Tamanrasset, la capitale de l'Ahaggar, sort de sa torpeur en cette fin d'année 2013 et vit désormais au rythme de la chanson et de la musique amazighes. Au quatrième jour du festival, l'ambiance festive est toujours de mise. Cette grande manifestation culturelle permet non seulement aux habitants de la grande wilaya de Tamanrasset, jeunes et moins jeunes qui viennent en grand nombre assister chaque soir aux différents concerts à l'esplanade du 1er-Novembre, de se défouler, mais elle est aussi une bonne occasion de se rappeler ô combien notre Algérie est belle dans sa diversité culturelle et artistique. L'événement rassemble les Amazighs de toute l'Algérie, avec leurs parlers, leurs chants, leurs musiques et toutes leurs richesses culturelles. En outre, ce festival n'est pas limité uniquement au cadre festif, car en parallèle se tient chaque matin depuis dimanche dernier, une activité scientifique et intellectuelle à travers les conférences qui abordent le patrimoine amazigh selon la vision de chaque conférencier. Parmi les thématiques abordées on citera «introduction à l'architecture de terre», «la tente: réplique de l'univers», «Iles N'tamazighit d'azul s izumaluyuc», «la structure sociale dans la région des Aurès et son influence sur la chanson:genre Rahaba», «la dimension spatiale dans la chanson chenouie» et enfin «l'harmonie espace musique et poésie dans la société kabyle», animées respectivement par Yasmine Terki, Badi Dida, Hadj Yahia Ahmed, Benghalia Mouatezbillah, Bourid Samia et Aziri Boudjemaâ. «Je pense que ce festival prend une dimension culturelle, scientifique et artistique incontournable. Les thématiques abordées sont d'une importance capitale pour le développement du patrimoine matériel et immatériel de la culture amazighe. Les concours destinés aux jeunes talents sont aussi une meilleure manière de promouvoir la musique et la chanson amazighes. Quant aux soirées artistiques qui se tiennent quotidiennement, c'est une aubaine pour plonger la capitale de l'Ahaggar dans l'ambiance festive d'une part, et d'autre part, rapprocher les différents genres musicaux amazighs» nous déclare Karim Abranis à cet effet. Côté concours, l'essence même de cette manifestation culturelle, par ailleurs, après ceux de Béjaïa (chanson kabyle), de Khenchela (chanson chaouie), d'Illizi (chanson targuie) et Ghardaïa (chanson mozabite) organisés dans un cadre régional mais pour un même objectif: faire découvrir le patrimoine culturel amazigh et promouvoir, ainsi, la chanson et la culture amazighes en donnant la chance aux jeunes talents de s'exprimer et faire valoir leur savoir-faire en la matière. C'est la part belle des concours à Tamanrasset pour départager les lauréats des différents styles et genres de la musique et chanson amazighes. Chaque jour depuis dimanche dernier, on assiste au passage des lauréats devant un jury présidé par M. Amara Yazid. Le premier jour a été réservé au passage des artistes lauréats du festival culturel local de la chanson chaouie, suivi le lendemain de ceux de la chanson touarègue. Le troisième jour, soit hier mardi, était réservé au passage des lauréats de la chanson kabyle pour terminer aujourd'hui avec les lauréats de la chanson mozabite. Quant à la troisième soirée musicale, ce sont les groupes Zenette, Tourmes N'Ténéré (guitare- touareg), la vedette des années 1970/1980 en l'occurrence Youssef Boukhentache qui revient aux origines en interprétant des chansons chaouies et l'autre vedette de la chanson kabyle, Rabah Asma qui ont égayé le nombreux public présent sur la mythique esplanade du 1er-Novembre.