomplir ce rite. Le roi mouton n'est plus à la portée de tous.
Entre ceux qui l'accompliront et ceux qui s'abstiendront, la pratique de sacrifice le jour de l'Aïd El Adha n'est visiblement pas généralisée. Mais cela n'empêchera pas le sacrifice de millions de moutons en une seule journée. Beaucoup de gens se gaveront de viande, le temps de quelques jours avant de retourner à un quotidien où la viande se fera certainement plus rare au menu. C'est l'autre paradoxe de la société aux multiples facettes.


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