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Falloujah en attente
LA GUERRE EN IRAK
Publié dans L'Expression le 13 - 04 - 2004

Les résistants et les forces de la coalition étaient, hier, vigilants avec armes aux pieds.
Un calme précaire régnait hier à Falloujah qui mettait à profit ce répit pour enterrer ses morts. Les hôpitaux de la ville ont comptabilisé plus de 600 morts alors que le nombre des blessés s'élevait à 1250. De son côté le commandement américain annonçait la mort de 70 soldats de la coalition lors de cette semaine de combat dans la ville assiégée du triangle sunnite. Annonçant ce macabre bilan, le général américain, Mark Kimmitt, chef adjoint des opérations de la coalition en Irak, a déclaré hier que «la coalition a perdu 70 soldats depuis le 1er avril» indiquant, en forme de satisfecit, que leurs adversaires ont perdu «dix fois plus». Un raisonnement par l'absurde, mais qui met en exergue l'acharnement qui a marqué les engagements pour le contrôle de la ville. Un médiateur du parti islamique irakien (sunnite) qui obtint dimanche le cessez-le-feu entre les belligérants a indiqué hier que la trêve, après accord entre les deux parties, a été prolongée jusqu'à hier en soirée. Toutefois, les islamistes sunnites, qui contrôlent actuellement la ville, menacent de reprendre les hostilités si les snipers (tireurs d'élite) américains, embusqués sur les toits, n'ont pas quitté Falloujah avant 16h locale (12h GMT). Cependant, en fin de matinée d'hier le cessez-le-feu était toujours observé par les deux parties. La situation demeure toutefois très précaire et les combats peuvent reprendre à n'importe quel moment, estiment les observateurs sur place. Plusieurs enseignements peuvent sans doute être tirés de ces sept jours de bataille à Falloujah et dans de nombreuses villes irakiennes. Le premier d'entre eux est la confirmation des limites de la force pour imposer quoi que ce soit à un peuple réticent. Les Américains qui veulent imposer par la force une démocratie «clé en main» aux Irakiens ne semblent pas avoir compris qu'on ne peut pas obliger un peuple fier à accepter sous la contrainte des pratiques qui vont à l'encontre de ses croyances. Aussi, la coalition donne-t-elle l'impression qu'à part la force, elle ne semble disposer d'aucune autre idée de rechange pour sortir du guêpier irakien. Le second fait à ressortir, lors de cette semaine de chaos, est l'absence totale d'une autorité irakienne capable de prendre en charge les différents aspects de la crise survenue après le meurtre, dimanche, de quatre civils américains à Falloujah. Le Conseil transitoire de gouvernement irakien n'a pas su saisir l'occasion, ratant lamentablement son examen de passage pour se poser comme une alternative crédible de pouvoir. De fait, plusieurs membres (chiites et sunnites) du Conseil provisoire ont démissionné, ou menacent de le faire, si la coalition continue d'user de la violence contre la population de Falloujah. Ce sont donc deux échecs cinglants cumulés par les deux parties qui gouvernent provisoirement l'Irak.
En revanche, les batailles de Falloujah, les escarmouches entre les forces de la coalition et l'Armée du Mehdi, du jeune chiite rebelle Moqtada Sadr, -qui contrôle plusieurs villes chiites, notamment les villes saintes de Najaf, Kerbala et Koufa-, mettent en exergue la montée des islamistes radicaux irakiens, sunnites à Falloujah et dans les villes du «triangle sunnite» et chiites dans les trois villes saintes et dans certaines villes du sud à dominante chiite. C'est tellement vrai, que ce sont les islamistes (sunnites) du parti islamique irakien (modéré) qui ont négocié, et obtenu, le cessez-le-feu entre les rebelles de Falloujah et les forces de la coalition. Ce sont encore les islamistes de la Daâwa, parti islamiste chiite, qui négociaient hier un accord entre les forces de la coalition et l'Armée du Mehdi. Cette dernière ayant accepté, selon des sources proches de la Daâwa, de sortir de Najaf pour laisser s'installer une force de police irakienne, interdisant toutefois aux forces coalisées de pénétrer dans la ville sainte. Cet accord n'a pas été confirmé hier par la coalition mais le général Yasseri de la police irakienne a certifié le fait indiquant «Un accord a été conclu entre les forces de la coalition et le bureau de Sadr aux termes duquel la coalition s'engage à ne pas entrer dans la ville, (de Najaf), en raison de son caractère sacré et les miliciens à évacuer les édifices publics et postes de police». De fait, une semaine de combat a fait des islamistes irakiens, -qui n'avaient pas une position importante sur l'échiquier politique qui se mettait en place-, une force désormais incontournable et avec laquelle d'aucuns vont devoir compter. Lors des débats sur la loi fondamentale, le grand ayatollah, Ali Sistani, peu satisfait de son contenu y avait déjà mis son veto, estimant que la Constitution provisoire ne répondait pas aux besoins du peuple irakien. D'ailleurs, Ali Sistani refuse de recevoir, Lakhdar Brahimi, -émissaire du secrétaire général de l'ONU, Kofi Annan-, arrivé en Irak le jour-même du début des hostilités, tant que l'ONU ne donnera pas de garanties quant à la future Assemblée nationale provisoire et la mise en place des nouvelles autorités du pays. De fait, dans l'Irak post-Saddam Hussein, les religieux en général, les islamistes en particulier, -qui n'avaient aucun rôle sous le régime laïc du Baas-, sont devenus une force politique avec laquelle, d'une manière ou d'une autre, la coalition devra traiter. Le problème sécuritaire s'est aussi compliqué ces derniers jours avec l'apparition de prises d'otages d'étrangers, travaillant ou de passage en Irak (voir article ci-dessous). En fait, l'accalmie relative observée à Falloujah n'a pas eu d'écho ailleurs en Irak où trois marines américains ont été tués hier dans la région d'Al-Anbar à l'ouest de Bagdad où de fortes explosions ont été entendues hier en milieu de journée dans la capitale irakienne. Durant ces derniers jours, la guerre en Irak a pris un nouveau tournant avec l'apparition des islamistes comme force politique et militaire qui, sans doute, va remettre en question tous les calculs échafaudés par la coalition qui ne semble pas avoir tenu compte du contexte spécifique de ce pays.


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